Faisant face à de graves difficultés, la firme canadienne BlackBerry, vient de renoncer de se vendre. Malgré de nombreuses pistes, l’un des ex-géants de la téléphonie mobile a décidé de ne pas donner suite à l'offre de reprise de l'assureur Fairfax Holdings, qui proposait tout de même la somme de 4,7 milliards de dollars. Cette proposition prenait fin hier, lundi 4 novembre.
Au lieu de cela, la société a enclenché le Plan B. Elle a en effet annoncé vouloir lever 1 milliard de dollars, par l'intermédiaire d'un placement privé d'obligations convertibles auprès d'investisseurs emmenés par Fairfax Holdings, premier actionnaire du groupe. Ce dernier souscrira au placement à hauteur de 250 millions de dollars, soit 25 % du capital, alors que sa part s'élevait à 10 % jusqu'à aujourd'hui. L'actuel PDG du groupe, Thorsten Heins, sera quant à lui remplacé.
Le 23 septembre, BlackBerry avait publié le détail de l'offre de rachat par un consortium d'investisseurs mené par Fairfax Holdings : le fonds proposait 9 dollars par action, soit une valorisation de 4,7 milliards de dollars, alors que la capitalisation boursière de l'entreprise dépassait 80 milliards en 2008.
Hormis Fairfax, plusieurs pistes étaient à l'étude pour reprendre BlackBerry : les deux cofondateurs du groupe, Mike Lazaridis et Douglas Fregin ; le fonds d'investissement américain Cerberus Capital Management ; le chinois Lenovo ; un ex-patron d'Apple, John Sculley ; ou encore les américains Cisco Systems, Google et Facebook.
Certains, comme le vétéran John Chen, ancien PDG de Sybase, aujourd’hui président et chef de la direction intérimaire de BlackBerry pense que Fairfax et d'autres voient l'avenir de l'entreprise dans le logiciel plutôt que des appareils. Malheureusement le peu de revenus que cela pourrait générer, rend les choses compliquées.
« L'investissement de Fairfax fait qu’elle achètera surement la compagnie un jour, mais la société a plus que jamais besoin d'une nouvelle stratégie. Si Fairfax avait rendu l'entreprise privée, il aurait pu garder cette stratégie. Mais avec BlackBerry reste une entreprise publique, Chen ainsi que le Président Directeur Général de Fairfax, Prem Watsa, doivent commencer à communiquer sur la nouvelle stratégie très prochainement pour inspirer confiance à un revirement ».
A la suite de ces annonces, l'action du groupe a perdu plus de 20% dans les échanges électroniques.