Pour sa 26ème édition, le Festival des Inrocks débarque une nouvelle fois dans la ville rose. A défaut d’avoir les gros noms de la programmation, Toulouse accueillera cette année une sélection pointilleuse et à l’image de sa scène locale: éclectique et indépendante. Les 11 et 12 novembre prochains Les Inrocks vous donnent rendez vous à partir de 20h30 sur les terres du Bikini pour une série de découvertes variées: du blues chaleureux de Valerie June à l’indie pop étoilée de Half Moon Run, en passant par le hip hop de Young Fathers et le rock aux saveurs électroniques de Suuns, il y en aura pour tout les goûts, et toutes les générations !
Pour tenter de gagner 2 pass 2 jours répond à la question suivante en commentant en bas de l’article: Quel groupe anglo-saxon a récemment annoncé sa tournée avec une première date parisienne le 12 novembre, juste avant Foals ?
Toutes les informations sur le site officiel du festival, dont les descriptifs ci dessous sont tirés
Lundi 11 Novembre
YOUNG FATHERS (20h30)
On adorait déjà leurs disques, sobrement intitulés Tape 1 et Tape 2, proposés par la prestigieuse écurie Anticon de San Francisco. On y vénérait leur soul mutante, inconfortablement installée entre WU LYF et TV On The Radio. Mais c’est sur scène que le pacte d’amour éternel s’est scellé. En un hip-hop flamboyant et tortueux, qui évoque le spectre de Tricky ou Massive Attack, ce trio impossible d’Edimbourg – un Libérien, un Kenyan, un Ecossais – souffle le froid, le chaud, le sensuel et le glacial sans s’accorder la moindre pause et, surtout, la moindre pose. Propulsés par un batteur fou qui condamne les trois rappeurs à des danses de Saint-Guy, le trio sera une révélation de cette édition 2013.
PAPA (21h20)
Bientôt, ça sera “pas un pas sans Papa”, tant ces Californiens très futés sont en train de grimper l’échelle vers la gloire en cavalant. Portés par un ancien Girls, ils sont en effet passés en quelques mois de l’anonymat d’un local du quartier d’Encino (L. A.) à la guerre de chéquiers d’une industrie qui attendait cette écriture épique, solide et ample, cette grandeur vocale, ces pianos obsédants depuis Arcade Fire. Une de leurs premières chansons à avoir enflammé le net s’appelait Put Me to Work (“Mettez-moi au travail”). Ça va être vite fait, dès 2014 : collectionner les disques d’or, jouer dans les plus prestigieux festivals, sélectionner les groupies. A temps plein.
THESE NEW PURITANS (22h10)
On les avait laissés sur un Hidden enlevé et complexe, ces Anglais solitaires sont revenus trois ans plus tard avec Field of Reeds, un troisième album totalement dépouillé et contemplatif, l’un des plus impressionnants de 2013. En expurgeant leur musique de toute décoration inutile, ils touchent à une forme d’épure digne des plus belles plages de Robert Wyatt et aux albums les plus recueillis de Talk Talk. Une raison assez rare cette année pour valoir l’écoute des Puritains.
SUUNS (23h20)
C’est un drôle de paradoxe : chaque vision sur scène des Montréalais Suuns est une claque, majeure, atomique, choquante. On en redemande pourtant à chaque fin de concert, tous les soirs si c’était possible. Car les Québécois et leurs morceaux viciés, leur rock minimal, électronique, crispé jusqu’à la déraison, patraque, obsédant et magmatique sont sans doute, sur disque mais encore plus en live, l’un des groupes les plus passionnants de l’ère moderne.
Mardi 12 Novembre
LUCIUS (20h30)
Lucius, c’est une joyeuse bande d’Américains venue de Brooklyn : deux filles et trois garçons qui confirment le fourmillement passionnant d’une scène new-yorkaise en perpétuel renouvellement. Pour octobre est attendu Wildewoman, un premier album plein comme un oeuf de choeurs langoureux et de mélodies accrocheuses, et qui devrait confirmer tout le bien que la presse US a dit du groupe, décrivant Lucius comme un croisement entre Feist et un girl-band des sixties.
JACCO GARDNER (21h20)
Ce jeune Hollandais n’est pas un brocanteur qui aurait plagié dans la sueur les disques de Syd Barrett ou des Zombies. Il est un genre de rêveur hors du temps qui réinvente naturellement cette pop baroque parce qu’elle est la bande-son idéale des songes, ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui. Avec son premier album, Cabinet of Curiosities, il s’est déjà distingué des faiseurs malins pour apparaître comme l’héritier le plus inspiré des maîtres sixties.
HALF MOON RUN (22h25)
A la première vision sur scène des Montréalais, c’est l’épiphanie, une évidence instantanée : Half Moon Run va déjà haut en frôlant les étoiles mais ira également loin, dans le coeur des fans de Radiohead par exemple. Mené par un chanteur beau comme un diable, à l’intensité et au charisme fous, à la voix saisissante comme celle de Jeff Buckley, armés de morceaux atmosphériques et beaux, le groupe, déjà formidable lors du l’édition 2012 du festival, reviendra prouver qu’il mérite la gloire.
VALERIE JUNE (23h30)
Rustique révélation, la sirène du Tennessee a rénové le folk-blues soulful de la cave au grenier avec son album Pushin’ Against a Stone, confié aux bons soins de Dan Auerbach des Black Keys. Et c’est encore mieux sur scène, où sa silhouette de poupée vaudoue, son banjo cabossé, sa voix sans âge et ses dreadlocks du bayou font toujours monter la température d’une vingtaine de degrés.