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Il suffit d’un peu de logique pour comprendre l’économie

Publié le 03 novembre 2013 par Copeau @Contrepoints
Analyse

Il suffit d’un peu de logique pour comprendre l’économie

Publié Par Contrepoints, le 3 novembre 2013 dans Économie générale

Au-delà des confusions keynésiennes, il suffit d’un peu de logique pour comprendre l’économie.

Par Patrick Barron.

Economie américaine
Les citoyens du monde entier sont trompés par la fallacieuse doctrine keynésienne selon laquelle la consommation est le principal moteur de la prospérité. L’activité ralentit ? Augmentez les dépenses ! Vous êtes dans la dette jusqu’au cou ? Empruntez encore plus ! Vous ne pouvez plus emprunter ? Faites pression sur l’État fédéral pour qu’il dépense ! Lui n’est pas limité dans ses dépenses car il peut imprimer tout l’argent dont il a besoin. Voilà le genre de raisonnement économique utilisé dans les plus hautes sphères du pouvoir à travers le monde.

Le défi lorsque l’on souhaite comprendre l’économie réside dans le fait que l’observation de l’activité économique ne nous donne que peu d’indication sur le pourquoi des choses. Si l’activité ralentit, l’observation nous indique rarement pourquoi. Les gens n’achètent plus, les produits s’entassent dans les rayons et ne peuvent être vendu qu’en baissant leur prix et souvent en-dessous des coûts de production. Nos observations et notre expérience nous apprennent que vendre sous les coûts de production nous mène à la faillite. Il est donc facile pour l’État de nous convaincre que la déflation, c’est-à-dire la baisse des prix, est un mal qu’il faut éviter. Par conséquent, seul l’État possède le pouvoir d’augmenter les dépenses afin d’éliminer les invendus du marché, le tout avec profit.

Malheureusement, cela ne marche pas. Notre observation de l’état des choses est peut-être vraie, nous avons cependant besoin d’un plus haut degré de raisonnement pour comprendre comment nous sommes arrivé à cet état et comment le corriger. C’est le rôle de la logique qui est le fondement de l’école autrichienne d’économie.

La doctrine keynésienne se classerait volontiers parmi les sciences naturelles dont l’excellente réputation n’est plus à démontrer depuis la Révolution industrielle. Les sciences naturelles requièrent des recherches fondées sur l’observation et l’expérience empirique afin de découvrir la vérité, du moins jusqu’à ce que de nouvelles observations et expérience nous permettent d’arriver à un degré encore plus élevé de vérité. En effet, il n’y a pas de vérité irréfutable en science naturelle. Nous pouvons être absolument certain des vérités découvertes en physique, en médecine ou même en mathématiques jusqu’à ce qu’une nouvelle observation nous prouve le contraire. Le remplacement de la physique newtonienne par la physique einsteinienne en est un parfait exemple. Par conséquent, toutes les vérités en science naturelle sont conditionnelles et réfutables. Même si nous pouvons croire que certaines ne le seront jamais, ce n’est pas vrai. C’est dans ce domaine des sciences que les keynésiens ont essayé de placer l’ensemble de la science économique.

Au lieu de placer l’économie avec les sciences empiriques, les autrichiens affirment que l’économie est une science sociale fondée sur le raisonnement déductif. Ce type de raisonnement ne requiert ni observation ni expérience. Si l’on part d’un postulat irréfutable et que l’on en déduit logiquement d’autres corollaires alors ces corollaires sont elles aussi irréfutables. De cette manière, on arrive à la vérité et cette vérité ne nécessite aucune observation.

Le premier postulat de l’économie autrichienne, tel qu’énoncé par Ludwig von Mises, est que l’homme agit. Ce postulat est irréfutable car quiconque voudrait le réfuter ne ferait que le confirmer : réfuter ce postulat c’est nécessairement agir. Beaucoup de vérités peuvent être déduites de ce postulat. Par exemple, nous devons en conclure que l’homme agit délibérément c’est-à-dire qu’il est rationnel et que ses actions ne sont pas seulement des réflexes physiologiques, qu’il agit dans un contexte temporel, faisant une action après l’autre, que ses actions sont fondées sur un enchaînement de causes et de conséquences car il sait que ses actions sont les moyens qui le mènent à ses fins, que les actions les plus importantes sont faites avant celles qui le sont moins, qu’il espère que le résultat de ses actions vont améliorer sa condition etc.

Regardons maintenant comment un autrichien analyserait le fait que l’activité a ralenti. Les autrichiens savent que l’offre et la demande tendent en permanence vers l’équilibre, c’est ce qu’on appelle la loi de Say. Par conséquent, les autrichiens se demanderont qu’elle force extérieure est intervenue pour créer une situation de surabondance de produits invendus. Les autrichiens examineront les subventions qui encouragent la production de certains biens aux détriments d’autres plus désirés par le marché. C’est le cas de nombreux surplus agricoles qui trouvent leurs origines dans les programmes publiques de subventions. Les autrichiens examineront pourquoi les coûts de production sont si élevés par rapport à ce que les consommateurs sont prêts à payer. Le droit du travail, le droit environnemental, les règles de sécurité et les licences attireront leur attention.

En d’autres mots, les économistes de l’école autrichienne examineront les causes logiques de circonstances indésirables, qui bien souvent se trouvent dans le passé. Par conséquent, les conseils autrichiens sur ce qu’il convient de faire seront radicalement différents des conseils keynésiens. Les autrichiens recommanderont l’élimination de tous les obstacles à la bonne interaction de l’offre et de la demande telle qu’elle serait dans un marché libre alors que les keynésiens recommanderont plus d’intervention comme des subventions plus élevées à un nombre plus grand d’entreprises afin d’empêcher leur faillite.

Il ne fait aucun doute que les recommandations keynésiennes d’une action plus directe et vigoureuse semblent plus séduisantes à court terme que les demandes autrichiennes d’un marché plus libre. Les keynésiens pointent les récipiendaires de subventions et proclament que les entreprises et les emplois ont été sauvé là où autrichiens expliquent que ce que l’on ne voit pas, c’est le prix payé par le reste de la société au travers de la dépréciation de la monnaie. Les méthodes keynésiennes sont ensuite poussées plus en avant par l’affirmation éhontée que la crise est due à une défaillance du marché libre. Bien entendu, il n’existe actuellement aucun marché libre. Tous sont dirigés, planifiés, réprimés ou subventionnés d’une manière ou d’une autre par les États. Certains marchés peuvent être plus libres que d’autres ou encore certains peuvent être plus libres sur un aspect particulier et moins sur un autre. Ainsi, certains pays peuvent avoir des impôts faibles et un droit du travail plus contraignant. Cela ne fait que refléter les rapports de force politiques à l’intérieur d’un pays particulier.

Le défi pour ceux d’entre nous qui pensons comprendre réellement l’économie est de reconnaître le charme des keynésiens et de contrer ce charme par un autre encore plus séduisant : la liberté. Les keynésiens représentent toujours plus d’interventions publiques et de recul de la liberté alors que les autrichiens représentent l’inverse. Les États-Unis ont été fondés sur le principe que les hommes naissent libre et que le rôle de l’État est de protéger cette liberté et non de la lui ravir. La plus grande attaque contre notre liberté ne vient pas des armes d’une puissance étrangère mais de doctrines économiques fallacieuses véhiculant l’idée empoisonnée qu’en abandonnant notre liberté économique nous gagnerons une plus grande liberté, celle de la sécurité économique. Non seulement cette idée est fausse – les pays ayant le moins de liberté économique sont aussi ceux qui ont le moins de sécurité économique – mais la liberté elle-même est indivisible. La liberté économique ne peut pas être séparée de la liberté politique : essayez de ne pas payer votre nouvelle taxe sur la santé et voyez ce qu’il se passe !


Sur le web – Traduction Tramp/Contrepoints.

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