Entretien avec Andreas Vourkos, fondateur de Pollfish, plate-forme de sondage en ligne venue de Grèce pour assister au Pioneers Festival qui se tenait jeudi dernier à Vienne.
Alors que la Grèce est touchée de plein fouet par la crise, qu’en est-il de l’écosystème des startups ?
Etonnamment, j’ai l’impression que la crise s’est révélée être un véritable moteur de création de startups. On voit notamment beaucoup de groupes de 2 ou 3 personnes monter leur startup, peut être par manque de choix, aussi bien d’un point de vue économique que professionnel ou simplement par l’inspiration qui se dégage de cet environnement. En effet, le marché y est putôt mature : on voit de très nombreux espaces de co-working se créer et surtout beaucoup d’événements sont lancés pour s’ouvrir au public ou trouver des aides. D’ailleurs, l’Union Européenne est ce qu’on peut appeler un “big player” en Grèce dans l’allocation de fonds, dans le but à la fois de se lancer mais aussi de se développer. Ma vision est qu’il y a de très nombreuses opportunités à saisir actuellement dans le pays mais pour cela il est important de se sentir impliqué pour avoir la possibilité de suivre ses rêves.
A-t-il été difficile pour vous de vous lancer sur le marché du sondage dans un écosystème moins propice ?
Pour créer Pollfish, nous sommes partis uniquement de nos capitaux propres et nous avons créé notre boîte depuis le sous-sol de chez l’un d’entre nous. Pour ma part, je venais de quitter une autre startup à Chypre pour créer celle-ci, comme c’était le cas de certains des co-fondateurs. Nous avions donc dès le départ des pistes pour une clientèle potentielle. Nous avons également très vite trouvé des investisseurs, que ce soit des fonds d’investissements ou des business angels. J’ai l’impression que la crise n’est pas une limite, que les gens prennent quand même le temps d’écouter et croire en vous si le concept est suffisamment défendu.
Comment avez-vous réussi à vous démarquer face à la concurrence internationale partant peut être avec plus de moyens que vous-même ?
Le marché du sondage en ligne est effectivement très concurrentiel. Or, le monde entier devenant de plus en plus mobile, nous avons pris le parti de nous concentrer sur cet aspect de la technologie pour nous démarquer. Pour cela, nous proposons des sondages plus “user-friendly” du point de vue des utilisateurs mobile et qui puissent s’adapter aux différents appareils. De plus, nous avons estimé qu’il était nécessaire de proposer à nos clients de cibler leur public à un niveau local sans pour autant se poser des contraintes géographique ou du point de vue de la distribution. Pour cela, nous nous sommes concentrés sur l’intégration des sondages sur les applications car celles-ci sont utilisées dans la vie de tous les jours par les mobinautes. Enfin, nous avons misé sur le concept de récompense pour attirer un plus large public.
Toutefois, vous avez préféré vous concentrer sur un marché européen et international plutôt que sur le marché grec…
C’est vrai, notre startup vise principalement les Etats-Unis, l’Angleterre et l’Allemagne mais également des marchés plus étonnants comme l’Inde, la Corée du Sud ou les Philippines. Toutefois, bien que des recherches que nous avons menées indiquent qu’il existe un véritable engouement pour le mobile dans le marché grec, celui-ci est bien en deça en matière d’usage que les pays d’Europe de l’Ouest ou les Etats-Unis. D’où notre choix (nécessité?) de nous concentrer sur un marché mondial.