Que c’est agréable de se remémorer cette époque des années 90 où chaque vendredi avait lieu un rituel bien particulier : le vidéoclub ! Si je vous en parle aujourd’hui, c’est surtout qu’avec l’annonce du nouveau Chucky, je me suis pris le souvenir nostalgique de cette période et je me suis dit pourquoi pas ? Pourquoi on ne ferait pas appel à votre nostalgie pour autre chose que du jeu vidéo pour changer ? Alors sortez vos baskets à scratch, prenez un Raider que je vous ramène dans cette période où le nanard d’horreur est roi. Au fait, vous avez rembobiné la cassette ?
Salut je m’appelle Chucky, tu veux être mon ami ? Aydiho ahahahah
Chucky est à mes yeux une icône des films de série B des années 90. Pas mal de films aussi sombres qu’absurdes parvenaient à tirer leur épingle du jeu à cette époque. Je pense à Critters, Hellraiser, Gremlins, les Contes de la crypte et tout un tas de films d’un genre un peu oublié. Chucky était sans doute une des meilleures productions du genre. Cette poupée m’a toujours autant amusé qu’effrayé et j’imagine que c’est ce contraste surprenant qui fait le succès de cette série. Les derniers épisodes, hilarants, « La fiancée de Chucky » et « le fils de Chucky » utilisaient à merveille l’autodérision tout en stimulant la nostalgie des nombreux fans. Le réalisateur Don Mancin tente un retour aux sources plus sérieux, plus sombre et similaire à ce qui se fait dans les années 90. Si l’initiative est sympathique, le résultat l’est beaucoup moins et je vais tenter de vous expliquer pourquoi. Tout d’abord, dans « La malédiction de Chucky » on ne se s’encombre pas des masses de scénarii. La poupée arrive par UPS sans aucune raison dans une famille à qui elle va causer bien des problèmes. Pour accentuer le côté sombre, l’héroïne est en chaise roulante dans un grand manoir… C’est finalement du vu et revu. Le film démarre très lentement et se retrouve inondé de banalités inintéressantes au possible. Les quelques scènes d’action finales donnent un peu de rythme et sont ponctuées de détails morbides très à la mode en 2013. Le film, prévisible du début à la fin, est en plus dénué de l’humour borderline caractéristique de la série. L’ensemble, trop léger et insuffisant, paraît bien ringard et le seul aspect positif que j’ai pu en tirer vient des révélations sur l’identité de Chucky et sur sa raison d’être. Cet aparté, sans grand intérêt, sera d’ailleurs le seul moment où, dans le long métrage, vous quitterez le huis clos du manoir. Visuellement le film est catastrophique et je me dois d’aborder certains points techniques. Cet épisode profite donc de tous les artifices disponibles en 2013 pour minimiser les coûts… La poupée modélisée en 3D perd sa crédibilité et une grande partie de son charme. Son regard glacial et son rire vicieux sauvent un peu la donne mais on aurait pu faire tellement mieux. Monsieur le réalisateur, où est passée votre folie ? L’orage, la pluie et les quelques effets qui composent les scènes sont généralement faits grossièrement par ordinateur et plombent totalement l’ambiance. Le tout procure une sensation de série tv bon marché et l’on en vient à compter les défauts… Dommage, les acteurs ne contrastent pas avec le reste et leur interprétation ne devrait pas rester bien longtemps gravée dans votre mémoire. Petit bémol supplémentaire, la jolie blonde du casting meurt la première et habillée… FAIL ! La fin du film est aussi ridicule que le reste mais l’introduction d’une suite m’a fait esquisser un petit sourire…. Faut dire que c’était une grossière habitude assez drôle des films de cette époque. Au final, j’étais impatient de retrouver Chucky et je suis d’autant plus déçu par ce film. Chiant et mal fait, je me demande bien à quel public il s’adresse ? Il suffisait pourtant de jeter un œil du côté de « American Horror Story » pour se rendre compte qu’une ambiance effrayante passe par des lumières, des décors et surtout des acteurs plausibles. Le manque d’ambition et de moyens est sans doute la raison principale de ce désastre. C’est vraiment dommage ! Et vous, que pensez-vous de tout ça ?
En deux mots : Evitez-le !
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