A Bondoufle, la société AT-France employait depuis 2012 35 étrangers, d'origine égyptienne et marocaine pour la plupart. Ces ouvriers étaient en fait en détachement, employés légalement à la base en Italie pour AT-International, dont AT-France est une filiale, ils avaient été mutés dans le cadre d'un détachement à l'intérieur du groupe. Leurs conditions de travail sont exécrables : travail de nuit ou les week-end, pauses non rémunérées, des conditions de logement indécentes, bref, une exploitation flagrante de la misère.
Sauf que le 21 octobre, leur employeur leur annonce que leur situation est illégale, qu'ils n'ont pas le droit de se trouver ici, et qu'ils ont un mois pour être régulariser sinon ils sont mis à la porte. Face à cette situation, ces 35 personnes se sont mises grève. Mais là où cela devient intéressant, c'est que leurs collègues français se sont dit que leurs conditions de travail à eux aussi n'étaient pas bonnes, et ils les ont rejoints dans la grève, avec occupation de l'usine.
Et cela a payé ! Une semaine plus tard, les 35 ouvriers étrangers ont obtenu le droit de rester en France et de continuer à travailler, quant à l'ensemble des salariés, ils ont obtenu un treizième mois et une prime de fin d'année.
Voilà donc la preuve que les intérêts des uns sont complémentaires de ceux des autres. Les ouvriers étrangers ne sont pas concurrents des ouvriers français puisqu'ils appartiennent à la même classe sociale. C'est leur lutte commune qui leur permettra de faire avancer les choses. C'est une des raisons qui fait que le FN est complice du patronat, complice du système, parce qu'il empêche la nécessaire solidarité entre travailleurs. Diviser pour mieux régner, c'est bien à ça que sert le parti d'extrême-droite.
A noter que cette information, qui est loin d'être anodine est restée lettre morte dans la quasi totalité des médias, à l'exception notable de l'Humanité, et du Figaro (Hé oui !). Qui a dit que la presse n'était pas complice de la montée du FN ?