Magazine Cinéma

Halloween (2007)

Publié le 05 novembre 2013 par Cinephileamateur
Halloween (2007) De : Rob Zombie.
Avec : Scout Taylor-Compton, Malcolm McDowell, Tyler Mane, Daeg Faerch, Danielle Harris, Brad Dourif, Sheri Moon Zombie, William Forsythe, Ken Foree, Bill Moseley, Leslie Easterbrook, Sid Haig, Adrienne Barbeau, Danny Trejo, Udo Kier...
Genre : Épouvante.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 46.
Date de sortie : 10 octobre 2007.
Synopsis : Un 31 octobre, à Haddonfield, Illinois, le soir de la fête des masques de Halloween... La vie du jeune Michael Myers, 10 ans, bascule.
Troublé par des pulsions morbides, moqué par ses camarades d'école parce que sa mère est strip-teaseuse, harcelé par son beau-père, tourmenté par les premiers émois sexuels de sa sœur aînée, il revêt un masque en latex et, dans un accès de folie, assassine la moitié de sa famille au couteau de cuisine.
A la suite de cette nuit de cauchemar, il est pris en charge par le Docteur Sam Loomis, un brillant pédopsychiatre, mais tue sauvagement une infirmière, précipitant le suicide de sa mère, désespérée.
Un 31 octobre, 17 ans plus tard. Toujours dissimulé derrière un masque et enfermé dans son mutisme, Michael s'échappe de la prison psychiatrique où il a grandi et recommence à semer des cadavres sur sa route.
Convaincu qu'il est une incarnation du mal à l'état pur, le Docteur Loomis part sur sa piste. Celle-ci mène directement à Haddonfield, là où se trouve toujours la petite sœur de Michael, Laurie, seul membre de sa famille encore en vie.
Bande annonce française
"J'éprouve un sentiment étrange. D'une certaine manière, je te considère presque comme... comme mon meilleur ami. Ça te donne une idée à quel point ma vie est pourrie."
5.0
Halloween (2007)
Si j'avais déjà vu par le passé quelques volets de la saga consacré à Michael Myers, avant de m'attaquer à ce cycle, j'avais surtout envie de redécouvrir le premier "Halloween, la nuit des masques" de John Carpenter que j'adore et découvrir son remake de Rob Zombie que je n'avais jamais eu l'occasion de voir mais qui me tentait beaucoup. C'est donc en tout cas maintenant chose faite avec ce "Halloween" version 2007 qui j'espérais tiendrais toute ses promesses.
Et de mon point de vue, le film les tient largement. En effet, dès les premières secondes j'ai adoré cette nouvelle relecture très intéressante du film de John Carpenter qui oscille sans cesse entre remake et préquel le tout avec une vision pas dénué d'intérêt. Le scénario écrit par Rob Zombie m'a vraiment beaucoup plu. L'hommage à son prédécesseur reste très classique avec des dialogues et des situations quasiment identique au film de 1978 qui fait un très bon lien entre les deux œuvres et en même temps, on à quelque chose de plus nouveau avec un traitement différent de l'intrigue et des personnages.
C'est ainsi qu'on en découvre un peu plus sur la jeunesse de Michael Myers. Là où la version d'origine se concentrait plus sur le serial killer avec juste une scène d'introduction pour ses débuts dans sa jeunesse, ici on s'attarde un peu plus sur le comment Michael Myers est devenu celui que l'on connait, son personnage au masque blanc sans âme n'apparaissant que bien plus tard dans le film ce qui peut en déstabiliser certains. Ce qui peut perturber aussi, c'est du coup de voir Michael Myers s'exprimer. Son personnage n'est plus totalement muet même si on suit l'évolution qui le mènera à ne plus prononcer de mots.
Du coup, là où le premier film donnait comme explication que c'est simplement le Mal à l'état pur, ici, on lui apporte une autre dimension psychologique que j'ai bien aimé. C'est un point que j'ai trouvé très intéressant dans cette relecture même si le résultat est qu'en humanisant ce personnage, il perd un peu de son côté démoniaque et de sa force, ne rien savoir sur lui contribuant beaucoup au mythe de ce serial killer. Même la façon dont est amené son retour à Haddonfield est amené de façon un peu moins mystique (ce qui est très surprenant et presque sage pour un film de Rob Zombie).
J'ai ainsi en tout cas vraiment eu l'impression de découvrir quelque chose de nouveau ce qui est loin de m'avoir déplu car la saga semblait à bout de souffle et elle retrouve ici une nouvelle vie pas déplaisante et plus dans l'ère du temps. Pourtant, si le film abonde dans sa violence, les différentes situations de ce récit sont aussi grosses que n'importe lequel des slashers qu'on peut avoir l'habitude de voir mais l'ensemble est très bien habillé et bien amené ce qui rend le film un tantinet plus crédible, plus logique et plus cohérent.
Il y à bien quelques touches d'humour fort sympathique qui m'ont beaucoup amusé mais c'est la violence ambiante qui prédomine quand même malgré tout ce slasher qui n'en reste pas moins ultra efficace. Très sanglant, le seul problème dans cette surenchère de sang (qui reste très jouissive à mes yeux), c'est que tout comme le fait d'humaniser Michael Myers, cette façon de trop en voir, d'utiliser le sang à outrance, atténue quelque peu la tension qu'une telle intrigue peu généré. Ça reste efficace cependant et le divertissement reste toujours plaisant à voir pour les amateurs du genre mais si le film reste très prenant, on ressens un peu moins le danger, la surenchère nous rappelant sans cesse qu'on est devant un film.
Dans la peau du mythique Michael Myers, le film s'attardant beaucoup sur sa jeunesse mais aussi presque autant à son côté tueur en série, on à le droit à deux comédiens pour l'incarner à commencer par le jeune Daeg Faerch qui nous montre la jeunesse de ce personnage d'une excellente manière. J'ai beaucoup aimé son interprétation qui démontre bien la complexité de son personnage. On ressens bien le côté paumé de ce rôle qui ne demandait qu'un peu d'attention et en même temps le côté très glauque de sa psychologie qui fait qu'à la base déjà, il n'était pas très net. Jouant sans cesse en équilibriste entre ses deux aspects de son personnage, j'ai aimé le mélange que cela donne à l'écran. Daeg Faerch s'en sort vraiment très bien même lorsqu'il bascule totalement du mauvais.
Adulte, Tyler Mane s'en sort pas mal lui aussi dans le rôle de Michael Myers tel qu'on le connait. Très charismatique, j'ai adoré retrouvé le regard sombre de son personnage qui ne montre plus aucune émotion comme si aucune âme n'était présente dans cette masse destructrice. Le traitement du personnage est aussi très efficace. Michael Myers est plus créatif, plus réactif, plus vif, plus dynamique ce qui le rend ainsi vraiment plus terrifiant car on le sens vraiment à la poursuite de ses proies et non comme un simple tueur qui marche mais récupère toujours ses victimes quand même.
Pour reprendre le flambeau de Jamie Lee Curtis, on à le droit à Scout Taylor-Compton en Laurie Strode. J'ai bien aimé la comédienne. Elle semble respecter ce qu'on attends d'elle et joue le jeu jusqu'au bout. Maintenant, je ne vais pas vous mentir, elle n'a quand même jamais réussi à éclipser de ma mémoire une Jamie Lee Curtis que je trouvais nettement plus convaincante. C'est pas que Scout Taylor-Compton soit mauvaise encore une fois, sa prestation est même plutôt efficace c'est juste que son jeu est très académique et surtout qu'elle à du mal à s'imposer à l'écran se faisant parfois vite éclipser par ceux qui l'entoure, la rendant parfois pratiquement transparente ce qui est regrettable.
Concernant le Docteur Samuel Loomis, après un Donald Pleasence qui cabotiné de plus en plus au fur et à mesure de la franchise mais qui était très bon dans les deux premiers volets, on retrouve Malcolm McDowell pour prêter les traits à ce personnage. Et ce que je peux dire, c'est que si le comédien ne nous livre pas une prestation différente de ce qu'on à l'habitude de voir chez lui, ce rôle semble quand même lui convenir comme un gant. J'ai bien aimé aussi le traitement fait à son personnage qui s'intéresse plus à la psychologie de Michael Myers et qui reste donc plus à sa place sans devenir le détective vigilante qu'il pouvait avoir dans le film original (que j'aimais bien malgré tout). Ce fut en tout cas un grand plaisir que de le voir ici où j'ai eu la sensation qu'il y avait tout à fait sa place.
Quant à Danielle Harris que l'on avait déjà pu voir dans "Halloween 4" et "Halloween 5" (la nièce de Myers c'était elle ! ), on la retrouve ici dans un plus petit rôle, un peu en retrait mais pourtant très sympathique avec son personnage de Annie Brackett. Se lâchant beaucoup plus, même si son rôle n'échappe pas aux caricatures (comme tout le monde d'ailleurs), la comédienne m'a ici plus convaincu que par le passé et j'ai bien aimé son personnage délirant. Danielle Harris semble en tout cas prendre du plaisir à revenir dans cette franchise (ça accentue le lien et l'hommage avec le film original de façon plaisante d'ailleurs) même si elle n'a plus la même importance dans le scénario.
Brad Dourif fait lui un très bon Shérif Leigh Brackett. Comme dans le film original, son personnage n'est pas forcément mis autant en avant qu'il le faudrait mais il possède quand même dans cette relecture, un peu plus d'importance ce qui nous permet d'avoir le temps de sympathiser avec lui. Rempli de stéréotype, l'acteur incarne en tout cas très bien son personnage je trouve même si par moment, j'ai quand même eu l'impression qu'il voulait aller plus loin, qu'il voulait se lâcher un peu plus sans que ce ne soit jamais exploité.
Du côté de la distribution, on à le droit à un casting très estampillé Rob Zombie malgré tout. Le cinéaste fait appel à de nombreux habitués de ce film ce qui accentue encore un peu plus la patte de son réalisateur et fait que l'on ressens bien qu'on ait dans l'un de ses films. Parmi les habitués, on retrouve par exemple la femme de Rob Zombie dans la vie à savoir Sheri Moon Zombie qui prend les trait ici de Deborah Myers. Comme toujours dans le cinéma de Rob Zombie, je trouve que le cinéaste donne un bon rôle à sa femme, très intéressant, à la fois important mais aussi en retrait. J'ai beaucoup aimé voir son interprétation en tout cas et ça m'a fait plaisir de la voir un peu plus posé et moins excentrique comparé à "La maison des 1000 morts" ou encore "The devil's rejects".
Restant de son côté toujours dans l'excès avec son personnage et ayant toujours un rôle qui joue beaucoup avec la surenchère, Rob Zombie retrouve aussi William Forsythe à qui il confie le personnage de Ronnie White, le beau père de Michael Myers. Très drôle dans sa caricature, son personnage m'a bien amusé je dois le reconnaître. Il est pourtant très classique dans son traitement, trop prévisible, tout comme ce qu'il va lui arriver (à l'inverse de la mère de Myers dont l'évolution m'a paru plus fine et mieux amené) mais en tant que spectateur, c'est resté très plaisant je trouve à suivre car en le voyant, nous aussi on aimerais bien se transformer en serial killer.
Ken Foree en Big Joe Grizzly, Bill Moseley en Zach 'Z-Man' Garrett, Leslie Easterbrook en Patty Frost ou encore Sid Haig (le mythique Spaulding) en Chester Chesterfield sont autant d'acteurs qui sont présent ici et qui marque aussi un peu plus l'emprise de Rob Zombie sur ce long métrage tout en jouant bien lors de leurs courtes apparitions. Le reste du casting est lui aussi très bon je trouve et ça m'a fait plaisir de revoir, même si c'est quelques minutes à l'écran, Danny Trejo (dans un rôle différent de ce qu'on connait de lui) en Ismael Cruz, Udo Kier en Morgan Walker ou encore Adrienne Barbeau en Barbara Florentine que j'ai découvert récemment dans un téléfilm de John Carpenter ("Meurtres au 43ème étage").
Côté mise en scène, c'est un film un peu particulier je trouve pour Rob Zombie. Ce long métrage casse un peu ici ce que j'ai l'habitude de voir chez lui. Plus sobre tout en gardant un certain esthétisme, il est nettement moins plongé dans un délire psychopathe ou mystique. Ça reste néanmoins super efficace et en même temps, on ressens ainsi le respect et l'hommage qui à voulu être fait au film d'origine tout en voulant nous proposer une autre alternative que je suis loin d'avoir trouvé déplaisante. Bien que comptant parmi les films les plus long de la franchise, ce reboot - remake - préquel est très dynamique. On est plongé dedans dès les premières secondes et pour peu qu'on aime ce genre de spectacle (comme c'est mon cas), on ne s'ennuie pas une seule seconde.
Il y à bien quelques faux raccords (comme des impacts de balles qui disparaissent du dos de Myers ou du sang qui devrais être là et qu'on ne voit plus) mais rien de bien choquant pour autant pour ce long métrage que j'ai vraiment grandement apprécié. Rob Zombie place toujours bien sa caméra je trouve, il nous propose parfois des plans assez classique et en même temps d'autres plus recherchés qui font leurs effets. Si parfois on à la sensation de revoir certaines scènes du film de John Carpenter, Rob Zombie ne tombe pas ici dans le piège du vulgaire copier-coller mais nous propose vraiment quelque chose d'alternatif qui reste très plaisant.
En restant (à l'inverse de certains volets de la franchise) bien ancré dans son époque, on à visuellement un film très agréable à regarder avec une photographie que j'ai beaucoup aimé tout comme un jeu de lumière très plaisant et très esthétique. Moins coloré que dans ses œuvres passé, Rob Zombie s'est vraiment calmé dans ce long métrage je trouve et c'est pas plus mal. C'est en tout cas quelque chose que j'ai grandement apprécié et qui colle en plus avec son sujet dont la surenchère est déjà présente à la base et qui n'a pas besoin d'en avoir plus.
J'ai beaucoup aimé aussi les différents décors que je trouve très travaillé. Riche et variés, là encore parfois on à l'impression de retrouver le Haddonfield de John Carpenter mais en même temps on à autre chose qui font qu'on redécouvre un nouvel univers, une nouvelle ambiance, un autre atmosphère. Les costumes sont eux aussi bien pensé avec l'utilisation d'une variété de masque et leurs places dans le récit que j'ai trouvé très intéressante et qui nous propose là encore, quelque chose de différent. Quant au montage, il est diablement efficace à mes yeux en enchainant bien les différentes scènes. A l'heure où j'écris ses lignes, je ne l'ai pas encore vu mais j'aurais bien aimé d'ailleurs voir la fin alternatif de Rob Zombie, celle qu'il avait prévu à la base et qui je pense pourrait me plaire même si c’est à confirmer.
En ce qui concerne la bande originale composée par Tyler Bates je l'ai également beaucoup aimé. Contrairement à ses autres films, Rob Zombie tombe moins dans la folie musicale pour trancher avec certaines scènes, reste toujours dans la retenue mais cette musique colle parfaitement cependant avec son sujet. Ne se contentant pas de reprendre de façon basique le thème phare de John Carpenter (qui est toujours aussi jouissif et appuie l'hommage au film original) et de proposer une relecture de "Mr Sandman" interprété par The Chordettes (toujours plaisant là encore), la musique nous propose de nouveau morceaux, de nouveaux thèmes que j'ai beaucoup aimé.
Pour résumer, je me doutais que j'allais bien aimé cette version 2007 de "Halloween" mais je ne pensais pas que j'adorerais autant. Aussi jouissif que le "Halloween, la nuit des masques" de John Carpenter, le long métrage de Rob Zombie nous offre une relecture très plaisante avec une autre vision loin d'être inintéressante même si elle sens quand même un peu le déjà vu. Très respectueux de son ainé et en même temps plus contemporain, cette remise au goût du jour m'as fait prendre un sacré pied au point que je suis très curieux de découvrir la suite de cette nouvelle vision. Pas inintéressant non plus quand on voit la retenue de Rob Zombie, ce film reste un slasher très efficace même si la surenchère de violence et le fait d'en savoir plus sur Michael Myers font qu'on peut ressentir une baisse de tension. Il y à bien quelques maladresses, quelques erreurs mais en tout cas j'ai pris mon pied ici et je reverrais très certainement ce film avec beaucoup de plaisir comme je pourrais revoir celui de John Carpenter. Je ne regrette vraiment pas mon visionnage.
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