Alors que la couverture vaccinale contre le papillomavirus humain (HPV) reste très faible, aux alentours de 35% en France et aux Etats-Unis, cette conclusion du National Cancer Institute (NCI) américain est plutôt une bonne nouvelle. Un schéma de vaccination à dose unique pourrait suffire à générer des réponses immunitaires à long terme et assurer une protection satisfaisante contre les nouvelles infections à HPV et donc prévenir le cancer du col de l’utérus. Ces données, publiées dans la revue Cancer Prevention Research, sont indiscutables : 4 ans après la vaccination à 1 dose, 100% des femmes vaccinées présentent des anticorps contre les HPV 16 et 18.
La prise en compte clinique de ces nouvelles données pourrait, en la simplifiant, promouvoir cette vaccination anti-HPV et réduire non seulement l’incidence du cancer du col, mais aussi de certains autres cancers, comme les cancers de la gorge, le cancer anal ou encore des verrues génitales associées au HPV.
Rappelons, qu’en France, la couverture vaccinale reste encore très insuffisante, avec les 3 quarts des jeunes filles qui ne vont pas au bout du schéma à 3 doses, et que l’âge possible de la vaccination contre les infections à papillomavirus humains des jeunes filles a récemment été avancé à 11 ans. Aux Etats-Unis, 1 jeune fille sur 3 n’achèvera pas, non plus, sa vaccination. En cause, la peur des effets secondaires, qui décourage, au départ, environ 2 parents sur 5.
Une seule dose suffirait : Face à cette « désaffection », les chercheurs du NCI ont regardé si une seule dose de vaccin voire deux, seraient suffisante pour générer des réponses immunitaires stables à l’infection à HPV 16 ou 18, les deux types détectés dans 70% des cancers du col de l’utérus. Ils constatent des niveaux d’anticorps stables 4 ans après la vaccination, chez les femmes vaccinées par une dose unique de Cervarix®. Au total, l’essai a évalué la présence d’une réponse immunitaire au vaccin mesuré par le taux d’anticorps, dans des échantillons de sang prélevés chez, respectivement 78, 192, et 120 femmes ayant ont reçu 1, 2 ou 3 doses du vaccin et constate que
· 100% des femmes de ces 3 groupes présentent une réponse immunitaire stable à 4 ans.
· Au-delà, les niveaux d’anticorps mesurés sont comparables chez les femmes vaccinées à 2 doses distantes de 6 mois et à 3 doses.
· Et si les taux d’anticorps des femmes vaccinées avec 1 dose sont en revanche plus faibles qu’avec une vaccination à 3 doses, ces niveaux sont néanmoins stables suggérant une réponse immunitaire suffisante et durable, évaluée à 24 fois celle de femmes non vaccinées.
Simplifier la vaccination, réduire son coût et sa logistique, et la mettre en œuvre plus largement dans le monde entier en particulier dans les pays en développement est la conclusion qui vient naturellement à l’esprit, au vu de ces conclusions. Reste à évaluer si la persistance des taux d’anticorps après dose unique est équivalente avec Gardasil vs Cervarix.
Source: Cancer Prevention Research doi: 10.1158/1940-6207.CAPR-13-0203 November 2013 Durable Antibody Responses Following One Dose of the Bivalent Human Papillomavirus L1 Virus-Like Particle Vaccine in the Costa Rica Vaccine Trial
Accéder aux dernières actualités sur le Vaccin anti-HPV