Je vous avais déjà parlé de Dragon Commander lorsque je l’avais découvert à l’occasion de la Gamescom 2012. Le jeu m’avait plutôt emballé et j’ai attendu sa sortie avec une certaine impatience. Finalement, il a débarqué au mois d’août, uniquement sur PC.
Il était une fois à Rivellon…
Maxos vous guidera tout au long du jeu
Dès les premières minutes de jeu, on sent l’influence des scénaristes. L’Histoire se déroule plusieurs centaines d’années avant les événements de Divine Divinity, Beyond Divinity et Divinity 2 : Ego Draconis. L’Empereur de Rivellon est mort et ses héritiers, officiels ou proclamés, s’entre-déchirent pour prendre le pouvoir sur l’empire. Certes, ça fait un peu « Game of Thrones » comme pitch de départ. Mais en plus de tous ces belligérants, un nouveau prétendant fait son entrée en scène, fils bâtard de l’Empereur décédé et d’une jeune dragonne ayant pris forme humaine, présenté comme l’héritier légitime du trône. Oui, ce mec, c’est vous. Une partie de la population de Rivellon croit en vous et vous soutient, convaincue par le magicien Maxos, déjà présent dans les autres épisodes de la série. Il faut dire qu’un type au look de Gandalf, c’est plutôt persuasif ;-)
Évidemment, la tâche ne sera pas de tout repos et il faudra mener de nombreuses batailles pour prouver votre valeur, vous attacher le soutien d’une part de plus en plus grande des habitants, faire grandir votre armée et au final bâtir votre nouvel Empire. Un bon paquet d’heures de jeu en perspective donc.
La preuve par trois
Les cinq ambassadeurs ne vous feront pas toujours passer des soirées réussies…
Divinity : Dragon Commander rassemble trois types de jeu en un, chacun avec un gameplay propre : diplomatie, stratégie, action. Ces trois phases s’enchaînent lors de chaque tour de jeu et s’influencent mutuellement. Mettez-vous une race à dos dans la première et vous ne pourrez plus compter sur son soutien lors des deux autres. Garder un équilibre permanent entre les cinq races qui peuplent le monde (nains, elfes, diablotins, hommes-lézards et morts-vivants) sera la clé de votre succès, à vous de veiller à satisfaire les doléances des ambassadeurs des cinq espèces non-humaines sans en favoriser systématiquement une au détriment d’une autre. Ne laissez néanmoins pas de côté vos quatre généraux, dont les conseils peuvent s’avérer très précieux pour appréhender au mieux les phases de bataille.
Chaque race a ses priorités, souvent opposées à celles des autres. Il vous faudra jongler entre les humeurs de ces cinq politiciens qui vous donneront souvent envie d’avoir une commande « lui coller une baffe dans la gueule » tellement ils peuvent s’avérer énervants dans leurs requêtes et leur comportement. Mais bon, venant d’un studio belge, les développeurs n’ont pas eu à aller chercher l’inspiration bien loin pour faire des hommes et femmes politiques insupportables
La liste des recherches technologiques disponible est assez impressionnante
Lors de la phase stratégique, vous gérez vos recherches scientifiques ou technologiques et vos achats d’unités ou d’améliorations. Les ressources sont plutôt rares et limitées au début du jeu, chaque choix devra donc être mûrement réfléchi, une fois un projet de recherche lancé vous ne pourrez plus revenir en arrière. Une fois tout cela fait, place aux mouvements des troupes. Depuis votre QG, vous avez accès à une carte du monde sur laquelle sont représentées les différentes factions en présence et leurs troupes. Rivellon est divisée en plusieurs territoires, chacun d’entre eux étant peuplé majoritairement d’une certaine race d’habitants. Si celle-ci vous est plutôt amicale, vous pourrez compter sur plus de soutien si une bataille devait avoir lieu dans ce territoire. Au contraire, si vous avez négligé son ambassadeur et ses souhaits, ses congénères peuvent vous devenir hostiles et aider votre adversaire à vous combattre.
Une fois vos recherches lancées, votre recrutement de troupes effectué et vos déplacements joués, place aux combats! Vous avez le choix entre jouer la bataille vous-même et envoyer l’un de vos généraux la mener à votre place. Si vous privilégiez cette dernière option, vous devrez déterminer lequel de vos quatre généraux dirigera la bataille en fonction de ses points forts et de la configuration du combat. Attention toutefois que vous commandez une armée et pas l’Armée du Salut. Le bénévolat, ils ne connaissent pas et tout travail mérite salaire, même pour un officier.
La carte de Rivellon
Si à l’inverse vous décidez de prendre part à la bataille, le jeu adopte ici un gameplay typé RTS, proche des deux jeux « Le Seigneur des Anneaux : Bataille pour la Terre du Milieu ». Tout se passe en temps réel, vous pouvez construire de nouvelles structures pour produire des soldats ou des machines de guerre, mais uniquement à des endroits prédéfinis et non n’importe où comme dans un Command & Conquer. Lors de cette phase de jeu, vous pouvez enfin incarner un dragon et décimer les troupes adverses grâce à votre souffle de feu. C’est certainement les moments de jeu les plus attendus de Dragon Commander
Mais, il faut bien le reconnaître, ils sont tout de même un peu en-deçà des attentesTout d’abord, lorsque vous devenez dragon, il est beaucoup plus difficile de diriger vos troupes efficacement. Vous pouvez les sélectionner toutes d’un coup via une touche du clavier mais pas moyen de continuer à leur donner des ordres individuels. Ensuite, vous avez beau être un dragon, vous n’en êtes pas moins particulièrement vulnérable. Ne comptez pas sur ce pouvoir pour renverser le cours d’une bataille mal engagée, quelques salves venant de certaines unités ennemies auront vite fait de vous éliminer. Cette « mort » n’en est pas vraiment une et n’est que temporaire, vous pourrez reprendre votre forme draconique après une période de latence. Personnellement, j’aurais préféré ne pas pouvoir me transformer quinze fois pendant un combat mais être beaucoup plus résistant et destructeur, histoire de pouvoir impacter réellement son déroulement. Au niveau de la jouabilité, il faut avoir une certaine habitude du combo clavier-souris, j’ai eu un mal fou à me diriger au début alors que c’est venu tout seul dans Divinity 2 sur Xbox 360, au pad.
Investissement demandé
La première transformation en dragon fait toujours quelque chose
Dragon Commander n’est pas un jeu que l’on peut terminer en quelques heures et en cliquant frénétiquement sur les boutons de sa souris comme un possédé. La complexité des différentes phases de gameplay se révèle assez vite et le jeu ne vous laissera pas quinze heures pour en apprendre patiemment toutes les subtilités. Pour exemple, j’ai débuté ma première partie en difficulté facile, avec les tutoriels activés, en prenant bien le temps de tout faire à chaque phase de jeu et j’ai tenu… cinq tours avant de me faire prendre ma capitale, synonyme de défaite totale. Je ne suis pourtant pas un noob de base qui vient de découvrir les jeux vidéo mais j’avais trop misé sur la recherche technologique par rapport à l’achat d’unités militaires et je me suis fait submerger par le premier assaut ennemi…
En dragon, vous êtes équipé d’un jetpack pour parcourir le champs de bataille très rapidement
Le jeu demande du temps et de la patience pour être maîtrisé et ne révèle ses secrets qu’au compte-gouttes. La recherche permanente de l’équilibre entre pouvoir militaire et pouvoir diplomatique, recherche technologique et scientifique, diriger les batailles et envoyer vos généraux, satisfaire les cinq races et vos quatre généraux, tout cela en menant la guerre à vos ennemis sur un champ de bataille en perpétuelle évolution, n’est vraiment pas une tâche de tout repos. Le soft de Larian est moins accessible que la majorité des jeux actuels et pourrait rebuter les joueurs qui cherchent une prise en mains rapide et une action directe, dirigiste et facile à terminer. J’ai déjà passé pas mal de trajets en train à jouer malgré les lags permanents avec le mode hors-connexion de Steam et je n’ai pas encore tout appris des subtilités du titre. Mais comme dirait l’autre « Je l’aurai un jour, je l’aurai ».
LordSuprachris
[TEST] DIVINITY : DRAGON COMMANDER : Vol au-dessus d’un nid de dragons LordSuprachrisEvaluation
Conclusion : Divinity : Dragon Commander est un jeu couillu, mélange osé et globalement réussi entre RPG, wargame et RTS. Cette dernière partie pêche un peu sur certains points mais on s’y habitue très vite et on prend un plaisir permanent en jouant. La difficulté du titre risque d’en rebuter quelques-uns mais je vous garantis qu’il vaut vraiment la peine de s’accrocher et de le recommencer plusieurs fois pour tenter une approche différente à chaque partie. Vous aurez largement de quoi vous occuper en attendant la sortie d’Original Sin ;-)