Magazine Journal intime

Où il est question d’une chute et d’une leçon!

Par Vivresansargent

31/10/2013

 L’herbe est blanche. La température de l’air est sous le zéro. Comme un panache de fumée sort de ma bouche, je fais comme tous les enfants du monde, je fais semblant de fumer. Je porte deux doigts à mes lèvres, en faisant de grands gestes tel un marquis habitant Sade ou un artiste au plus haut de sa gloire et de son narcissisme. Il fait froid. Les gants sont de nouveau de mise. Une chanson au titre on ne peut plus approprié fait vibrer mes écouteurs, mes tympans et mon cœur :« Je marche seul ». Ça sent l’hiver, la neige et le feu de bois. Cette odeur me rend heureux. Je me souviens quand mes amis Scouts et moi, faisions des concours de celui qui ferait du feu le plus rapidement. Ensuite, pour éteindre les foyers, on jouait à celui qui pisse le plus loin. On rigolait bien.

 Ce matin, sans un coup de main, j’ai un souci. Le sentier qui n’emmène à Saint Amand Montron, est un chemin de terre couvert d’herbes hautes. Le soleil fait fondre le gèle et l’herbe est trempée. En peu de temps, je sens l’eau pénétrer mes chaussures. Dans pas long, j’aurais les pieds trempés. Il est à peine dix heures. Marcher toute la journée dans des chaussettes mouillées est le pire cauchemar du pèlerin. J’ai beau essayer de lâcher prise, je ne peux m’empêcher de protéger mes chaussures avec des morceaux de sac plastique et des élastiques.

La vie va m’aider à lâcher prise.

 Dix minutes plus tard, j’aperçois sur le côté un chemin goudronné. Mais, il y a un petit ruisseau couvert de hautes herbes à traverser. J’avance à tâtons, ça serait bête de mettre le pied dans l’eau. J’arrive au bord du ruisseau. Il est large d’un mètre cinquante, pas grand chose donc. Même ma sœur pourrait atteindre l’autre rive en sautant, et en hurlant. Je libère mes épaules de mon sac. A la une, à la deux et hop je balance mon sac à dos. C’est à ce moment précis que je perds le contrôle…

 Le sac touche le sol mais il glisse et roule vers le ruisseau. Sans avoir le temps de prendre de l’élan, je saute pour tenter de le rattraper. Ça fait « splatch », « plouf » et « chruit ». Le « splach », c’est mon pied droit dans l’eau jusqu’à mi-mollet, le « plouf », c »est mon sac à dos à moitié dans le ruisseau et le « chruit », c’est l’entre jambe de mon unique pantalon qui explose à cause du grand écart qui a sauvé ma chaussure gauche!

Échec total de la mission.

 Je me retrouve sur l’autre rive, un brin désappointé, ma masculinité, à l’air libre. Ça sent la vase. Mon sac est trempé, couvert de lentilles et d’algues gluantes. Génial ! Le plus drôle c’est que pendant la scène, un sketch de Coluche passe à la radio. Il a beau être le plus drôle, je ne rigole pas à cause de lui mais parce que je me souviens d’une conversation que j’ai eu il y a quelques jours, avec Jérôme, de l’auberge de Vézelay. Je le revoit me dire que la scène du film « The way », qui parle d’un pèlerin de Compostelle, où l’acteur fait tomber son sac dans un ruisseau et finit par tomber lui même dans l’eau est un peu surréaliste et peu plausible. Et moi de lui répondre, très sérieusement, que ça peut arriver mon gars ! Que c’est même sûrement déjà arrivé ! Je suis trempé mais mort de rire !

 Bon, pour le coup, je lâche prise. J’ai compris la leçon.

 Depuis plus de deux mois, grâce un livre qui s’intitule « Un cours en miracle », je travail à mon éveil spirituel. Ce livre propose un exercice par jour pendant un an.

 Je ne peux m’empêcher de vous donner un extrait de ma leçon du jour. C’est comme si la vie m’avait réservé une situation pratique pour comprendre la théorie. C’est merveilleux.

Leçon 70

Mon salut vient de moi.

« Toute tentation n’est rien de plus qu’une forme quelconque de

la tentation fondamentale de ne pas croire l’idée d’aujourd’hui.

Le salut semble venir de partout sauf de toi. Il en va de même

pour la source de la culpabilité. Tu ne vois ni la culpabilité ni le

salut comme étant dans ton propre esprit et nulle part ailleurs.

Quand tu te rends compte que toute culpabilité est uniquement

une invention de ton esprit, tu te rends compte aussi que la culpabilité

et le salut doivent être au même endroit. En comprenant cela, tu es sauvé.

Voici ce qu’il semble t’en coûter pour accepter l’idée d’aujourd’hui :

Elle signifie que rien à l’extérieur de toi ne peut te sauver;

rien à l’extérieur de toi ne peut te donner la paix. Mais cela signifie

aussi que rien à l’extérieur de toi ne peut te blesser ni troubler

ta paix ni te contrarier en aucune façon. »


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