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Sarkozy, nouvel ange de la téléréalité politique

Publié le 05 novembre 2013 par Juan
Sarkozy, nouvel ange de la téléréalité politique C'est un sacerdoce, un exercice quotidien. Il s'agit d'entretenir la flamme, c'est-à-dire de crédibiliser le retour en politique de l'ancien monarque. Ce mardi 5 novembre, une chaîne gratuite diffusera donc le film amateur, sans scenario et mal cadré d'une amie de la "famille", Farida Khelfa.
Mais ce n'était pas tout.
Téléréalité
C'est un bon coup. Sarkozy intime, nous promet-on, à longueur de colonnes, d'articles et de billets, écrits par quelques initiés du Cercle, quelques journalistes "influents", servants et serviles d'une ancienne époque.
Dans ce "document", peu vu mais déjà commenté, Nicolas Sarkozy est donc "sincère", c'est " jamais vu à la télévision". Un moment incroyable, filmé du 15 février au 6 mai 2012, où l'on voit Sarkozy "
tapant des mains en présence d'Alain Juppé et Henri Guaino alors que sa femme chante Dalida dans l'avion présidentiel, mais également le papa en admiration devant sa fille Giulia." Quelle affaire ! Il y a aussi une "scène mythique" - les mots sont pesés - "dans le bureau où il s’est enfermé avec son épouse, son fils Louis et son père en politique, Edouard Balladur."
Nicola Sarkozy reste un cas psychologique à part, un summum du nouveau voyeurisme télévisuel, une sorte d'Ange de la Téléréalité politique. Sarkozy est notre Nabila de l'univers politique: rien à dire, mais tout en "happening". Il ne s'agit que d'image, pas de projet. Sarkozy est moins que Nabila, cette dernière ose parler, s'affranchir, assumer. Sarkozy parle en coulisses et cherche à faire parler de lui.
Ici, on s'en régale.
"C’est beau de partir comme ça", susurre Carla. "Et puis tu verras… Tu as vu comme les gens t’aimaient ?". Sarko hausse les épaules : "Le recours, ça n’existe pas, je n’y crois pas Et puis alors, ça vous fout la vie en l’air !" Balladur, raide comme un cardinal : "De Gaulle il a passé de 56 ans, quand il est parti en 1946, à 68 ans en disant 'je veux être le recours'. Et, ô miracle, l’armée s’est rebellée en Algérie…" - "Mais moi je veux faire l’avocat, je veux me prendre des bureaux tranquillement puisque la République offre au président sortant ses bureaux, je m’y installerai tranquillement..."
source: Le Nouvel Obs

Culte
Mais ce n'était pas tout, évidemment. Le 3 novembre, le site des amis de Nicolas Sarkozy, un groupe de quelques milliers de "fans" et "supporteurs", relaye les propos lénifiants de Christian Estrosi. Car l'ancien ministre, "motodidacte" et amateur de "jets privés", est capable, en cette 14ème année du 21ème siècle, d'expliquer à quelques journalistes amusés sur RTL que Nicolas Sarkozy était "notre référence et notre leader moral et naturel". Nous n'étions pas en Corée du Nord, mais ce culte de la personnalité pouvait nous amuser. Au moins, il n'y avait ni torture ni répression politique.
Le même jour, ce dimanche d'après Toussaint, Brice Hortefeux, autre sinistre fidèle de la Sarkozie triomphante, livrait sur France 5 quelques réflexions profondes de l'ancien monarque. Selon lui, Sarkozy "comprenait le jugement très sévère" des Français à l'égard de François Hollande. On sourit... L'homme qui n'a pas encore compris pourquoi il a perdu sa réélection en mai 2012 comprend pourquoi son successeur souffre d'impopularité. "L'inquiétude n'est pas son tempérament, en revanche, oui, il est préoccupé par la situation de notre pays, il partage les préoccupations de nos compatriotes" nous a expliqué l'ami de 30 ans. Entre deux conférences à 100.000 euros pièce devant quelques banquiers d'affaires de la "bansker-academy", Nicolas Sarkozy est "préoccupé par la situation économique", nous précise Hortefeux. Quel dévouement... L'homme qui a laissé flambler la délinquance contre les personnes en une décennie d'outrances inefficaces est "bien sûr", "préoccupé par la situation sociale, bien sûr qu'il est préoccupé par la dérive que l'on connaît en matière de délinquance."
Fallait-il rappeler que Nicolas Sarkozy a davantage perdu que François Hollande a perdu ? Le 6 mai 2012 fut un référendum contre Sarkozy davantage qu'un enthousiasme collectif pour François Hollande.
Dans l'intimité du candidat Sarkozy - 03/11/13 à 18:16

"Campagne intime" : au cœur de la famille... par LeNouvelObservateur


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