Ta jupe est trop courte
J'y vois des dessins j'y vois des années
Le trouble qui va te défigurer
Ta jupe est trop courte
Je ne peux plus imaginer
Tu marches trop vite
Je vois des chameaux au fond du désert
Qui crèvent de soif c'est l'été l'hiver
Tu marches trop vite
Je ne peux plus imaginer
Les gens te regardent
Je voudrais les mettre au fond de ta gorge
Et tu les rendrais avec du jasmin
Celui qui te montre et me rend malade
Les gens te regardent
Je ne peux plus...
Je ne peux plus imaginer
Ta jupe est trop courte
Tu marches trop vite
Les gens me regardent
Me regardent t'imaginer
Il manque quelque chose
Il manque quelque chose à cette ville obscène
Et c'est toi qui me manque
Et c'est toi qui me manque
Ta jupe est trop courte
J'y monterais bien au-dessus des toits
New-York ce matin n'avait plus que toi
Ta jupe est trop longue
Et j'imagine
Et j'imagine
Et j'imagine des étangs
Tu nages trop vite
Je vois des parfums je sens ta fatigue
Je crève de toi je crève de moi
Tu nages trop vite
Et je ne peux qu'imaginer
Les gens font la queue
A n'importe qui à ton odeur sûre
Tu leur donneras tes mûres pas mûres
Tu marches trop vite
Donne-moi la main tiens-moi sur ta carte
Regarde là-bas la rouge pancarte
Défense de vivre
Les flics nous regardent
Il manque quelque chose à Amsterdam ce soir
Et c'est toi mon amour
Toi qui cours dans mes veines
Je t'ai perdue... et tu me manques...
Je ne peux plus t'imaginer...
Toi l'héroïne... Toi l'héroïne...
De mon roman d'amour
Léo Ferré, Le Manque, On est pas sérieux quand on a dix-sept ans, 1987.