Ce tome poursuit le long run de Grant Morrison sur Batman au sein de cette collection DC Signatures, destinée à mettre en valeur le travail d’un auteur sur un héros. Si L’Héritage Maudit, le premier des huit tomes prévus, présentait Damian Wayne, le fils de Bruce issu d’une ancienne aventure avec Talia Al Ghul, que Batman R.I.P confrontait Batman à une mystérieuse organisation du Gant Noir, que Nouveaux Masques, sans Bruce Wayne, suivait le duo composé de Dick Grayson et Damian Wayne, que Le Dossier Noir s’intéressait aux aventures paranormales du Dark Knight et que le tome précédent ressuscitait Batman tout en revisitant sa mythologie, celui-ci s’intéresse à l’enquête de Dick Grayson et Damian Wayne à la recherche d’indices sur la disparition de Bruce Wayne.
L’album débute par un aperçu particulièrement bienvenu des principaux protagonistes de la série avant de proposer trois arcs différents. Le tome débute par une saga en trois épisodes (Batman & Robin #10 à #12) dessinée par Andy Clarke, qui est suivie d’un récit en quatre épisodes (Batman & Robin #13 à #16) mis en images par Frazer Irving, pour se conclure par le premier numéro de « Batman: The Return » dessiné par David Finch. Ces épisodes se déroulent en parallèle au tome précédent, pendant que Bruce Wayne se fraie un chemin dans le temps pour échapper à la terrible machination temporelle imaginée par Darkseid. Si le tome précédent était d’une grande richesse, mais assez difficile d’accès, celui-ci livre des histoires plus classiques et plus accessibles.
La première histoire (Batman contre Robin) propose un jeu de piste à travers le manoir Wayne, où Alfred, Dick Grayson et Damian Wayne s’amusent à repérer les indices laissés par Bruce Wayne (et par Grant Morrison) lors du tome précédent. Pendant ce temps, le duo doit également faire face à l’assaut final du Gant Noir et du Dr Hurt, tandis que Talia al Ghul tente de reprendre le contrôle de son fils. Sans oublier la présence du mystérieux Oberon Sexton…
Le deuxième récit (Que meurent Batman et Robin) marque non seulement le retour de Thomas Wayne, mais plonge surtout Gotham City dans le chaos le plus total à cause des effets effroyables de la drogue du professeur Pyg. Ajoutez à cela un Joker qui compte bien rire en dernier et vous obtenez un problème dont nos deux héros auront du mal à se sortir seuls… Bruce reviendra-t-il à temps ?
Le dernier chapitre (Batman : le Retour) sert surtout d’introduction à la saga « Batman Inc », dont les épisodes seront inclus dans les deux derniers tomes. Bruce Wayne y dévoile ses plans pour fonder une Bat-organisation qui affrontera le crime sur un plan mondial. Tout un programme !
Au niveau du scénario ce tome permet de constater que malgré la complexité des volets précédents, toutes les pièces du puzzle concocté par Grant Morrison finissent bel et bien par s’emboîter. Visuellement, il ne faut par contre pas être réfractaire aux changements de styles car différents artistes viennent à nouveau défiler au fil des pages. Si les personnages bodybuildés de David Finch ne plairont pas à tout le monde, j’ai surtout eu du mal à m’habituer au style de Frazer Irving… même s’il parvient à insuffler une atmosphère malsaine et particulièrement sombre à cette histoire qui plonge Gotham dans la folie.