INCONTINENCE: Seule une femme sur 4 ose consulter – NeuroUrology and Urodynamics

Publié le 05 novembre 2013 par Santelog @santelog

Ce sont des chercheurs français de l’Inserm (CHU de Poitiers) qui ont cherché à préciser les déterminants qui vont mener les femmes à venir consulter, ou pas, pour l’incontinence urinaire. Car chez la plupart des femmes, l’incontinence urinaire reste encore un tabou et 3 femmes sur 4 n’iront pas consulter. Les conclusions de cette étude, publiées dans la revue NeuroUrology and Urodynamics permettent de dresser une typologie des femmes qui n’osent pas et qui doivent être ciblées par des opérations de sensibilisation et d’incitation aux soins.

Les chercheurs du Service de gynécologie et obstétrique du CHU de Poitiers, ont mené cette étude longitudinale à partir des données de 2.640 participantes de la cohorte Gazel, qui suit 20.000 volontaires d’Electricité et de Gaz de France. Ces participantes, âgées de 50 à 62 ans ont renseigné par questionnaire leur éventuelle incontinence, le type, la maladie neurologique, et différents facteurs concernant leur santé et leur mode de vie.

Au départ de l’étude, 1.192 femmes ont déclaré une incontinence. 8 années plus tard, 86% des participantes ont répondu à un nouveau questionnaire portant sur l’accès aux soins de prise en charge de l’incontinence, durant la période de suivi écoulée.

L’analyse constate, sur les femmes ayant déclaré l’incontinence à l’inclusion dans l’étude, que,

·   seules 24,4% des femmes avaient consulté un médecin au moins une fois pour leur incontinence,

·   56% des femmes ayant déclaré une incontinence sévère avaient consulté,

·   Le recours à la consultation augmente avec l’âge,

-   avec la sévérité de l’incontinence (qui multiplie le recours au médecin par 4 : OR=4,1),

-   avec une incontinence mixte (ce qui multiplie le recours au médecin par 2 : OR=2,0),

-   avec la maladie neurologique (ce qui accroît le recours au médecin de 60% : OR=1,6),

-   avec l’absence de soutien social ou du partenaire (ce qui accroît le recours au médecin de 40% : OR=1,4),

-   avec le fait d’en avoir déjà parlé à quelqu’un de son entourage (OR=1,5).

A partir de ces données, les chercheurs sont même parvenus à établir un modèle permettant d’identifier avec une précision de 78%, les femmes qui iraient consulter pour leur incontinence.

Alors que les femmes restent encore trop peu nombreuses à oser consulter pour une incontinence, alors qu’il existe des solutions, cette étude fournit les cibles précises et prioritaires pour des interventions d’information et d’incitation à la consultation. Comme en particulier, les femmes plutôt jeunes, en bonne santé mais qui souffrent d’une incontinence plutôt légère à modérée.

Source: NeuroUrology and Urodynamics 1 JUL 2013 DOI: 10.1002/nau.22461The individual determinants of care-seeking among middle-aged women reporting urinary incontinence: Analysis of a 2273-woman cohort (Visuel © WavebreakmediaMicro – Fotolia.com)

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