Autant au Canada qu’aux États-Unis, les gestionnaires de fonds communs ont devancé les indices de marché. On s’en doutait un peu, mais reconnaissons que l’année 2013 est assez étrange. Les revirements ne manquent pas. Dans les circonstances, la sélection minutieuse des actions aura été l’approche la plus payante.
Chez nos voisins du Sud, 57% des fonds gérés activement ont surclassé leurs indices de référence. Morningstar souligne qu’en temps normal, moins de 40% y parviennent. Cette année, on observe clairement une démarcation entre les titres performants et ceux qui régressent. Suivre bêtement un indice, pénalisait l’investisseur qui se retrouvait avec autant de bois mort que de bois d’exception. Les nombreux résultats financiers divulgués depuis quelques semaines éteignent ou allument les titres. Les gestionnaires qui ont bien fait leurs devoirs sont récompensés.
Au Canada, c’est encore plus spectaculaire. Au 30 septembre 2013, 74% des fonds ciblant les grandes capitalisations devançaient le SP/TSX. Depuis janvier, l’indice a gagné 6,2% tandis que la moyenne des fonds a rapporté 7%. Comparativement à l’indice boursier, les gestionnaires peuvent varier le poids des secteurs selon leurs observations sur le terrain.
Par exemple; si les analystes remarquent une reprise des activités manufacturières en Chine, l’effet domino pourrait se traduire à moyen terme par une augmentation de la demande pour les ressources canadiennes. Les gestionnaires ayant des antennes à Shanghai sélectionneront les titres de ressources ayant le moins de dettes, ayant un carnet de commandes garni et ayant l’équipe exécutive la plus compétente. L’information utile et de qualité est le nerf de la guerre. Je crois personnellement que c’est là qu’on peut distinguer les amateurs des professionnels. Faire des tableaux «Excel», s’abonner à quelques lettres financières et lire les rapports d’analyses des autres n’est plus suffisant. Les équipes qui font de la recherche active, qui se déplacent dans les sièges sociaux, qui visitent les usines et analysent la concurrence dénichent ainsi de précieuses données qu’ils utilisent pour EUX en premier. Les gestionnaires qui ont des idées ou des thèmes porteurs auront toujours une longueur d’avance sur leurs pairs et sur les indices.
Le fonds Fidelity Grande Capitalisation a dégagé plus de 28 000$ de plus que l’indice SP/TSX
J’aime beaucoup Rory Ronan de Trimark, son Bill Kanko et Richard Jenkins de Black Creek, Daniel Dupont de Fidelity, Bob Swanson de Cambridge, Allan Wicks de Manuvie et Paul Moroz de Mawer. Cette année, ils surpassent leurs indices de 5, 10 et même 20 points de pourcentage! Mais la cerise sur le sundae, c’est que ces gestionnaires d’exception répètent le manège depuis 3, 5, 10 et même 15 ans!
Si vos objectifs sont propres à votre situation familiale et personnelle, la gestion active peut réduire considérablement la volatilité de votre portefeuille et freiner votre envie de tout chambarder. Mais que vous optiez pour la gestion indicielle ou active, de grâce misez sur le long terme et une fois votre plan établi, gardez-le!