Filmer l’une des courses nautiques les plus célèbres du monde d’un point de vue intime. Révéler les espoirs, les difficultés, le courage, la persévérance, les doutes, le rêve d’un passionné amené à braver, seul, les océans et à déjouer les affres du vent, le temps d’un tour du monde. Mettre en avant les qualités humaines telles que le dépassement de soi, la confiance aux autres, la solidarité entre concurrents. Voilà tout ce que révèle En solitaire, de Christophe Offenstein qui, pour son premier film derrière la caméra, n’a pas eu peur de placer la barre haute.
Tourner en équipe réduite et en situation réelle, en pleine mer, a imposé de nombreuses contraintes pas toujours évidentes dont le fait de réunir 18 personnes sur un monocoque de 18m de long sur 5m de large.
Une prouesse technique qui laisse admiratif lorsque l’on connaît la difficulté des conditions de tournage, justifiée par une souci d’authenticité de la part du réalisateur mais également de François Cluzet, qui campe avec justesse un skipper déterminé à aller à la victoire mais qui va se retrouver à gérer une situation à laquelle il n’était pas préparé.
Les splendides couchers de soleil que Kermadec envoie chaque soir à sa fille, les conversations par skype avec sa compagne, celles avec l’équipage resté à terre ou encore les boutades échangées avec certains concurrents pour palier à la solitude permanente, la lutte constante contre les éléments, contre la fatigue qui se ressent peu à peu et qui se fait sournoise au point de coûter la victoire, les problèmes techniques rencontrés qui font perdre des places dans la course, les tempêtes essuyées, le risque de voir le bateau se retourner, l’indispensable vigilance qui peut s’avérer salvatrice… Offenstein n’a omis aucun détail pour nous immerger avec un réalisme avéré dans ce défi sportif d’une belle intensité.
Un sacré challenge relevé haut la main.
Sortie le 6 novembre 2013.
En Solitaire