1er novembre Toussaint C'est l'histoire d'un sans-papiers (ce n'est déjà plus un homme on dit « sans-papiers », on ne dit pas un homme sans papiers, fraîchement débarqué d'un boat people). Aujourd'hui c'est Toussaint mais les grandes surfaces sont ouvertes, béantes dirais-je même, qui accueillent la foule des grands jours. Notre homme (car c'en est un) décide de sortir de sa tanière, acheter un chrysanthème pour fleurir une tombe, n'importe laquelle, ça lui fera une famille. Il se rend à la grande surface, tombe sur le rayon hygiène. Brosses à dents petites grandes molles demi-douces dures avec gratte langue manche anatomique, il sait pas ce que ça veut dire, à piles, fluo à rayures avec des petits éléphants sculptés sur le manche pour les enfants. Dix mètres de rayon. Mais ce qui l'assoit c'est le papier-cul. Triple épaisseur demi-doux à fleurs en feuilles en rouleau pur coton ou fibre de soie recyclable (recyclable ?) économique par paquets de quatre six de douze comme les bières... Une demi-longueur de magasin... C'est normal, avec tout ce qu'ils chient... Puis il va aux fleurs : Tokyo, petites fleurs, grosses fleurs, pétales incurvés, récurvés, incurvés récurvés, jaunes blancs cuivrés rouges grosses potées petites potées... Mamadou achète une rose, rouge… Et sort du magasin en pleurant...
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