Voici deux ans, un incendie ravageait près de 1.300 ha, soit deux tiers de la Réserve Naturelle de la Baraque Michel. Après deux saisons de végétation complètes, l’heure est venue de dresser le bilan du sinistre.
Bien que très impressionnant, l’incendie n’était en réalité que superficiel et il n’est donc pas entré dans la tourbe, hormis à quelques endroits. La molinie a toutefois largement bénéficié de la détérioration de la végétation et a prospéré dès l’été qui a suivi le brasier.
A l’heure actuelle, des plages de myrtilles, d’airelles et de callunes réapparaissent, mais de façon variable selon les sites. Bien que les buissons de myrtilles et de callunes soient de nouveau vigoureux, ils ne sont pas encore suffisamment grands pour offrir un abri aux nichées d’oiseaux comme les tétras-lyre par exemple.
Les tourbières n’ont donc pas trop souffert de cet incendie ; bien protégée par les travaux du projet LIFE, la végétation des landes se rétablit petit à petit. Cependant, deux ou trois ans seront encore nécessaires avant que la situation avant incendie ne se rétablisse.
Par ailleurs, les paysages bien connus des amoureux de cet écosystème particulier, ont été sévèrement touchés. Ainsi, les régénérations feuillues qui s’installaient tout juste ont été complètement perdues, au même titre que les hêtres plantés pour perpétuer le souvenir d’arbre repère et dont la survie est bien mise à mal.
L’incendie du printemps 2011 bien que fort dommageable, a permis de tirer quelques enseignements pour le futur. Il a mis en évidence les progrès réalisés dans la prévention et la surveillance, mais aussi les lacunes à combler pour se préparer au mieux à un hypothétique prochain sinistre. Certains aménagements, comme les étrépages et les plans d’eau, ont montré leur utilité en ralentissant la progression de l’incendie.
Du matériel adapté a aussi pu être testé et de nouvelles collaborations, comme celle nouée avec nos voisins français qui proposent l’appui d’avions « Canadair », permettront certainement de répondre efficacement à un possible futur incendie.
[S.P.]
Herman R. [2013]. Deux ans après l’incendie, les principaux sites abîmés ou détruits.<Hautes Fagnes 3 : 5-9 (5 p.).
Source : Forêt Wallonne