Le salon de l’aviation d’affaires organisé par la NBAA (National Business Aviation Association) a fermé ses portes sur l’annonce enfin officialisée d’un nouvel appareil par Dassault Aviation. Le Falcon 5X développé initialement sous l’acronyme SMS (Super Mid Size) a donc fait tout naturellement la une des médias spécialisés et économiques mondiaux, y compris sous la plume de Gérard Jouany pour Aeromorning (chronique du 23 octobre 2013). Un lancement qui conforte les activités de l’avionneur de Saint-Cloud, et qui génčre dans la foulée un volant d’activités pour des partenaires Ť aérostructuriers ť et équipementiers internationaux qui fait toutefois une large place aux nationaux et pour le moins aux européens.
Il est cependant une présence qui n’a pas éveillé autant d’intéręt de la part de ces męmes médias tellement l’actualité qui concerne l’avionneur européen est le match incessant qu’il se livre avec Boeing ŕ propos de qui sera le premier de la classe. Si ce n’est notre confrčre Air & Cosmos que je salue au passage pour y avoir exercé jusqu’ŕ trčs récemment et ce durant une trentaine d’années.
Certes ce n’est pas la premičre fois qu’Airbus était présent ŕ la NBAA. A Las Vegas cette année, il est venu pour la premičre fois avec un ACJ319 qui est entré en service au début de l’année chez Comlux, le spécialiste charter des avions d’affaires haut de gamme. Outre l’ACJ319 et son intérieur offrant le plus haut niveau de confort dixit le constructeur, Airbus faisait aussi la promotion des ACJ qui peuvent dorénavant ętre dotés de Sharklets (ailettes marginales) et du systčme de prévention de sortie de piste, le ROPS (Runway Overrun Prevention System). Avec de tels atouts, Airbus détient des commandes pour 112 ACJ de la famille A320 dont 99 étaient déjŕ en exploitation ŕ la fin septembre 2013. C’est dire que dans ce domaine de l’aviation privée et gouvernementale, Airbus n’a pas l’intention de laisser le champ libre ŕ son éternel rival qui offre lui les versions BBJ de ses monocouloirs 737.
Au-delŕ de cette bataille commerciale, la vente d’avions en version affaires ou VIP ŕ usage privé ou gouvernemental, booste les carnets de commande męme si les chiffres sont loin de ceux des ventes d’avions commerciaux. Et c’est une fois encore l’occasion de booster toutes les activités des fournisseurs –équipementiers, sous-traitants et aérostructuriers. De plus cela concerne d’autres types d’entreprises qui se consacrent aux aménagements intérieurs allant du designer aux fabricants de sičges en passant par des ébénistes et des celliers. C’est donc toute la supply chain qui est impactée.
Certes la crise économique de ces derničres années n’a pas été favorable a l’aviation d’affaires et privée, mais ce secteur ne peut ętre négligé pour les activités qu’il génčre et ceci tant pour les avions neufs que lorsque leurs riches propriétaires souhaitent leur redonner une seconde, voire une troisičme jeunesse.
Certes le marché des avions privés offre dorénavant de belles perspectives en Asie et tout particuličrement en Chine, mais les Etats-Unis restent encore le plus grand marché. Ce n’est donc pas un hasard si les Français Dassault Aviation et Airbus étaient présents avec de réelles nouveautés ŕ la NBAA. D’autant qu’ils peuvent revendiquer faire partie du paysage industriel, Dassault étant présent ŕ Little Rock (Arkansas) depuis 1975 tandis qu’Airbus a entamé la construction ŕ Mobile (Alabama) de sa quatričme chaîne d’assemblage final de sa famille A320 d’oů sont dérivés les ACJ.
Nicole Beauclair pour Aeromorning