Oh sondage, mon beau sondage !

Le pire en compétition…c’est de ne pas avoir d’adversaire…ou trop (ce qui revient au même). C’est la situation de Pierre COHEN qui, aux vues des scores exceptionnels attribués par les sondeurs sur son nom ne voit pas la nécessité de formuler un projet pour le futur et se contente d’un modeste bilan. Dont acte.

En face, l’opposition s’étonne de ces contre performances. Pourquoi tant de haine à son égard ? Tout paraît rouler rondement. Avec une équipe en ordre de marche, des colistiers jeunes, dévoués, « issus de la société civile » (1) et des serrages de mains plus que prometteurs J. Luc MOUDENC peut légitimement se poser la question.

J’ai un début de réponse pour ce candidat. Modestement je propose à l’opposition locale (et à titre désintéressé) une stratégie de (re)conquête en 5 points :

1. Trouver (enfin) 5 vraies idées nouvelles (si possible peu coûteuses voir économiques) tout en excluant de ces propositions les poncifs traditionnels fait uniquement de sécurité et de circulation. Ce n’est pas compliqué il suffit d’aller pêcher les idées auprès des petits camarades du côté de Bordeaux ou vers Paris (je vous assure, ils ont des idées…pas toujours bonnes, mais il suffit de trier).
2. Arrêter (enfin) de taper sur le maire actuel pour se concentrer sur le seul vrai sujet qui mérite une mobilisation à toutes épreuves ; le FN. Car, en définitive si, comme il est annoncé par l’UMP, le parti de Marine est "l’allié objectif de la gauche" sur TOULOUE il serait grand temps de faire preuve d’un peu plus de déterminisme à l’égard des thèses nauséeuses du front… ça mérite un gros travail préalable contre le populisme et je ne suis pas certain que l’équipe d’opposants y soit prête.
3. Découvrir et faire découvrir aux colistiers l’agglomération au-delà du périmètre d’une circonspection taillée sur mesure par la droite pour sauver la tête du boss. Ainsi ils pourraient (enfin) prendre conscience que Cassoulet ’City n’est pas constitué que de CSP+ nourris exclusivement de produits fermiers bio. La fracture sociale n’est pas qu’un concept chiraquien ; elle existe.
4. Prendre (enfin) conscience que l’image de baron de province quelque peu indolent du candidat supposé ne peut véritablement constituer les bases d’une personnalité susceptible d’emporter la palme. A contrario d’une colistière visiblement plus apte a porter le fer avec grâce. A la fois vive et présente, faute d’une victoire certaine, Laurence ARRIBAGE aurait pu créer la surprise. Avec l’accent authentique de notre terroir, plus émancipée face à un électorat en attente d’un bol d’air frais elle aurait apporté ce supplément d’âme qui manque tant au candidat auto-proclamé et aurait provoqué une prise de conscience en face de la nécessité de promouvoir I. HARDY (qui mérite également d'être connue).
5. Poser (enfin) le séant du député MOUDENC sur un siège stable, en arrière plan de sa sympathique colistière. Un peu de recul et une réflexion sur l’avenir du cumul aurait certainement été préférable à une présence dès à présent critiquée dans divers cercles de notre cité. En effet, ce pur produit d’un appareil politique éculé, peut-il indiquer clairement à un électorat en demande son positionnement ? Nul ne semble savoir, s’il s’agit d’un centriste modéré qui tend vers une droite populiste ? ou un produit hybride de l’UMP penchant vers le MOUDI ? (2).

Objectivement, avec un gouvernement particulièrement impopulaire, une équipe municipale déjà sensiblement usée à l’issue d’un premier mandat avec (excusez du peu) un bilan aussi peu convaincant l’on a le sentiment de voir courir vers la victoire un canard sans tête. Mais grâce à la vacuité de son principal contradicteur, «la droite la plus bête du monde » offre au palmipède à plumage vert et rose de belles perspectives de victoire dans le marigot local.

L’on nous affirme que Toulouse avance…reste à en déterminer la destination.

1. Il y aurait donc une société « incivile » ; les politiques issus du sérail ?
2. Contraction de MODEM et UDI ; ce parti artificiel en cours de reconstitution