Le Ravin de Joyce Carol Oates

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Broché : 376 pages
Editeur : Editions 84
Date de sortie : 25 septembre 2013
Collection : J’ai lu
Langue : Français
ISBN-10: 2290072990
ISBN-13: 978-2290072998
Disponible sur liseuse: NON
Prix Éditeur : 6,20€

Résumé:

Wymouth, New Jersey. Agent immobilier le jour et photographe la nuit, Malt McBride semble heureux. Qui se douterait qu’il n’a pas oublié le cadavre atrocement mutilé de Marcey Mason, découvert jadis dans un ravin ? Aujourd’hui encore il est certain que ce meurtre aurait pu être évité s’il avait été moins indifférent au charme de la jeune fille. Quand il apprend que son amie Diana Zwolle a récemment disparu, il fait immédiatement le lien entre les deux affaires. Porterait-il malheur ? Un sentiment de culpabilité l’accable, et la police ne tarde pas à se convaincre qu’il est le principal suspect.

Mon avis:

Une forêt épineuse

Joyce Carol Oates est un nom connu parmi les auteurs de polar contemporains venus de l’autre côté de l’Atlantique, au même titre que Harlan Coben et consorts. Je n’en avais jamais lu et j’ai profité de l’occasion pour découvrir cet auteur. L’histoire avait tout pour me plaire. Un homme des plus ordinaires, métier honnête et bien payé, belle épouse, un enfant… se retrouve confronté au passé par un destin moqueur. La reine du lycée de son adolescence a été tuée et il ne s’en est jamais vraiment remis. Elle hante ses cauchemars, le rendant responsable de sa mort alors qu’il n’y est pour rien. Cette époque, dont le souvenir l’empêche d’être pleinement heureux, lui explose à la figure lorsque survient un autre meurtre, celui d’une autre femme de sa connaissance. On aurait pu s’attendre au double-combat d’un individu, qui d’une part est prêt à tout pour prouver son innocence tout en essayant d’autre part de savoir ce qui s’est réellement passé. Au lieu de ça, si McBride tente de savoir qui a violé, tué et abandonné dans un ravin ces deux femmes, il se perd dans des délires intérieurs frôlant l’ésotérisme de fond de cendrier, se croyant presque possédé par un quelconque démon. La fin aurait pu être intéressante en ce sens où il se trouve obligé de reprendre sa vie à zéro… mais son délire paranoïaque ne le quitte pas pour autant.

Un style particulier

Le style de l’auteur — à tout le moins dans ce livre-là puisque je n’ai rien lu d’autre de ses œuvres — est en parfaite adéquation avec la spécificité de McBride : porté sur l’ésotérisme, le contemplatif, l’esprit. A mon sens, il faut aimer d’une façon générale et dans ce style de roman en particulier. En ce qui me concerne, si je suis une grande amatrice de cette façon d’écrire dans la littérature dite blanche (en gros, les romans qui n’ont pas de genre précis comme le polar, la fantasy, la SF, etc.), j’ai trouvé que ce style n’avait rien à faire dans un titre appartenant au genre policier. Loin de moi d’affirmer que ça doit défourailler un max, que les personnages doivent être de gros bourrins amateurs de baston et que les questions existentielles n’ont pas leur place, au contraire. Seulement, à mon sens, trop, c’est trop. Même les scènes d’action ont ce cachet nébuleux renforcé par les figures de style, les descriptions, l’atmosphère elle-même. On dirait, en fait, un roman policier écrit par Rika Zarai. Je ne dis pas que c’est mauvais mais qu’il faut aimer. Personnellement, ça ne m’a pas touchée du tout. Pour finir, McBride n’est pas du tout un personnage attachant. Il est égoïste, ne s’intéresse qu’à ses problèmes, délaisse sa femme, refuse toute communication… le but était peut-être de renforcer l’aspect « seul contre tous » mais ça ne joue pas en faveur du personnage.

En conclusion :

Les fans de Joyce Carol Oates trouveront probablement leur bonheur avec ce livre. En ce qui me concerne, même si cette lecture était loin d’être inintéressante, je n’ai pas été convaincue et, si l’intrigue de base reste plaisante, je n’ai été convaincue ni par le style ni par le héros.

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