Les chercheurs de la Harvard School of Public Health et des Universités du Canada, de Copenhague, de Murcie and de New York se sont intéressés particulièrement à 2 aspects importants de la qualité du sperme, la motilité et la morphologie des spermatozoïdes chez 389 jeunes étudiants au départ, 189 ayant achevé l’étude. Les participants ont renseigné leur régime par questionnaire de fréquence alimentaire et fourni un échantillon de sperme évalué pour le volume de sperme, le nombre, la motilité et la morphologie des spermatozoïdes. Les chercheurs ont estimé le montant des micronutriments vitamine A, C, E, caroténoïdes (alpha-carotène, béta-carotène, bêta-cryptoxanthine, lutéine et lycopène). Puis les auteurs ont rapproché ces données après avoir pris en compte les facteurs de confusion.
3 antioxydants présents dans les fruits et légumes sont associés à une meilleure motilité et morphologie des spermatozoïdes :
· L’augmentation de l’apport en caroténoïdes, en particulier le bêta-carotène et la lutéine est associé à une motilité des spermatozoïdes de 6.5 % plus rapide (IC : 95 % de 0,6 à 12,3) par rapport à l’apport en caroténoïdes le plus faible.
· Un apport en lycopène est associé à un nombre plus élevé de 1,7 % (IC : 95 de 0,1 à 3,6 %) de spermatozoïdes de forme normale par rapport à l’apport le plus faible.
· Un apport élevé en vitamine C est associé à un plus faible nombre de spermatozoïdes, avec une concentration réduite de 22% dans le sperme, par rapport à l’apport le plus faible. Cependant un apport un peu plus élevé que la moyenne est associé à une concentration et une motilité plus élevées qu’un apport très faible en vitamine C. Bref, un peu mais pas trop.
· Aucune association n’est constatée avec les autres vitamines, A et E.
En conclusion et en pratique,
· 3 légumes, carottes, laitue et épinards représentent –sur cet échantillon- 59 % de l’apport en bêta-carotène,
· 2 légumes, laitue et épinards représentent 56 % des apports en lutéine.
· 98 % des apports en lycopène sont fournis par 5 aliments à base de tomates, soupe de tomate, jus de tomate, sauce tacos, ketchup et tomates fraîches.
Ces différentes associations sont plus significatives si l’apport provient de l’alimentation- et non d’une supplémentation. Si l’étude ne démontre pas la relation de cause à effet, avec la prise en compte des facteurs de confusion possibles, elle suggère a minima que la consommation de légumes ne peut qu’être bénéfique à la fertilité et rappelle qu’elle présente, quoiqu’il en soit, de très nombreux bénéfices pour la santé.
Source:Fertility and Sterility October 2 2013 doi:10.1016/j.fertnstert.2013.08.032Semen quality in relation to antioxidant intake in a healthy male population(Visuel © ExQuisine – Fotolia.com)
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