Si vous débarquez en Angleterre ces jours ci, vous allez croiser beaucoup de gens portant un coquelicot de papier à la boutonnière. Certaines voitures ont même un coquelicot plus grand sur la calandre. Les poppies, les coquelicots se portent en principe en novembre, mais beaucoup de présentateurs télé , d’hommes et femmes politiques l’arborent dès la mi-octobre. Il y a concurrence pour savoir qui l’aura le plus tôt. Le Poppy sert à récolter des fonds pour les anciens combattants et blessés de guerre. La vente est gérée par une association de l’armée britannique, the British Legion. Tout un chacun, militaire ou civil, adulte ou enfant peut en faire partie. Le premier Poppy Appeal a vu le jour après la première guerre mondiale, en 1922 et c’est toujours d’actualité avec la guerre en Afghanistan. Le 11 novembre n’est pas férié, pas plus que le 8 mai, mais est officiellement Remembrance Day. On marque une minute de silence dans tous les lieux publics à 11 heures.
Le Poppy a été choisit d’après le poème « in Flanders fields » de John Mc Crae, car de nombreux coquelicots ont fleurit après la première guerre mondiale sur les champs de bataille, dans le nord de la France et leur couleur rappelle le sang versé. L’équivalent en France est le bleuet. Mon père se souvient très bien d’avoir vu dans son enfance des vendeurs de bleuets pour aider les anciens combattants français. C’est aujourd’hui tombé en désuétude, alors que la tradition des poppies perdure toujours ici. Vous trouverez des poppies aux caisses des supermarchés et dans beaucoup de magasins, même à l’entrée des écoles et de divers bâtiments publics, avec une petite tirelire pour déposer votre don. Ou vous pouvez les achetez directement aux anciens combattants ou aux militaires en activités dans la rue.
J’habite dans une ville de garnison, même si la présence militaire est extrêmement discrète en temps normal, les habitants se sentent encore plus concernés qu’ailleurs. Tout le monde ou presque à son Poppy. J’ai acheté les miens, pour toute la famille, dans la rue. Les vendeurs ont accepté très gentiment de poser, les deux vieux messieurs ont été charmants, fiers de leurs décorations, et m’ont salué d’un retentissant « vive la France ». Le jeune cadet était tout gêné d’être sur la photo, et le militaire en activité m’a fait admirer son bleuet. J’ai trouvé particulièrement touchant qu’il soutienne ainsi ses camarades de l’armée française. Je n’ai pas eu le cœur de lui dire que peu de gens le font en France.