Drame français réalisé de Nabil Ben Yadir avec Olivier Gourmet, Tewfik Jallab, Vincent Rottiers, M’Barek Belkouk, Lubna Azabal, Hafsia Herzi, Charlotte Le Bon, Nader Boussandel, Philippe Nahon, Jamel Debbouze,
Synopsis : En 1983, dans une France en proie à l’intolérance et aux actes de violence raciale, trois jeunes adolescents et le curé des Minguettes lancent une grande Marche pacifique pour l’égalité et contre le racisme, de plus de 1000 km entre Marseille et Paris. Malgré les difficultés et les résistances rencontrées, leur mouvement va faire naître un véritable élan d’espoir à la manière de Gandhi et Martin Luther King.
Ils uniront à leur arrivée plus de 100 000 personnes venues de tous horizons, et donneront à la France son nouveau visage.
Nabil Ben Yadir a réalisé et scénarisé le film. Nabil Ben Yadir s’est librement de ce fait divers de 1983 vécu par des jeunes adolescents lyonnais. L’histoire est volontairement romancée et les noms volontairement changés. Seuls Les personnages de Mohamed et du curé ont vraiment existé. Nabil Ben Yadir a voulu mettre en lumière cette histoire oubliée.Pour interpréter le rôle principal, Tewfik Jallab a rencontré Toumi Djaïdja, initiateur de « la marche des beurs ». Toumi Djaïdja avait été blessé par balle par un policier. Il a eu l’idée d’une marche pacifique pour désamorcer les violences. Partis de Marseille le 15 octobre, alors que personne ne croyait à l’initiative, les marcheurs avaient été accueillis par 100.000 personnes le 10 décembre à Paris. Ils ont été reçus ensuite par le président François Mitterrand. La musique est composée par Stephen Warbeck (oscar de la meilleure musique de film pour Shakespeare in Love)
La marche est un film choral . La marche traite d’un sujet contemporain, de l’inégalité entre les immigrés et les français. Il est donc difficile de critiquer un film comme celui ci tant le sujet est grave et hélas, toujours d’actualité ! Lors de la projection puis du débat qui a suivi, on a vivement ressenti l’investissement personnel et émotionnel du réalisateur et du producteur Hugo Selignac, dont c’est le premier film. Ce fait divers, médiatisé à l’époque n’est pas connu des jeunes générations. Et découvrir la violence et la haine qui régnait dans notre pays en 1983, donc pas si loin, au travers de ce film et se dire que ce pays est celui ou l’on vit, fait froid dans le dos. Et le constat et le discours du réalisateur est qu’il faut continuer à combattre les inégalités. Le film évoque quelques moments chocs et dramatiques de l’actualité de l’époque, notamment le meurtre d’un jeune algérien défenestré, ou encore un jeune garçon tué… Le réalisateur montre également la violence que pouvait déclencher cette marche, l’agression de Monia est un moment fort du film. Le propos est clair, l’intention du réalisateur aussi. La marche est un film, parfois drôle, et non pas un documentaire. On peut cependant reprocher quelques traits caricaturaux dans les personnages. Et le réalisateur, avec quelques scènes, essaie de nous tirer les larmes et ce n’est pas le point positif du film.
Du côté du casting, le rôle principal est tenu par Tewfik Jallab, vu dans Né quelque part, toujours autant de naturel et d’aisance. A ses côtés, le talentueux Olivier Gourmet, Charlotte Le Bon, Vincent Rottiers, M’Barek Belkouk, l’excellent Philippe Nahon, Nader Boussandel…. Le point négatif est Jamel Debbouze qui fait du jamel Debouzze, une interprétation qui frise le ridicule.
La marche n’est pas documentaire mais un film. Un film qui fait un minimum réfléchir. Un film sincère. Un peu de culture et « d’histoire » !
Sortie le 27 novembre 2013 – Distribué par EuropaCorp Distribution