Le sens de la réalité

Publié le 01 novembre 2013 par Copeau @Contrepoints
Opinion

Le sens de la réalité

Publié Par Olivier Laurent, le 1 novembre 2013 dans Philosophie

Les gens font constamment référence à des constructions d’esprit pour justifier leur position.

Par Olivier Laurent.

Le libéralisme est fille de la renaissance. Période où la raison, l’observation de la réalité sont revenues en force. Période où la perception des hommes et des femmes du monde qui les entoure s’est drastiquement améliorée et a provoqué des progrès astronomiques dans tous les domaines.

Aujourd’hui, doit-on tout reprendre depuis le début ?

Sommes-nous arrivés à une période similaire ? Sommes-nous à nouveau entouré de toute une foule de constructions d’esprit qui parasitent les raisonnements et immobilisent les individus ? Une nouvelle religion a repris le contrôle de la société, j’en ai bien l’impression. En tout cas, c’est la réflexion que je me suis faite en sortant de débats sur Internet.

La plupart des gens font constamment référence à des constructions d’esprit pour expliquer leur position. Il y a un État à défendre, un peuple à aider, un pays éternel à protéger. Ils sont sincères dans leur raisonnement, aussi sincères que toute personne ayant réellement la foi. Ils vivent dans une cosmogonie surnaturelle. Cosmogonie au sein de laquelle le libéralisme est un corps étranger, un corps qu’ils perçoivent immédiatement comme dangereux… Et ils ont raison. Comme il l’a fait dans le passé, le libéralisme a le pouvoir de faire disparaitre leur monde surnaturel.

Le fondement même des raisonnements collectivistes trouve sa source dans le concept de groupe. Le contrat social n’a aucun sens en terme libéral. Vous, individu, vous n’avez jamais rien signé. C’est un fait.

En revanche le raisonnement collectiviste permet de vous engager dans ce contrat via la construction d’esprit qu’est le peuple. Il permet aussi d’expliquer des choses à première vue totalement immorales et révoltantes. Par exemple la dette souveraine dans laquelle des enfants se trouvent engagés. Cela devient moral de les obliger à la rembourser. Mêmes s’ils ne sont même pas encore nés. Une sorte de péché originel en somme.

Certes les groupes existent, mais ils n’ont pas de réalité propre. Les appréhender nécessite de passer par le prisme des subjectivités individuelles. Ce sont des concepts. Ainsi, si tout le monde oublie un groupe, ce groupe disparaîtra sans jamais avoir existé. Ça n’est plus réel. En revanche si on vous oublie, vous, individu, vous existez toujours. C’est une différence fondamentale : la réalité.

Le réel ne peut être subordonné à l’irréel. C’est le fondement de tout raisonnement moderne, le fondement du libéralisme : l’individu ne peut être subordonné au groupe. Les droits de l’homme en sont la quintessence. Les droits naissent de votre condition d’être humain, de votre réalité.

L’abstraction, le groupe ont leur utilité. Ce sont des outils essentiels aux raisonnements humains. Il nous est par exemple impossible de concevoir 65 millions d’individus et toutes les interactions que cela sous-entend. C’est pourquoi nous utilisons un concept, le peuple, une simplification de cette réalité.

Mais quand on use d’un concept, il faut en avoir conscience et ne pas le prendre pour la réalité. Nous interprétons la réalité, nous la trahissons déjà un peu.

Quand vous entrez en débat avec un collectiviste, c’est la première chose à mettre en place. Votre refus de rentrer dans son monde irréel. Refus de considérer comme une personne réelle l’État. Refus de reconnaitre une quelconque réalité à un peuple qui aurait signé un contrat social. Toujours les subordonner au réel, à l’individu. Il est primordial de rester fermement dans la réalité et de les obliger à y revenir.

Si vous leur accordez cette primauté de leur irréel sur le réel, ce sera un empilement continu de concepts et de chimères (l’État, les administrations, les partis politiques) et tous les crimes les plus odieux que cela peut sous-entendre.

Le socialisme est une lutte constante contre la réalité.

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