Psychic de Darkside s’annonçait comme étant l’un des disques à ne pas rater de la cuvée 2013. C’est un peu faible comme affirmation. Psychic est incontournable.
Darkside est le résultat de la collaboration entre le multi-instrumentiste brooklynois Dave Harrington et le jeune et talentueux producteur Nicolas Jaar. Ce dernier, habitant aussi à New York, est plus connu. Depuis la parution de son superbe premier album, Space Is Only Noise (2011), ce jeune musicien, qui a vécu au Chili durant une partie de son enfance, enchaîne les singles de premier ordre et les prestations d’envergures comme celle qu’il a offert au Museum of Modern Art de New York au début de l’année 2012. Il s’agissait d’une prestation multimédia.
En équipe, Harrington et Jaar composent une musique magnifique à la fois austère et enveloppante. L’ambiance, un peu spatiale, donne l’impression d’être en terrain inconnu : en plein milieu d’un immense désert aride en pleine nuit ou bien sur une autre planète. D’ailleurs, Golden Arrow, avec ses spacieuses partitions de synthétiseurs et ses arrangements de guitare et de basse, représente bien l’atmosphère déployée sur ce disque.
Psychic propose des arrangements impeccables. Les deux musiciens réussissent à très bien mélanger les instruments acoustiques aux instruments électroniques. Par exemple, l’album compte, entre autre, sur l’apport de la guitare électrique, de la basse, de l’orgue et de percussions. On y retrouve aussi des synthétiseurs ainsi que différents appareils électroniques. Cet éventail d’instruments profère à Psychic une très belle diversité de textures sonores.
Côté réalisation, le duo opte pour un son moderne. Le disque compte aussi sur une petite touche industrielle qui donne du mordant à la facture sonore généralement assez lisse.
Psychic, tout comme une pléthore d’autres disques, n’est pas le type d’album duquel on extrait certaines pièces afin de les mettre sur une liste de lecture pour les faire jouer lors d’une soirée. C’est plutôt un disque qui s’apprécie à sa juste valeur lorsqu’écouté intégralement. Cela dit, quelques morceaux se démarquent. Parmi ceux-ci, on retrouve Golden Arrow. Il s’agit d’une épique odyssée qui prend le temps de se déployer sur onze savoureuses minutes. Il y a aussi la pièce intitulée Freak, Go Home. Celle-ci est parmi les plus rythmées du long jeu. Elle est plus frontale.