J'ai testé "Sophrologie", le magazine

Publié le 05 novembre 2013 par Laurence Roux-Fouillet

Double joie pour moi de trouver en kiosque une nouvelle revue consacrée à la sophrologie, et de découvrir qu’elle est - en plus - éditée par le groupe Hommel, cher à ma jeunesse – moi qui fus une lectrice acharnée d’Echappement et Auto Hebdo…
Mais, bon, je m’égare…
Evidemment, je pourrais hurler d’extase avec les fanatiques qui voient dans l’existence d’une telle revue l'ultime reconnaissance d’une discipline qu’ils peinent eux-mêmes à défendre. Pour ma part, je me suis plutôt attardée sur un petit tour d’horizon critique.
D’abord, constatons-le tout de suite, la plupart des rédacteurs sont  issus de la Fédération des écoles professionnelles en sophrologie, qui se qualifient elles-mêmes « d’écoles d’inspiration caycédiennes » mais non affiliées à la Fondation Caycedo*. Un groupement complété (ô surprise) par le réseau des académies de sophrologie, récemment passées du statut de déléguées de la Fondation Caycedo* à celui de dissidentes, depuis qu’elles ont eu le malheur de solliciter une certification professionnelle en France pour leur formation. Souhaitons que cette orientation quasi-exclusive ne connote pas trop la nature, ni les « éléments de langage » des articles que l’on est en droit de trouver dans un support qui s’adresse au grand public.
Deuxième constat, le ton est très clair (ouf !), et a su éviter le jargon esotérico-zinzin dont se parent certains sophrologues. Mis à part un article très (trop) technique à mon sens pour le commun des mortels (et je mets au défi certains sophrologues de me l’expliquer !), l’ensemble est accessible, et c’est une bonne nouvelle ! Les thèmes retenus sont intéressants et concrets (sport, grossesse, insomnie…), même si on peut regretter de ne pas y trouver davantage de description d’exercices.
Le dossier sur le sommeil – et l’article très complet du Dr Duforez , une sommité du genre – est d’une grande qualité. On sent toutefois que les rédacteurs s’adressent à deux publics : les sophrologues eux-mêmes et les amateurs ou pratiquants de la sophrologie. Le mélange des niveaux de lecture est parfois déconcertant…
On ne peut que souhaiter une longue vie à une telle initiative, en souhaitant qu’elle perdure avec des thèmes toujours aussi variés et dans un esprit d’ouverture et de curiosité, propres à une discipline qui s’adapte et se renouvelle.

Les + :
- un langage clair
- la variété des sujets
- les témoignages d’utilisateurs de la sophrologie

Les - :
- le prix, qui incite plutôt à l’abonnement
- le risque du point de vue exclusif d’une catégorie de sophrologues

Sophrologie, Pratiques et perspectives - en kiosque depuis le 17 octobre 2013 – trimestriel, 5,90 €

* Fondation dirigée par les héritiers du Pr Caycedo, le créateur de la sophrologie, et qui désigne les écoles habilitées à former des sophrologues caycédiens, selon « la sophrologie dans sa forme authentique ».