Critique Ciné : Snowpiercer, le transperceneige

Par Delromainzika @cabreakingnews

Snowpiercer, le transperceneige // De Bong Joon Ho. Avec Chris Evans, Song Kang-Ho et Ed Harris.


La grande force de Snowpiercer c’est de nous plonger dans un univers riche et de ne jamais nous en sortir. Tout au long du film il y a encore des choses à découvrir, de nouvelles choses à apprendre. Et même si l’arrivée au bout du train pourrait être une fin en soi, finalement le film ne s’arrête jamais. Le réalisateur de The Host vient avec une oeuvre originale et pas seulement du point de vue de la dystopie qu’il raconte mais également du point de vue de la réalisation, accentuant la froideur de l’univers tout en conservant la chaleur humaine des divers personnages. Au début, je dois avouer que j’ai pensé que l’on aurait droit à une sorte de relecture de ce que Hunger Games avait déjà pu voir, sans vraie originalité ou encore de recherche de fond. Fort heureusement, c’est tout le contraire. Snowpiercer tente de nous raconter comment l’humanité fonctionne et fonctionnera toujours. En prenant un microcosme dans un train il nous permet de parler de la différence entre les riches et les autres et le fait que finalement, les pauvres et les riches auront toujours la même place dans le but de conserver un certain équilibre dans nos sociétés.
2031. Une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s’arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s’est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d’hommes entraînés par l’un d’eux tente de lutter. Car l’être humain ne changera jamais…
Au début, Snowpiercer tente de nous transporter dans un monde de pauvreté intense mais également de générosité. Les riches semblent être des gens sanguinaires, capables du pire afin de faire régner leur propre loi. Pendant ce temps, les pauvres tentent de survivre et jouissent alors de très jolis moments de complicité. On sent que tout ce beau monde est lié et que l’on a droit à quelque chose d’assez touchant. Et puis tout d’un coup, Bong Joon Ho parvient à nous révolter, à nous donner envie de partager la révolution, le soulèvement du fond du train. C’est plutôt bien fichu, et notamment car le réalisateur parvient à la fois à rendre cet espace clos assez étroit (tout le monde est entassé) et immensément grand (avec plusieurs wagons que l’on découvre au fur et à mesure). Grâce à quelques très bonnes surprises sur le chemin des personnages, Snowpiercer parvient à nous transporter sans jamais nous ennuyer. Le spectateur n’arrive alors qu’à être fasciné et ce, pour le meilleur. Snowpiercer parle également de la politique et de la manière dont tout cela fonctionne en même temps.
Par ailleurs, j’ai aussi découvert que Snowpiercer est adapté d’une BD français de Jean Marc Rochette et Jacques Lob : Le Transperceneige. On saura alors saluer la multiethnicité du film qui permet de donner encore plus de richesse à cette aventure. La confrontation des cultures et des langues (très bien traité d’ailleurs). Le réalisateur met également un point d’honneur à rendre ses scènes d’action remarquables que cela soit en termes de terreur qu’en termes d’efficacité. C’est beau tout simplement. Esthétiquement parlant Snowpiercer est vraiment parfait et prouve que le cinéma asiatique est brillant. Je salue aussi le talent de Chris Evans. Au début le réalisateur ne voulait pas de lui, pensant qu’il s’agissait d’un mauvais acteur cantonné aux navets et puis il a été convaincu par l’acteur lors des premiers essais. Le résultat est assez sensationnel (je retiens notamment une scène d’aveux glaçante. Une vraie réussite). Finalement, je n’ai rien à redire sur Snowpiercer si ce n’est que j’aimerais bien le revoir afin de comprendre ce que j’ai pu oublier ou ce qui a pu échapper à mes yeux.
Note : 9/10. En bref, une belle et passionnante surprise.