Vous voulez du dialogue social entre "partenaires sociaux" ? D'un accord interprofessionnel ?
En Haute-Garonne [1], le repos dominical est préservé depuis une vingtaine d'années :
« Il y a un large accord pour la fermeture des supermarchés le dimanche matin en Haute-Garonne. C’est en substance ce qu’ont rappelé la plupart des acteurs du commerce hier à l’occasion de la signature de l’accord annuel sur les ouvertures exceptionnelles de 2014. Chaque année, représentants patronaux et syndicaux s’entendent pour limiter ces ouvertures à cinq jours par an, trois fériés et deux dimanches »
Les supermarchés alimentaires de plus de 400 m2 sont également inclus :
« Tous les acteurs présents ont rappelé leur volonté de maintenir la fermeture et cela «dans l’intérêt général», c’est-à-dire le respect d’une concurrence loyale, de la vie des petits commerces et marchés et enfin du repos dominical »
Une dépêche de l'AFP mentionne que le texte de l'accord s'adresse aussi aux consommateurs en leur demandant de :
« prendre conscience du respect des conditions de travail des salariés, du respect de leur repos dominical et de leur vie familiale »
Une signataire de l'accord, patronne d'un supermarché indique :
« l’ouverture généralisée le dimanche n’augmenterait pas mon chiffre d’affaires mais générerait un surcoût (...) mes salariés ne demandent pas à travailler le dimanche, bien au contraire, ils n’ont pas envie d’être corvéables à merci. On entend quelques étudiants sur les Champs-Elysées demander à travailler le dimanche, mais ce n’est pas le cas pour l’immense majorité des salariés »
On ne saurait mieux dire pour combattre les arguments des zélateurs du travail dominical...
Mais de telles informations sont à contre-courant de la propagande médiatique. Les médias dominants préfèrent relayer la parole patronale productiviste et néo-libérale du MEDEF. Ainsi cette semaine, ont-ils célébré la décision de la Cour d'appel de Paris qui a autorisée, le 29 octobre dernier, l'ouverture des magasins Leroy Merlin et Castorama mais pas celle de Bricorama.
Une décision qui met en exergue les incohérences d'une législation qui a été, au fil du temps, détricotée à coups de dérogations clientélistes à l'instar de la loi Maillié. Il serait pourtant simple de mette un terme à des situations ubuesques et injustes, mais telle n'est pas l'orientation prise par ce gouvenement Ayrault, en dessous de tout, qui craint d'effaroucher le patronat...
Note
[1] merci à l'ami Partageux pour l'info