Quatrième de couverture :
Elles sont nées le même jour, dans le même hôpital, dans des familles on ne peut plus différentes.
Ruth est une artiste, une romantique, avec une vie imaginative riche et passionnée.
Dana est une scientifique, une réaliste, qui ne croit que ce qu’elle voit, entend ou touche.
Et pourtant ces deux femmes si dissemblables se battent de la même manière pour exister dans un monde auquel elles ne se sentent pas vraiment appartenir.
Situé dans le New Hampshire rural et raconté alternativement par Ruth et Dana, ce récit suit les itinéraires personnels de deux « sœurs de naissance », des années 1950 à aujourd"hui. Avec la virtuosité qu’on lui connaît, Joyce Maynard raconte les voies étranges où s"entrecroisent les vies de ces deux femmes, de l’enfance et l’adolescence à l’âge adulte – les premières amours, la découverte du sexe, le mariage et la maternité, la mort des parents, le divorce, la perte d’un foyer et celle d’un être aimé – et jusqu’au moment inéluctable où un secret longtemps enfoui se révèle et bouleverse leur existence.
Chère Joyce Maynard,
Je suis particulièrement heureuse de célébrer vos soixante ans en publiant ce modeste billet sur Les Filles de l’ouragan. D’autant plus heureuse que je vous découvre avec ce titre qui m’a enthousiasmée ! Cela me manquait de ne plus avoir envie de lâcher un bouquin pour savoir ce qui va se passer !
Oh je dois l’avouer, j’ai deviné relativement vite ce qui était arrivé à ces deux filles, Dana et Ruth, je pense que n’importe qui peut le deviner assez vite (en lisant le livre bien sûr !) mais cela n’enlève rien à la force de leur histoire.
Ruth et Dana racontent chacune tour à tour, en de courts chapitres, leur vie, leur famille, leur découverte de la sexualité, leurs désirs, leurs manques. La relation mère-fille et père-fille est au coeur de ce roman, et comme le dit la quatrième de couverture, la difficulté à trouver sa place dans une famille où chacune des filles se sent décalée. Les deux héroïnes observent leur mère, leur père, les relations entre eux, l’attention dont elles sont ou non l’objet.
Au fil de leur vie, elles grandissent, font des choix d’études et de vie assez audacieux par rapport à leur milieu et à la société où elles évoluent : Dana et Ruth sont nées en 1949, et le choix de Dana ne correspond pas vraiment aux standards du temps, même si les deux jeunes femmes ont suivi toute l’évolution des moeurs en Amérique. L’histoire de Dana m’a particulièrement touchée.
C’est cela aussi, tout l’intérêt de votre roman, Madame Maynard : suivre, même discrètement, l’histoire politique et socio-culturelle des Etats-Unis de 1949 aux années 1990-2000 environ : Wodstock, la venue des Beatles aux USA, la révolution hippie, l’assassinat de JFK, la guerre du Vietnam, l’affaire du Watergate, autant de jalons qui nous ancrent dans le récit des deux filles. Tout pareil aussi pour l’attachement à la terre du New Hampshire, à travers la ferme familiale des Plank (la famille de Ruth) et celle que crée Dana pour s’installer durablement dans un style de vie. Il y a ainsi quantité de détails qui font écho à notre époque et qui donnent du relief à ce roman, par exemple le souci d’Edwin de produire des fruits et des légumes de qualité et sa désolation de voir les supermarchés et leur qualité à bas prix gagner du terrain.
Dana et Ruth m’ont fait sourire, rire, pleurer, elles m’ont fait vibrer, dans ce roman réaliste, à l’écriture fluide et sans fioriture, très efficace (pas d’effet de manche pour chercher l’émotion crée de l’émotion retenue, authentique). Je me souviendrai longtemps de leur histoire cachée derrière cette très belle couverture.
Merci et bon anniversaire, Joyce Maynard ! Je continuerai à découvrir votre univers !
Joyce MAYNARD, Les Filles de l’ouragan, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Simone Arous, Editions Philippe Rey, 2012
Les anniversaires d’écrivains sont proposés par Sandrine Tête de lecture. Je demande à Sofynet de remplacer Ce qui a dévoré nos coeurs par ce titre pour le New Hampshire, car il est beaucoup mieux adapté.
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