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Le roman d'une garde-robe, la collection personnelle d'Alice Alleaume

Publié le 05 novembre 2013 par Mpbernet

05 novembre 2013

Le musée Carnavalet présente actuellement une exposition intitulée Roman d’une garde-robe, le chic d’une parisienne de la Belle Epoque aux années 30, qui va enchanter les fans de l’histoire de la mode comme moi.

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Cette garde-robe exceptionnelle est celle d’Alice Alleaume, une femme sublime qui fut première vendeuse de 1912 à 1923 chez Chéruit, 21, place Vendôme.  A cette époque, les dames viennent au salon, essaient, font modifier, rajouter, enlever : «Le modèle se décline dans tous les tissus et toutes les teintes.» Et la vendeuse, premier maillon dans l’élégance et le chic de la cliente, «sait mieux qu’elle ce qui convient à sa ligne, à sa silhouette», souligne un reportage du Figaro en 1910. Et de poursuivre : «Il faut une extraordinaire diplomatie, un vocabulaire inépuisable d’euphémismes, ce à quoi les vendeuses parisiennes s’entendent à merveille.»

L'exposition nous offre des robes griffées Chéruit, Worth et Lanvin, des chaussures du soir d’Hellstern, des chapeaux d’Alphonsine, Marcelle Demay, Madeleine Panizon, Le Monnier, des bandeaux du soir de Rose Descat, des bijoux…

La vie professionnelle, puis familiale avec sa fille Ginette, les goûts de cette femme à la mode et très en avance sur son époque forment le parcours de l’exposition. Et c’est tout le milieu de la couture, auquel la famille d’Alice Alleaume fut étroitement liée dès le Second Empire, qui se dévoile peu à peu.

Manuscrits et documents, carnets de vente et listes de clientes (elle en eut 622 chez Chéruit, dont la reine d'Espagne) font revivre Alice, Adèle, sa mère « couturière en robes » et Hortense, sa sœur aînée, elle-même première vendeuse chez Worth, rue de la Paix.

Dépôts de modèles, échantillons, collections Chéruit été et hiver, livre de croquis de Lanvin... On est en plein dans les tableaux de Jean Béraud, dans l’atmosphère des romans de Claude Izner, de la création de la Haute couture à Paris à l’aube de la Grande Guerre avant de « voir » les nouveautés des Années Folles, la nouvelle ligne, le style plus fluide, le temps du tango cher à Arturo Perez-Reverte ...

Cette femme d’exception se marie, continue à beaucoup sortir et à recevoir, donc à acheter les toilettes indispensables à tenir son rang. Et elle conserve toutes ses toilettes … Elle a notamment un faible pour les modèles de Jeanne Lanvin. A mon sens, le « clou » de cette collection entrée depuis peu au Musée Galliéra – j’adore les manifestations du Musée Galliéra « hors les murs » - est une robe du soir composée d’un fin lamé or et ceinturée à la manière d’un obi japonisant en soie noire … Une merveille de construction et d’harmonie, dont le nom est Walkyrie ou Brunehilde ...

Lanvin
collection

Le roman d'une garde-robe, exposition du musée Galliéra hors les murs, installée au MUSÉE CARNAVALET  23, rue de Sévigné - 75003 Paris  - fermé le lundi de 10h à 18 h, entrée 8€, jusqu'au 16 mars.


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