L’histoire : A la suite d’un cours de biologie et d’un test ADN, Bay Kennish, 16 ans, apprend qu’elle a été échangée à la naissance et n’a pas vécu avec la bonne famille. Les deux familles décident de se rencontrer.
Bay Kennish a vécu dans le luxe toute sa vie dans le quartier très prisé de Mission Hills avec son frère Toby, sa mère et son père, un ancien joueur de baseball très connu qui s’est reconverti dans les carwash.
Quant à Daphné Vasquez, elle vit seule avec sa mère Regina et sa grand-mère dans un quartier très peu fréquentable de la ville dans un milieu modeste.
Après maintes discussions, les Kennish décident d’héberger les Vasquez dans leur dépendence afin de mieux apprendre à se connaître.
La cohabitation connaît quelques déboires et l’entente entre les deux filles n’est pas tout de suite au beau fixe. Il faut dire que Daphné est sourde depuis ses trois ans et que les Kennish ont bien du mal à s’adapter. Mais tout ce petit monde finit par essayer de vivre aussi harmonieusement que possible, sans compter les nombreux soucis soulevés par l’échange, le procès contre l’hôpital qui trouve le moyen de rejeter la faute sur les parents, l’arrivée d’Angelo le père biologique de Bay, et la surdité de Daphné.
A priori, on pourrait penser que Switched at birth est une série clichée qui se base sur un sujet qui peut vite devenir lassant, mais son originalité nous aggrippe totalement et la série ne tombe pas du tout dans les stéréotypes.
Bien sûr, la série se concentre surtout sur l’échange et tous les problèmes et sujets liés à ça, mais tout n’est pas essentiellement focalisé sur l’échange et la naissance des deux filles.
La série traite aussi d’un sujet important et parfois tabou : la surdité et l’intégration des personnes sourdes dans la société. Elle renvoie un très beau message sur l’acceptation aussi bien des sourds que des entendants par les sourds. Ainsi donc, l’échange ne prend pas toute la place et les petites sous-intrigues créées autour de tous les personnages nous tiennent en haleine tout le long de la première saison.
La saison 1 est très fraîche, agréable à suivre et les 30 épisodes de 40 minutes se laissent regarder à une allure folle. J’ai dû finir la saison 1 en peut-être une semaine à peine tellement j’étais prise par l’intrigue. Tout ne tourne pas uniquement autour de l’échange et du procès. Il y a aussi les relations entre les parents de Bay et la mère de Daphné Regina, l’histoire du père de Bay, l’acoolisme de Regina (auxquels on nous fait allusion durant toute la saison), les relations amoureuses de Bay, Daphné et Toby.
Les personnages secondaires sont tous autant importants que les principaux : Emmett, le meilleur ami de Daphné, qui est sourd lui aussi, joue un rôle très important et Bay n’est pas totalement indifférente à son charme. La mère d’Emmett aussi est un personnage très charismatique, qu’on déteste un peu parfois mais ça fait partie des intrigues de la série.
Tous les personnages secondaires qui arrivent au fur et à mesure sont mis en valeur. Et ils ajoutent de nouvelles intrigues toutes aussi haletantes les unes que les autres. On se pose des milliers de questions auxquelles les scénaristes nous répondent très rapidement. On attend pas des saisons entières pour apprendre les vérités de certains personnages ni les réponses à certaines intrigues.
A chaque épisode on découvre de nouveaux trucs, on nous jette de nouvelles sous-intrigues à la figure et tout se développe vraiment très vite. Les personnages sont vraiment TOUS sans exception mis en lumière ) à un moment donné.
Switched at birth a vraiment tout pour nous bluffer, nous étonner et nous rendre accro sans nous en rendre compte ! En apparence elle pourrait nous laisser croire qu’une fois passée l’épreuve du procès à la fin de la saison 1 on tombera dans l’ennui. Et pourtant non, la saison 2 rebondit sur de nouvelles intrigues, et des questions soulevées brièvement dans les derniers épisodes de la saison 1 ou bien même des histoires dont on nous parle au tout début de la série et qui reviennent pour être le point central de la nouvelle saison.
Malgré l’histoire de l’échange passée tout comme le procès, tout ne se termine pas et d’autres évènements tombent tout d’un coup sur les personnages qui doivent les affronter courageusement et qui s’en sortent très bien. C’est aussi ce que j’aime dans cette série, les personnages sont tous soudés et restent forts et déterminés malgré ce qui leur arrive.
Dans la saison 2, même si des sequelles de l’échange restent encore visibles, l’intrigue se concentre plus sur la surdité sans pour autant faire trop stéréotypée. Au contraire. D’ailleurs, cette série nous fait prendre conscience de pas mal de choses notamment à quel point la langue des signes est réellement importante dans notre société. On devrait tous au moins connaître des bases car aucune personne mal-entendante ou sourde et muette (même si les personnages de la série ne sont pas forcément muets en étant sourds) ne devrait pas être mis à part dans la société. Surtout avec les moyens que nous avons aujourd’hui pour apprendre. Ca peut paraître un peu naïf, mais c’est vrai et il y a des pays qui font beaucoup plus pour eux que le nôtre… Ce qui est dommage aussi c’est que la langue des signes ne soit pas universelle. Mais il y a toujours un moyen de communiquer quoiqu’il arrive avec les gestes. Une personne sourde n’est pas différente. Voilà le message que nous apporte cette série.
D’ailleurs plusieurs scènes dans la série ne sont qu’en langage des signes quand deux personnes sourdes se parlent par exemple (je dis parler car utiliser la langue des signes c’est aussi parler, s’exprimer, je ne fais pas de fautes rassurez-vous:)). On a les sous-titres bien entendu. Et même les autres personnages qui sont entendants apprennent la langue des signes. Les Kennish par exemple se sont tous mis à l’utiliser pour communiquer correctement avec Daphné, même Bay qui pourtant n’était pas très encline à bien s’entendre avec Daphné au début.
La saison 2 est aussi bien que la première même si la première saison d’une série reste en général ma préférée souvent. Et là pour le moment c’est le cas. Déjà, la première saison est très longue, chose rare pour une série quand on sait qu’elle démarre. Il est rare de voir une première saison à plus de 20 épisodes. Preuve de son succès immédiat. La saison 2 a d’ailleurs suivi directement après. Mais elle ne fait que 20/21 épisodes environ. Et j’en suis au milieu pour l’instant mais l’intrigue concerne les élections de maire à Kansas City, l’école Carlton où se rend Daphné et d’autres choses concernant Regina et Angelo. Bref, dans la saison 1 on a d’ailleurs l’impression que plus d’un an s’écoule tellement il se passe des choses intéressantes et multiples concernant TOUS les personnages. Dans la saison 2 c’est pareil. Bref, jamais de temps mort !
Un épisode de la saison 2 est également intégralement en langue des signes et met le spectateur dans la peau d’une personne sourde. On entend strictement rien et on ne peut deviner les bruits que par les réactions des personnages. Tous se parlent en langues des signes, pour la principale raison que chaque entendant est toujours avec un sourd dans une scène. Cet épisode était réellement intéressant et il allait de soi qu’il soit en language des signes je trouve.
Voilà pour Switched at birth. C’est vrai qu’en lisant mon article on pourrait croire que tout se repose sur la surdité et l’échange à la naissance, mais je vous assure qu’il y a bien plus que ça ! D’ailleurs l’action se déroule dès les premières minutes de l’épisodes, la rencontre des deux familles et leur emménagement ensemble se passe dans le tout premier épisode. Je ne spoile personne là-dessus ! Puisque le reste de la saison sert à développer leur relation etc. Je pense que s’ils avaient fait de la rencontre l’intrigue principale de toute la saison on se serait beaucoup ennuyé. Ils ont forcément dû y réfléchir un moment avant de décider à quel moment et comment débuter la série. Et je pense que c’est ce qu’il fallait faire : nous plonger dans l’action principale tout de suite sans de véritable scène d’exposition.
C’est comme arrivé à la fin d’un livre et se dire : oh, ça aurait dû commencer là en fait !
En résumé, très bonne série, avec du suspense, de l’intrigue et qui nous fait passer un beau message.