Il n’y a pas moins de 31 raisons de s’attaquer à cette brique de 670 pages découpée en autant de chapitres. Chacun d’entre-eux est en effet précédé d’un conseil d’écriture de Harry Quebert pour parvenir à écrire un best-seller. Arrivé en fin de lecture, force est de constater que l’auteur a brillamment su appliquer les consignes du maître. CQFD !
L’impression de s’attaquer à la traduction d’un roman américain tient en grande partie du fait que l’écrivain suisse de 27 ans situe son récit aux Etats-Unis. Marcus Goldman, écrivain à succès, y souffre du syndrome de la page blanche lorsque son mentor, Harry Quebert, est accusé d’avoir assassiné une adolescente de 15 ans dans un bled perdu du New-Hampshire. Convaincu de l’innocence de son ami, il abandonne tout pour mener sa propre enquête et résoudre l’énigme de la mort de Nola Kellergan, disparue trente ans plus tôt et dont on vient seulement de retrouver le cadavre.
C’est là le début d’un puzzle mêlant passé et présent, dont les morceaux s’emboîtent magistralement au fil d’un récit riche en rebondissements. L’énigme se complexifie progressivement, révélant des personnages qui cachent de nombreux secrets et font à chaque fois apparaître de nouvelles zones d’ombres. Construit avec brio et écrit dans un style simple et clair, ce thriller haletant à la sauce américaine se laisse dévorer à toute allure.
Si ce véritable coup de coeur littéraire permet de rapprocher l’auteur du succès rêvé par son personnage, il reste à espérer qu’il ne sera pas victime de la même panne d’inspiration car les attentes sont d’ores et déjà grandes pour son prochain roman.