Quand des paumés s’improvisent braqueurs |
Vincent considère que sa vie est médiocre, sans intérêt. Et il faut dire que son histoire est clairement à son désavantage ; c’est un vrai looser. Mais il a décidé de prendre les choses en main et de monter un braquage. Un braquage, oui, mais un braquage social et idéologique ! Un mélange de bluff, de violence simulée et une redistribution solidaire des richesses… Et pour préparer l’opération, le gangster improvisé s’est associé à une petite frappe d’une autre époque ; Gaby Crocket. Un rockeur nostalgique, connard notoire et alcoolo fini… ça sent le coup foireux.
Dans « Ma révérence » on suit la trajectoire de ces 2 compagnons d’infortune, 2 anti-héros qu’on pourrait vraisemblablement croiser au coin de notre rue. Parce que l’histoire de Vincent et Gaby sonne comme un témoignage de notre époque ; elle est absurde, minable, mais heureusement pleine d’espoir. Lupano (scénariste d’Azimut, de Le singe de Hartlepool) nous sert encore une partie aboutie : l’intrigue est bien ficelée, les dialogues sont savoureux, gorgés d’humour et la psychologie des personnages est fouillée.
Côté dessin, Rodguen est de toute évidence au niveau. Sa mise en scène est très habile, les visages sont expressifs et le rythme des cases sert parfaitement le scénario.
C’est une histoire humaine très réussie et qui fait du bien !
note : 9/10 scénario : Wilfrid Lupano dessin : Rodguen en savoir plus