Ayé je me suis de nouveau attrapé la cuisinite asiatique aigüe samedi dernier et depuis je n'arrête pas de tourner autour de mes livres, de mes ustensiles et des mes petits produits, enfin je tourne autour de ceux qui m'emmènent directement vers l'orient de là-bas, celui qui est du côté de Nankin et de Pékin… Il faut dire que ce samedi j'ai rejoint une joyeuse bande de blogueuses du côté de notre Chinatown-sur-Seine. Et à force de sourires et de découvertes ça m'a donc repris ce jour-là et voilà comment je me suis retrouvé les baguettes de cuisine à la main, de longues baguettes, celles qui me font ressembler à une sorte de curieux homard dansant devant ses fourneaux, et c'est aussi comme ça que je suis reparti à la recherche du riz presque cantonais de mes rêves… un vieux rêve…
Tout ça a commencé le jour où j'ai appris que le riz cantonais n'était peut-être même pas connu du côté de Canton… ça a été un peu comme si on m'avait annoncé que le Père Noël n'existait pas ou que ce n'était pas Nounours qui jetait du sable dans les yeux des enfants le soir… enfin des balivernes comme ça quoi ! Il faut dire que le riz cantonais c'était pour moi un des sommets de la gastronomie chinoise. C'était à une époque où j'étais jeune et inexpérimenté mais j'en ai déjà parlé… Finalement, après avoir essuyé au moins 27 boîtes de kleenex sur mes yeux tout dévastés par la cruélitude de la situation, je me suis dit que ce n'est pas parce que la vérité est dure et… vraie, qu'il faut s'abandonner, renoncer et laisser mes beaux rêves sur le côté de la route… enfin qu'il aurait fallu renoncer au riz cantonais juste parce qu'à Canton ils n'y connaissent peut-être pas grand chose en cuisine… cantonaise !
Et c'est comme ça que depuis des années je suis à la recherche d'un petit riz malin aux yeux bridés, d'un petit riz comme un cantonais, mon riz cantonais à moi !
Alors régulièrement je refais mes gammes, d'abord le classique, le cantonais de la maison, un qui ressemble encore à celui qui me faisait rêver lors de ma jeunesse innocente… et puis après le Docteur Jekill laisse la place à Mister Hyde et là ça devient sauvage du côté de ma petite cuisine ! Parce que quand la transe asiatique me prend, elle me prend ! Et elle fait pas semblant… et c'est presque la bave aux lèvres et surtout l'œil torve que je regarde avec méfiance les ingrédients, sachant que ce ne sont que de faux amis, même pas des vrais, et qu'ils sont prêts à tout pour que je n'y arrive pas, pour que je ne monte pas enfin sur mon toit du monde, sur mon volcan d'Auvergne, sur mon nirvana cantonais… car on ne me la fait pas à moi, et je les ai à l'œil ces malfaisants, ces ingrédients prêts à me trahir, et le premier qui moufte je le ventile ! Je le réduis, haché menu à l'état d'ingrédient cantonais !
Et c'est comme ça, à force de mélanges, qu'il y a toujours un moment où je finis par penser que ça y est, que je tiens l'essence même de la cuisine chinoise, la quintessence du riz… Et la dernière fois que j'en étais là, Marie est passée par ma cuisine et m'a juste dit en scrutant mon ultime cantonais, celui de la victoire… Sympa ça Chouchou de nous faire une paella, ça faisait longtemps…! Et hop après m'avoir miné le moral pour au moins trois tours de calendrier chinois, la voilà qui continue son chemin et me laisse devant… ma paella…
Celui-là de riz " cantonais " c'était le 2347, et aujourd'hui j'ai donc fait le 2348e… et sans doute pas le dernier !
Le cantonais de la maison
Ingrédients : 2bols de riz cuit – 1tranche de jambon Paris épaisse d'un bon demi-centimètre taillée en cubes (vous pouvez aussi utiliser plusieurs tranches fines à votre goût) – 1càc de beurre - 2oeufs – 8 à 10 belles crevettes crues décortiquées – 2ou 3càs de petits pois cuits, de préférence frais – de la ciboule – quelques tiges d'ail frais – de l'huile de sésame et du nuoc nam pour servir
Mettez le beurre dans une poêle bien chaude, quand il commence à grésiller ajoutez les dés de jambon et faites-les joliment dorer (vous pouvez passez cette partie si vous préférez du jambon qui ne soit pas grillé) et réservez. Dans la même poêle faites rapidement cuire les œufs légèrement en les coupant en petits morceaux et réservez. Mettez enfin les crevettes et faites les cuire rapidement, versez le riz dessus, ajoutez les cubes de jambon, les œufs cuits et les petits pois, mélangez et servez vite tout brûlant (ne laissez pas trop sur le feu sinon le riz va se dessécher).
Décorez si vous voulez avec les tiges entières, et à volonté assaisonnez avec de l'huile de sésame ou du nuoc nam.
Mon 2348e riz cantonais
Ingrédients : 300g d'échine de porc taillé en fines lanières et recoupé en languettes – 1càc d'huile neutre - 1càc de sauce au piment (Sriracha) - 1petite gousse d'ail – 2tranches de 2ou 3mm de gingembre frais – 4càc de sauce soja – 2càc de sucre de palme ou de vergeoise brune - 2oeufs - 8 à 10 belles crevettes crues décortiquées – 4ou 5 champignons noirs déshydratés trempés dans l'eau tiède - 2ou 3càs de petits pois cuits de préférence frais –– 3ou 4de tiges d'ail frais émincées et 2 ou 3 entières pour décorer à la fin - 3ou 4 tiges de ciboule émincées et 2 ou 3 entières pour décorer à la fin - de l'huile de sésame et du nuoc nam pour servir
Mélangez dans un bol le soja et le sucre puis ajoutez 20cl d'eau, remuez et réservez.
Mettez l'huile dans une poêle à feu vif, versez-y les languettes de porc et faites-les rapidement dorer. Dès quelles sont colorées ajoutez la sauce au piment, mélangez bien. Ajoutez ensuite l'ail et le gingembre mélangez et laissez colorer un peu. Versez le contenu du bol, l'eau avec la sauce soja et le sucre, mélangez bien à la viande.
Passez à feu moyen et couvrez, laissez le liquide s'évaporez au trois quart en remuant régulièrement. Ajoutez alors les crevettes, les champignons noirs et les tiges d'ail frais émincées, remuez, recouvrez et laissez juste le temps que les crevettes soient cuites. Le jus doit alors être sirupeux et presque complètement réduit.
Pendant ce temps versez les œufs rapidement battus dans une autre poêle avec une goutte d'huile et faites les rapidement cuire en les coupant en petits morceaux.
Ajoutez le riz dans la poêle contenant la viande, ajoutez les œufs et les petits pois remuez rapidement et servez de suite encore tout chaud. Saupoudrez avec les ciboules émincées, décorez si vous voulez avec les tiges entières, et à volonté assaisonnez avec de l'huile de sésame ou du nuoc nam.
Et pour revenir à notre sortie dans le 13e, je voulais remercier Philo et Déborah pour l'organisation de la journée et de l'après midi, et remercier tout le monde pour la bonne humeur communicative et tous les bons moments que vous m'avez fait passer, merci Karine et Christelle, Marion, Christine, Sandra et sa mère, Vinciane, Sylvia, Hélène, Diane, Nathalie, Valérie et à Alexandre qui a la bonne idée de ne pas nous laisser seulement entre filles... on remet ça quand vous voulez !
Mais pourquoi, je sens que je suis au bord d'une japonite aigüe moi… est-ce que je vous raconte ça…
PS : je suis à la recherche de la recette des petits beignets aux sésames qui se trouvent sur la photo alors si quelqu'un l'a… merci d'avance !