Astérix chez les Pictes: potion fadix !

Par Casedepart @_NicolasAlbert

Depuis quelques jours, un nouvel opus d’Astérix a débarqué en force sur la planète BD. Lancé à grands renforts de marketing et de présentations médiatiques pour la plupart complaisantes, cet Astérix chez les Pictes, 35 ème dans la série, semble déjà promis à un bel avenir.

C’est le plus gros tirage de l’année avec 5 millions d’exemplaires distribués dans 15 pays. Continuons avec les chiffres. Astérix, ce sont aussi à ce jour 352 millions d’albums, traduits dans 111 langues et dialectes. C’est enfin le premier sans Uderzo ni René Goscinny, mort en 1977. Pour cette nouvelle aventure, le premier compère de ce duo mythique a passé le flambeau à deux auteurs confirmés, Didier Conrad pour les dessins et Jean-Yves Ferri pour le scenario.

Nostalgiques s’abstenir

Soyons clairs. Acheter un Astérix, un Tintin ou un Lucky Luke fut longtemps gage de qualité et d’humour bon aloi. Avoir dans sa bibliothèque un de ces héros au grand coeur était pour ainsi dire l’apanage de tout honnête homme…

Pour Astérix, né à la toute fin des années 50, le temps a passé. Les dernières livraisons de la saga avaient déçu, voire choqué les plus fidèles des Astérophiles ( On a encore en mémoire, ou pas, « Le ciel lui tombe sur la tête » qui avait fini par franchement dérouter une partie du public)

Ici, on ne sera pas surpris. Cet Astérix 2013 est de facture classique. Trop? C’est là la question. Pourtant tout y est. Les bagarres avec les Romains, les engueulades entre Astérix et Obélix, le poisson pas frais, le barde qui veut toujours chanter et les calembours.

Ici, on est en Ecosse. Alors on y va avec les « Mac » qui feront sourire. D’abord ce géant, Mac Oloch, sorte d’Hibernatus débarquant un beau jour dans le village gaulois, aphone et plein de tatouages sur la poitrine. « Un décalcomanien, peut-être? » s’interroge Obélix. « Non, un Picte venu de la lointaine Calédonie », lui assure le docte Panoramix. Avec ses nouveaux amis gaulois, Mac Oloch va prendre la mer pour rejoindre sa terre natale où l’attend Camomilla, sa jolie fiancée aux mains du méchant Mac Abbeh, un chef Picte qui pactise avec les Romains. A leur tête, un centurion sans scrupules, Taglabribus…

Comme d’habitude, tout va plutôt bien se terminer, pour tous et dans le meilleur des mondes possibles. D’ôù vient alors ce sentiment d’inachevé? Les ingrédients sont là mais la mayonnaise prend difficilement. Si l’on sourit, souvent, aux jeux de mots qui parsèment les 48 pages de ce nouvel album, on en viendrait presque parfois à s’ennuyer. Soit on a grandi, soit la magie n’opère plus. Cette aventure se déroule finalement sans accrocs ni véritables coups de théâtre. Nostalgiques d’Astérix le gaulois, du Domaine des Dieux ou du Combat des chefs s’abstenir. Dommage.

  • Astérix chez les Pictes.
  • Dessins: Didier Conrad
  • Textes: Jean-Yves Ferri
  • Editions Albert René
  • Parution: Octobre 2013
  • Prix: 9, 90 €