On a écouté Free Your Mind, le dernier album de Cut Copy, sorti le 5 novembre chez Loma Vista/Modular People. Verdict.
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Les Aussies de Cut Copy reviennent pour vous faire danser et diffuser des bonnes ondes. Un peu plus électro que leurs trois premiers albums, Bright Like Neon Love (2004), In Ghost Colours (2008) et Zonoscope (2011), ce dernier opus est réussi dans son genre. Enregistré à Melbourne, chez eux, Free your mind régale avec ses synthés empruntés aux années 80, dans une ambiance hippie sur les bords, toujours avec la voix surannée Dan Whitford avec ses « ahouhou » habituels.
Le titre éponyme, « Free your mind », avait déjà donné lieu à un clip, mis en ligne il y a quelques semaines, mettant en scène l’acteur suédois Alexander Skarsgård, de la série américaine True Blood, dans lequel il incarne un demi-dieu dans un clip un peu barré. On nous dit à l’oreillette que vous ne l’avez pas vu. Cadeau :
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Cut Copy déroule sa disco pop mi-kitsch mi-futuriste dans « We are explorers » et « Let me show you love ». « Into the desert » est un intermède bref dans lequel on entend une conversation téléphonique dans un halo de voix brumeuses, suivi par l’excellent « Footsteps », à mettre dans vos crémaillères (bien que ce soit la fin de la saison des crémaillères).
Voilà des sonorités estivales, de quoi aider à affronter la mélancolie automnale annoncée, le froid la pluie et les chauves-souris. Car s’il y a bien un truc qui cloche avec Free your mind, c’est sa date de sortie. Flûte les gars, pourquoi nous offrir un album si dansant et coloré au mois de novembre ? Ce qu’on veut pendant le mois le plus morose de l’année, c’est déprimer et rester dans notre lit avec un pled et un chat en buvant du thé au ginseng et en pensant aux exams qui arrivent.
Cut Copy fait dans le multi-genre. Au tout début de « In memory capsule », nous voilà parti dans l’univers psyché de Tame Impala. En même temps l’Américain Dave Fridmann, qui a participé à la production, a bossé avec Tame Impala (et aussi MGMT, Neon Indian…).
« You’ve got to live your life today, tomorrow is a world away, you’ve got to free your mind » peut-on entendre dans « Walking in the sky ». En mode « flower power », Dan Whitford entonne des paroles hédonistes et ne cache pas avoir été influencé lors de la composition par les « Summers of Love » en 1967 à San Francisco et à la fin des années 80 en Grande-Bretagne. Ces périodes d’affranchissement intellectuel et culturel justifient le nom de l’album. « Le concept de liberté est un concept intemporel, optimiste et universel, et peu importe la version que chacun a de cette liberté, il est important de rappeler aux gens ou même à soi-même d’être libre», expliquait Whitford récemment dans la presse. Vous l’aurez compris, il y a trop d’amour dans cet album et la liberté, c’est cool !
Les quatre intermèdes, sortes de parenthèse évoquant des divagations sous LSD (pour rester dans le thème des Summers of love) permettent de créer une continuité entre les morceaux et de lier l’album, qui du coup s’écoute quasiment d’un trait.
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Au final, cet album est assez osé dans le sens où le concept autour duquel il est articulé est inhabituel. Toujours très funky et dansant, Free your mind devrait ravir les fans, même s’il n’y a pas le tube qui fera la différence. Les Australiens entament une tournée en Europe fin novembre (à Paris le 30), avant de revenir au pays en mars 2014.
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Tracklist01 (Intro)
02 Free Your Mind
03 We Are Explorers
04 Let Me Show You Love
05 (into the desert)
06 Footsteps
07 In Memory Capsule
08 (above the city)
09 Dark Corners & Mountain Tops
10 Meet Me in a House of Love
11 Take Me Higher
12 (the waves)
13 Walking in the Sky
14 Mantra
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