Magazine Société
Le Pen réitère son opinion idiote selon laquelle les chambres à gaz ne sont qu'un détail de l'histoire.
C'est idiot au sens propre : les chambres à gaz sont une partie de l'ensemble que constitue la deuxième guerre mondiale, et en même temps ce sont les chambres à gaz, prises comme symbole de la
déportation et de la destruction de plusieurs millions de juifs, qui constituent l'horrible originalité du nazisme.
Bref, Le Pen joue avec les mots, toujours les mêmes, pauvrement. Mais c'est moins Le Pen qui m'intéresse dans ce nième dérapage, que le terrain sur lequel ce dérapage est intervenu.
C'est en effet le magazine "Bretons" qui interrogeait Le Pen. Ce magazine s'intéresse à la bretonnitude et aux bretons, en parfaite symbiose avec l'approche ethnique de la société défendue par
Bruxelles (cf. ici sur l'aspect politique, et là sur les aspects statistiques).
Et voilà qui conduit à mettre Le Pen en une car il est aussi breton avant que d'être d'extrême-droite :
Dans le numéro 2, c'était Patrick Le Lay, breton avant d'être vendeur de temps de cerveau disponible (puis PPDA, Michel Edouard Leclerc...) Le même numéro 2 comprenait une enquête sur "les bretons
de Paris", avec une question : "combien de bretons à Paris ?"
Bon, le grand jeu moderne est de rechercher partout le ventre fécond d'où est sorti la bête immonde. Pas de chez Bretons Mag tout de même, qui a aussi mis
en une Kofi Yamgnane, interroge chaque mois des étrangers sur leur vision de la Bretagne (Sergi Lopez, Annie Cordy...)
Mais ce régionalisme sur papier glacé ne me séduit pas. Pour tout dire, un futur fait de communautés ethno-identitaires mêlant marketing et culturalisme de pacotille (voir les articles sur "les
dingues du kilt" ou "le beurre salé"), tout ça sous la houlette bienveillante de Bruxelles m'effraie.
Voilà pourquoi ce n'est pas tant le dérapage de Le Pen qui m'étonne que le lieu où il s'est produit qui m'intéresse...