Il y a peu à dire sur Milan – Fiorentina tant la prestation a été pauvre et ponctuée de grossières erreurs (mur qui s’ouvre, erreur de Gabriel sur le second but). L’AC Milan est entré sur la pelouse sans organisation et sans jeu, avec un mal fou pour créer la moindre occasion mais toujours cette facilité à encaisser à la première occasion adverse (6 buts les 3 derniers matches, 17 au total!). Plus rien ne fonctionne, l’équipe ne répond plus, les joueurs n’évoluent pas à leur niveau et Allegri est très visiblement impuissant sur le banc de touche. Milan touche le fond, sur le terrain, c’est le néant. Cette équipe qui est appelée à réagir ne donne pas de signe de vie. L’encéphalogramme est plat. La seule solution pour faire réagir une équipe en cours de saison est de changer d’entraineur. Il est toujours le premier à payer pour tout le monde. Et comme Allegri l’a lui-même avoué : il est responsable, il doit trouver des solutions. Milan a atteint le point le plus bas de sa gestion, avec une situation encore plus critique (et moins excusable) que la saison passée. La crise est profonde, Milan est méconnaissable.
Alors grands maux, grands remèdes? Pas encore. Ce matin, après une longue discussion, Berlusconi et Galliani ont encore décidé de garder Allegri même si les raisons ne sont pas connues. Est-ce parce qu’ils pensent que l’équipe suit toujours l’entraineur, que le problème est mental et résoluble sans changer (raison la plus probable)? Ou tout simplement car ce n’est pas le moment (vu le déplacement au Barça)? Ou encore pour se donner le temps de comprendre si l’équipe suit encore l’entraineur? Ou le temps de trouver un remplaçant? Ou pire, car il n’y a pas la volonté de payer le salaire d’Allegri et d’un autre entraineur pour une saison qui sera de toute façon ratée? En tout cas il est difficile de comprendre la ténacité des dirigeants tellement un changement parait évident à l’heure actuelle où la saison est irrémédiablement compromise. En ne prenant pas de décision, le présidabsent Berlusconi montre son détachement vis-à-vis du club et l’orgueilleux Galliani refuse d’avouer son échec (la confirmation d’Allegri qu’il a voulu à tout prix, même sans la confiance de Berlusconi et l’équipe mal construite). C’est le chaos comme jamais on a vu à Milan. Habituellement, il y a toujours eu un « front commun », chose qu’on ne ressent pas aujourd’hui.
Le fait est qu’Allegri est, pour le moment, confirmé mais que sa place ne tient plus qu’à un fil. Il est habitué à être remis en doute mais cette fois-ci, l’alarme retentit sérieusement. Après trois bonnes saisons en terme de résultats, on peine à croire qu’il atteindra les objectifs fixés par la société cette année et vit quoi qu’il arrive ses derniers mois (voire semaines… ou jours) à Milan. En attendant, tous à Milanello pour un bel examen de conscience (ultime tentative) et tenter d’aller au bout d’un tunnel totalement obscur dont on peine à voir la lumière de la sortie. Si l’entraineur est toujours la cible privilégiée des critiques, les joueurs ont une part de responsabilité dans ce désastre, probablement même plus que celle de l’entraineur.
Certains d’entre eux ne semblent effectivement pas comprendre la gravité de la situation ni ce que signifie porter le maillot de l’AC Milan : une responsabilité qu’ils ne semblent pas assumer, bien protégés par l’entraineur qui leur sert de parafoudre. Ils ont ainsi un alibi : « Milan joue mal et / ou perd? La presse dit que c’est Allegri donc ce n’est pas de notre faute ». Une spirale malsaine à enrayer uniquement en leur privant de leur alibi : l’entraineur. Sans alibi, les joueurs n’auraient plus d’autres choix que de se retrousser les manches. Mais n’est-ce pas un manque de respect envers la société (qui les paie grassement) et les tifosi de jouer sans y mettre le coeur? Avec un collectif à la dérive, il n’y a même pas les individualités pour sauver Milan, avec par exemple un Balotelli comme symbole du mental malade de l’équipe. Pour espérer réagir en équipe, les joueurs doivent d’abord se retrouver eux-même.
La question qui se pose souvent est : est-ce l’entraineur qui n’arrive pas à utiliser le potentiel de l’équipe ou l’effectif qui n’est pas à la hauteur? Comme toujours, la vérité se situe entre les deux. S’il est vrai que de nombreux joueurs ne sont pas da Milan, il est tout aussi vrai qu’il y a des (petites) équipes nettement moins fortes qui jouent mieux, sont organisées et obtiennent de meilleurs résultats. Bref, dirigeants (on a déjà expliqué des dizaines de fois les raisons), entraineur et joueurs : tous sont sur le banc des accusés. Sans réaction (à tous les niveaux!), la situation ne fait que pourrir et Milan coule… La défaite face à la Fiorentina est la goute qui a fait déborder le vase. Désespérés, les tifosi s’en prennent à tout le monde (la Curva Sud, préférant toujours soutenir l’équipe et l’entraineur, a principalement fait noter aux dirigeants les erreurs commises durant le mercato) en espérant juste une réaction. A quelle sauce les Rossoneri seront-ils mangés au Camp Nou? Arriveront-ils à sauver (une nouvelle fois) la peau d’Allegri? On se demande ce qu’attend Milan le reste de la saison. En tout cas en ce moment on a du mal à imaginer quoi que ce soit de bon. Et on ne peut qu’observer ce désastre avec impuissance, colère et résignation.
Quoi qu’il en soit, SEMPRE FORZA MILAN