Le 14 Octobre 1943 est une date mal connue dans les annales de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, elle marque un événement remarquable qui reflète un moment de triomphe dans l'histoire des milliers de victimes humaines qui se sont rendues impuissantes vers la mort, alors qu'elles étaient aux mains de leurs ravisseurs nazis dans le camp d'extermination de Sobibor, dans l'Est de la Pologne.
Ce jour là, 500 prisonniers juifs entraient en rébellion et parvenaient à s'échapper.
Une plaque d'identification en métal d'une fillette de six ans morte à Sobibor.
L'archéologue israélien Yoram Haimi a participé aux fouilles et recherches sur le site. En collaboration avec le Dr Philip Reeder, doyen de l'Ecole Bayer des Sciences Naturelles et Environnementales de l'Université Duquesne, il a étudié, cartographié et fouillé le site sur une période de 5 ans, depuis 2007.
En utilisant les dernières technologies ainsi que les techniques classiques de fouilles et d'enregistrements archéologiques, une équipe d'archéologues a découvert des éléments de structures et des objets de victimes. Ils ont été trouvés sur leur emplacement d'origine, le long des traces d'allées et de bâtiments utilisés pour exterminer près de 250.000 Juifs pendant le fonctionnement du camp d'Avril 1942 à Octobre 1943.
Ce n'était pas la première fois que quelqu'un a tenté de fouiller le site. En 2001, un groupe de chercheurs polonais, des archéologues et des historiens, avait commencé à étudier le site; mais très peu de vestiges matériels avait été trouvé.
Après la révolte de 1943, les nazis avaient effectivement liquidé le site: ils avaient enlevé la plupart des traces en détruisant les structures, les recouvrant avec de la terre, et y plantèrent des arbres afin de donner l'allure d'une ferme.
Il a fallu utiliser des techniques modernes de détection, dont le géoradar et le travail d'une équipe conjointe israélo-polonaise. Le véritable travail de terrain effectué par l'équipe d'archéologues polonais, dirigée par Wojciech Mazurek, a permis de récupérer un nombre important d'objets ainsi que des éléments significatifs sur les fonctions et les structures du camp.
En Août 2012, l'équipe avait récupéré de nombreux objets interprétés comme étant les dernières possessions de certains prisonniers.
En plus des éléments de structures et d'autres caractéristiques sur le paysage de la zone du camp, des artéfacts comprenant des dents, des morceaux d'os, des bijoux, des clés et des pièces furent autant d'indices pour identifier les victimes.
"Le plus important dans tout ces objets, était une étiquette d'identification en aluminium appartenant à une fillette de six ans, Lea Judith De La Penha d'Amsterdam", écrit Haimi dans un rapport préliminaire, "qui est arrivée du camp de Westerbork aux Pays-Bas avec ses parents, sur un transport parti le 6 Juillet 1943 et arrivé à Sobibór le 9 Juillet 1943. La mère de l'enfant était Judith de Abraham Rodrigues Parreira, b. 1903 et son père était David de Hartog Juda De La Penha, b. 1909. La famille De La Penha appartenait à une communauté de «Juifs portugais» qui était arrivée d'Espagne et du Portugal aux Pays-Bas environ cent ans après l'Inquisition espagnole en 1492 ...... A la suite de l'invasion allemande, la situation des Juifs hollandais est devenue critique et en Juillet 1942, les premiers convois de juifs vers la Pologne avaient commencé ".
Cependant, la découverte la plus importante a peut-être été les traces des trous de poteaux qui marquaient le chemin de ce que les nazis appelaient l' Himmelfahrstrasse, ou "route qui conduit au ciel". Cette voie, que les prisonniers empruntaient nus, menait aux chambres à gaz.
Sobibór se distingue des autres camps similaires nazis dans l'Europe occupée, par cette révolte du 14 Octobre 1943 qui a permis l'évasion de 300 prisonniers. Quant aux 200 autres, des dizaines furent tués dans les champs de mines autour du camp et d'autres encore ont été pourchassés dans les jours qui suivirent.
Source:
- Popular Archaeology: "Nazi Death Camp Yields Its Secrets"
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