Une exoplanète semblable à la Terre « qui ne devrait pas exister »

Publié le 31 octobre 2013 par Pyxmalion @pyxmalion

Illustration de l’exoplanète Kepler-78b de densité comparable à celle de la Terre ; distante de 1,6 millions de km de son soleil, la température a sa surface est supérieure à 2 000° C !

Deux équipes d’astronomes ont confirmé — puis caractérisé — l’existence d’une planète de taille et masse proche de celle de la Terre gravitant tout prés de son étoile en 8h30 seulement ! Parfaitement inhabitable, l’ardente planète contredit les modèles.

On en parlait il y a quelques jours à l’occasion du cap des 1 000 planètes extrasolaires découvertes qui a été franchi, l’immense base de données du satellite Kepler, outre une importante moisson de nouveaux mondes (plus de 2 500 candidates et 156 déjà confirmées), promet de nouvelles surprises. En effet, bien que dans l’incapacité de poursuivre ses investigations par la méthode de transit en direction de la constellation du Cygne à cause de deux de ses roues à réactions défaillantes, le télescope continue de faire le bonheur des chercheurs. Certes, de façon indirecte. Pour qui aime fouiller dans les quatre ans de données collectées concernant plus de 150 000 étoiles, de nombreux et inattendu trésors les attendent.

Le dernier en date est Kepler-78b. Un cas extraordinaire, qualifié d’étrange et inexplicable par les deux équipes qui ont confirmé son existence de manière indépendante à travers deux télescopes terrestres dotés des spectrographes très sensibles HARPS-north (Roque de los Muchachos Observatory à La Palma, isles Canaries) et HiRES (Keck Observatory). Les deux études ont été publié dans la revue Nature et feront l’objet de discussions lors de leurs présentations à la deuxième Kepler Science Conference qui se tiendra en Californie du 4 au 8 novembre.

Kepler-78b est 1,2 fois plus grande que la Terre

Sous certains aspects, l’exoplanète évoque la Terre. Principalement de par son diamètre, estimé à 14 900 kilomètres (soit 20 % plus grande que notre planète) et de par sa masse, 1,7 fois supérieure. Des informations qui suggèrent une densité comparable à celle de la Terre. Kepler-78b serait un monde rocheux, plus ou moins riche en fer.

Cependant la comparaison s’arrête là. Par ailleurs, il est inutile d’y rechercher de quelconques formes de vie à sa surface car elle est l’une des d’exoplanètes connue les plus serré de son soleil. Un peu moins de 1,6 millions kilomètres seulement les séparent ! Cette planète ne fut jamais habitable et ne le sera sans aucun doute jamais ! Une année (période de révolution) là-bas, n’y dure que 8 heures 30 ! Il est facile de s’imaginer l’enfer que c’est ; un monde brulant et crevassé où coule de torrents de lave. Le jour, la température peut varier entre 2 000° C et 2 800°C !

Pour les deux équipes de scientifiques, cette découverte est une surprise totale. Un épais mystère ! Comment expliquer qu’un monde d’une aussi petite taille puisse exister si prés de son Soleil, surtout quand on songe que dans sa jeunesse, cette dernière était encore plus grande ! Comment est-elle arrivée là ?, s’interrogent les astronomes. Bien sûr, il est exclu qu’elle se soit formée à l’intérieur de l’étoile …

Au regard de ses caractéristiques, il apparait que Kepler-78b est « la tête d’affiche d’une nouvelle classe d’exoplanètes » commente David Latham (Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics). Débusquées récemment, elles sont plusieurs à être d’une taille comparable celle de la Terre et à graviter en moins de 12 heures … Reste aux théoriciens à expliquer leurs énigmatiques présences si prés de leur étoile-hôte.

Quoi qu’il en soit, la planète rocheuse finira dans le brasier auquel elle se frotte longtemps. Dans moins de 3 milliards d’années, elle sera probablement disloquée et pulvérisée par la puissante force de gravité de son voisin massif ! Une situation qui, selon les modèles, a pu se produire prés de notre Soleil il y a plusieurs milliards d’années ! Bien sûr, aucune trace n’a subsisté à un tel cataclysme.

Le nom de l’exoplanète, en l’occurrence une étrange exo-terre, est lié au nom de son étoile : Kepler-78. La lettre b indique qu’elle est le premier — et pour l’instant le seul — astre connu en orbite de son étoile, une naine jaune légèrement plus petite et un peu moins massive que notre Soleil. Elle se situe à 400 années-lumière de nous, en direction de la constellation du Cygne, champ d’investigation de Kepler.

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Xavier Demeersman