Le mois dernier, le Prix Nobel de Littérature était décerné à Alice Munro. Moi, il y a deux mois, j’ai tenté de m’attaquer à un Prix Nobel (ça ne m’arrive pas souvent, c’est pour ça que je me permets de le souligner) avec Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez. J’avais beaucoup aimé, quand je l’avais lu en son temps, L’Amour au temps du choléra et au vu des critiques dithyrambiques (je me renseigne toujours un peu avant de plonger dans un livre, je n’aime pas gâcher le temps que je réserve à la lecture), je me faisais un plaisir d’entamer celui-ci.
Voilà ce qu’on peut en lire sur Amazon.fr :
‘Il y a les bouches noires des fusils qui jettent des regards de mort au colonel Aureliano Buendia et il y a la mémoire du militaire qui, devant sa fin proche, s’élance comme un disque solaire… Il revoit son village, le Macondo, perdu dans des territoires oubliés de l’Amérique du Sud, l’histoire fabuleuse de sa famille traversant, comme une dynastie royale, les trois âges de la vie : naissance, vie et décadence..
Au travers de l’histoire de ce village et de ses créateurs, Gabriel Garcia Marquez nous conte, avec cette magie des mots qui donne à son livre un reflet d’éternité, les peines, les joies, les espoirs et les craintes d’une famille qui tente par tous les moyens de conjurer la malédiction qui pèse sur les siens : cent ans de solitude.
Avec ce roman majeur, véritable pièce maîtresse d’une littérature qui s’affirme, Gabriel Garcia Marquez pose les jalons qui soutiendront dans son développement le roman hispano-américain. Pour cette raison et pour le bonheur de lecture que procure Cent ans de solitude, plaisir jubilatoire du lecteur aux prises avec le génie, l’oeuvre de l’écrivain colombien est monumentale. (H. Chavez)’
Bonheur de lecture, plaisir jubilatoire… en lisant ça, je m’attendais légitimement à un feu d’artifice littéraire et à une lecture inoubliable. Alors oui, l’écriture est belle, fluide, flamboyante, l’histoire ô combien foisonnante. Mais malgré toutes ces couleurs et tous ces personnages, je me suis ennuyée comme jamais. Les personnages passent sans que l’on puisse s’attacher à aucun (bon, ils s’appellent tous Aureliano ou José Arcadio sur 4 générations, déjà ça n’aide pas). Les incestes et autres unions étranges se multiplient pour donner un arbre généalogique des plus biscornus. Ainsi, page après page, l’histoire de cette famille et de ce village, pourtant fantasque et originale, passe sans passionner. Peut-être trop de tout… ou pas assez.
Marque-page entre les dents, j’ai donc tenu jusqu’à plus de la moitié (deux mois pour y arriver, beau record !) et finalement, j’ai craqué : un soir de désespoir, après m’être endormie pour la 34ème fois sur ses pages imbuvables sans espace ni saut de ligne pour reprendre sa respiration, je l’ai lâchement abandonné sur ma table de chevet. Chose que j’essaie de ne jamais faire car quoi de plus triste qu’un livre abandonné ?Avant de confirmer la sentence, je suis quand même allée fureter sur les avis du net pour comprendre, pour lui donner une seconde chance… j’ai lu que les dernières pages éclairaient tout le livre alors j’ai lu ces dernières pages. Certes elles éclairent l’histoire d’un jour (un peu) nouveau, mais n’ont en aucun cas relancé mon intérêt moribond et j’ai fini par capituler.
Garcia Marquez le disait lui-même : ‘La plupart des critiques ne réalisent pas qu’un roman comme Cent ans de solitude est un peu une blague’. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il m’a bien eue.
Ainsi, pour me remettre de ma non-émotion à la lecture de son livre, je me suis donc plongée dans Les Heures Lointaines de Kate Morton (dont je parlerai peut-être plus longuement une autre fois). Rien ne vaut les vieilles demeures anglaises, les histoires et les fantômes du passé pour me redonner l’amour de la lecture…