La pérennité des incroyables ressources du net

J’ai toujours été assez avide d’informations, de renseignements, de documentation, etc… parfois au sujet de choses qui m’intéressent initialement assez peu et souvent à propos de domaine que je crois maitriser avant que je découvre les propos d’une personne absolument fascinante qui bien souvent bouscule réellement ma manière de voir les choses, d’aborder les problèmes, etc. Pour ça le net est assez incroyable, il y a des milliards de choses à lire et de nombreux articles forts intéressants. Je suis abonné en permanence à 2-300 flux RSS et je lis la majorité de tout ce qui est publié, je clique, je clique, je navigue de site en site, je me renseigne : Wikipedia, Google, Wikipedia, Google… Je quitte mon agrégateur pour me rendre sur le site original, je lis les commentaires, la plupart sont inutiles, quelques uns attirent mon attention et je me remets à cliquer de partout, à me renseigner sur l’auteur, etc.

Alors comme tout le monde j’ai vainement tenté de synthétiser un peu cette masse d’informations colossale et intéressante à mes yeux : wikis personnels et bookmarks en pagaille. C’était évidemment perdu d’avance et il n’y aurait pas assez d’une vie pour entretenir convenablement un wiki personnel. Mon constat est que bien souvent les bribes de savoir s’éparpillent un peu partout pour former un tout pas toujours cohérent. Certains sites comme Wikipedia tentent de mettre un peu d’ordre dans tout ça en centralisant le savoir mais il manque beaucoup de choses, d’informations, quand les sujets deviennent pointus. Sans compter que l’absence de système de commentaires limite les échanges qui peuvent parfois (rarement, je vous l’accorde) s’avérer forts instructifs.

C’est assez paradoxal mais lorsqu’un sujet devient intéressant et qu’il capte toute mon attention, celui-ci fait naitre chez moi l’envie de trouver l’ouvrage (généralement papier) qui saura apporter les réponses à mes questions (et souvent bien davantage). Qu’est ce que j’ai pu acheter des bouquins suite à un simple tweet, un commentaire laissé sur un blog, une vidéo regardée sur YouTube, des échanges sur un forum ou je ne sais quoi d’autre. Ce fut par exemple le cas de deux des trois ouvrages mentionnés dans mon précédent billet. Les interventions de « maxim » dans les commentaires de cet article m’ont fait acheter « Le format RAW » de Patrick MOLL. C’est suite à cette intervention d’Alain Finkielkraut que j’ai voulu me procurer son bouquin « L’identité malheureuse ».

Je ne compte plus le nombre de fois où ces sources d’informations trouvées sur le net ont déclenchées chez moi des intentions d’achats, assister à des conférences, participer à des soirées où quelques allumés se retrouvent pour échanger des idées, confronter des points de vue, etc. Hélas ces informations jugées pertinentes (par moi-même) se retrouvent souvent aux confins d’un moteur de recherches ; il sera ainsi bien difficile de les retrouver des années plus tard. Ceci est surtout vrai dans l’hypothèse où lesdites informations furent postées dans les commentaires d’un blog ou sur un forum public. Avant de retrouver de vieux échanges effectués dans les commentaires d’un réseau social tel que Facebook… il va falloir vous lever de bonne heure. Enfin je dois bien dire que s’il y avait de nombreux échanges fructueux sur Facebook… ça se saurait ^^

La précarité ou plutôt le côté éphémère des informations publiées sur ces sites de « networking-new-age-2.0″ me conforte dans l’avenir des sites (au sens large) plus traditionnels qui conservent une information qu’il sera possible de retrouver ultérieurement. Autant le net permet de se tenir au courant de l’actualité dans tous les domaines, autant de nombreux préceptes et notions fondamentales passent complètement sous silence. Le cas de la photographique par exemple : vous trouverez quantité de sites vous expliquant comment faire un HDR, un panorama ou encore une exposition à droite.

Mais combien de ces sites vont rentrer dans le détail de « pourquoi une exposition à droite ? », « qu’est ce que cela signifie ? », « qu’est ce qui techniquement explique ce choix ? », etc. Quel site, et à plus forte raison français, va m’expliquer les cas de métamérisme, le fait que les corrections a posteriori en raw, ne produisent pas les mêmes effets s’agissant des HL, xHL VS les BL, xBL, etc. Alors là, maintenant, avec ces termes sous les yeux, vous allez peut être me trouver quelques sites qui aborderont le sujet, mais sans ces termes, les auriez-vous trouvé ?

Bien souvent le net va me permettre de toucher du bout du doigt curseur des « choses » qui n’existent pas encore vraiment (cela fera l’objet d’un prochain article) alors que l’approfondissement d’un sujet s’avère plus délicat, souvent difficile d’accès et parfois carrément impossible. Les ouvrages de référence ont encore de beaux jours devant eux.