Les gauchers plus fréquemment affectés de troubles psychotiques comme la schizophrénie, c’est ce que constate cette étude de Yale, qui vient ainsi ajouter au risque plus élevé globalement déjà constaté de troubles mentaux. Ces conclusions publiées dans l’édition d’octobre de la revue SAGE, suggèrent que cette forme de « latéralité » pourrait être un marqueur de risque plus élevé de schizophrénie, à prendre en compte pour une meilleure détection de la maladie.
L’équipe constate ici, sur ce groupe de patients, que les sujets souffrant de troubles psychotiques comme la schizophrénie sont beaucoup plus susceptibles d’être gauchers par rapport aux personnes atteintes de troubles de l’humeur comme la dépression ou le syndrome bipolaire. Et lorsque les auteurs comparent tous ces patients souffrant de troubles mentaux, ils constatent que,
· 11% des personnes diagnostiquées avec des troubles de l’humeur tels que la dépression et le trouble bipolaire sont gauchers, soit un taux similaire à celui constaté en population générale,
· 40% des personnes souffrant de schizophrénie ou de trouble schizo-affectif sont gauchers, sur la base des marqueurs de diagnostic de la psychose,
· les patients blancs atteints de troubles psychotiques sont plus susceptibles d’être gaucher que les patients noirs.
Ces conclusions sont analysées par les auteurs comme relativement cohérentes, avec les données de précédentes études donnant des prévalences d’être gaucher de 7% à 31% (Vs ici 40%) chez les patients schizophrènes. Ce nouveau marqueur qui concerne environ une personne sur 10, peut permettre d’être plus vigilant sur la détection des troubles mentaux, de les diagnostiquer de manière plus précoce et de pouvoir adapter le traitement de façon plus efficace.
Au-delà, alors que le langage est l’une des fonction intimement liées à la latéralisation cérébrale et que les sujets atteints de psychose, a minima dans cette étude, sont plus susceptibles d’être gaucher, au-delà même de la prévalence des troubles du langage dans la psychose, les chercheurs envisagent de nouvelles recherches sur les phénomènes psychotiques associés au langage, comme les hallucinations auditives.
Source: Sage October 30, 2013 DOI: 10.1177/2158244013503166 Left-Handedness Among a Community Sample of Psychiatric Outpatients Suffering From Mood and Psychotic Disorders (Visuel@Michael Helfenbein, Yale University)