Ecoutez Dom La Nena et son envoûtant "Golondrina"

Publié le 01 novembre 2013 par Hizine2t @HizineMag
Dom La NenaNouvel Ep GolondrinaDisponible chez Six Degrees / UniversalLauréate du Fair 2014

Sorti en février dernier, Ela révélait Dom la Nena, chanteuse et violoncelliste d’origine brésilienne capable de mettre en musique des fragments d’âme comme si rien ne lui était plus naturel. Les quatre titres de Golondrina confirment cette habileté. 
Seule avec son instrument, la jeune femme poursuit dans la veine d’Ela avec le morceau-titre puis, en toute tranquillité, avec autant d’espièglerie que d’assurance, s’abandonne au péril de la reprise et enchaîne Start A War de The National, Djian’s Waltz de Stephan Eicher et Con Todo Palabra de Lhasa. Chaque fois, elle réussit à être juste, à la fois humble face au modèle et suffisamment elle-même pour que la chanson vienne à elle. Décidément, Dom a tous les dons.
Pour Regarder le clip de Start a war (reprise de The National)
Pour regarder le clip de Golondrina
C’est une histoire d’exil et de mémoire, sur laquelle soufflent à la fois un vent de liberté et un parfum de nostalgie. C’est un voyage intérieur dans l’espace et le temps, à mi-chemin du réel et de l’imaginaire. C’est une musique comme seul le cœur des déracinés sait en inventer. C’est la musique de Dom La Nena, dont la vie sans attaches tisse en filigrane, par petites touches suggestives, la trame de son premier album, Ela.
Qu’elles revêtent les atours d’une valse (Anjo Gabriel, Dessa Vez, Buenos Aires) ou adoptent le tempérament d’une comptine (Você, Cançao Boba), qu’elles se laissent entraîner dans le tourbillon d’une danse (Batuque, Sambinha) ou dans des humeurs plus songeuses  (Conto de Fadas, Menina Dos Olhos Azuis), les chansons de Dom La Nena relèvent toutes de la ritournelle, au sens premier et profond du terme. 

Tout en elles invite en effet à une forme de retour : retour sur soi comme à l’essence même du jeu, du chant et du geste musicaux, retour aux sources sensibles de l’enfance comme sur le temps écoulé. De leurs mélodies s’exhalent ainsi la naïveté des primes années comme la mélancolie diffuse qui accompagne toute entrée dans l’âge adulte, la fraîcheur des origines comme les subtiles fragrances de la saudade.