Hannibal

Publié le 31 octobre 2013 par Cinephileamateur
Crée par : Bryan Fuller.
Avec : Mads Mikkelsen, Hugh Dancy, Laurence Fishburne, Kacey Rohl, Caroline Dhavernas, Gillian Anderson, Eddie Izzard, Vladimir Jon Cubrt, Lara Jean Chorostecki, Aaron Abrams, Hettienne Park, Scott Thompson...
Genre : Thriller.
Origine : États-Unis.
Durée : Épisode de 42 minutes.
Saisons : 1 (série renouvelé).
Synopsis : La relation étrange entre le célèbre psychiatre Hannibal Lecter et l'un de ses patients, un jeune profiler du FBI nommé Will Graham, torturé par sa fascination dévorante pour les serial killers...
"- Nous ne pouvons pas devenir amis.
- Je ne vous trouve pas si intéressant.
- Ça viendra."



"Hannibal"... La série événement... En plus d'avoir depuis peu le droit à une nouvelle chaîne dédié uniquement au séries télévisées, j'ai en plus eu le droit de découvrir la fameuse série qui à eu une campagne publicitaire remarquable. Et ça tombe bien car comme j'aime beaucoup le personnage d'Hannibal Lecter, découvrir une série où il est le héros me tentait énormément. C'est donc avec certaines attentes que je me suis plongé dans cette série.
Et là, première surprise, la série (du moins la saison 1 car d'autres sont à venir) n'est pas vraiment centré sur le plus célèbre psychopathe cannibale. En effet, la série est plus centré sur Will Graham, célèbre profiler du FBI qui mènera à la capture de Hannibal. Adapté des romans de Thomas Harris, je ne les ait pas lu je ne pourrais donc faire aucune comparaison mais d'après le créateur, la première saison serait comme une nouvelle aventure inédite pour Will Graham tout comme le sera la saison 2, la comparaison avec "Dragon Rouge" pouvant se faire à partir de la saison 3 (confère le reportage "Hannibal : tueur en série").
Quoiqu'il en soit, dans cette première saison, c'est surtout la relation qui va s'installer entre Will Graham et Hannibal Lecter qui va devenir intéressante et ce que l'on peut dire c'est que la série aime prendre son temps. Hannibal Lecter n'a d'ailleurs quasiment aucune importance dans les premiers épisodes, c'est par la suite que sa présence et son côté manipulateur va s'imposer et installer un climat excellent. Dans ce duo, l'Inspecteur Jack Crawford équilibrera un peu la balance mais sans toutefois jamais comprendre les tenants et les aboutissants de cette relation qui vont nous mener à un final pour la saison 1 totalement jouissif.
Après, la série à quand même de quoi déconcerter. Avec un sujet comme Hannibal Lecter, on s'attendait à quelque chose de plus poussé dans la violence et le cannibalisme. Pourtant, si la violence est au rendez vous, le cannibalisme est presque absent, juste évoqué mais de façon subtil à travers des repas qui parfois prennent des allures malsaines lorsqu'ils nous mettent en appétit. Mais le vrai intérêt de cette série, ne réside pas non plus dans sa violence visuelle, il réside plutôt dans sa violence morale où comment Hannibal va contrôler ceux qui l'entoure et les pousser dans la folie.
La série démontre l'intelligence de ce serial killer et en la confrontant à l'intelligence de notre profiler, le scénario nous proposera une approche assez différente des séries policières que l'on connait. Les questions soulevés entre nos deux personnages sont vraiment passionnante je trouve en plus de tenir la route et pour ce qui aime la psychologie des tueurs que ce soit au cinéma ou à la télévision, les différents épisodes qui composent cette première saison s'avère être une vraie mine d'or. Le seul hic, c'est que du coup la série devient bavard, un peu trop même...
Par moment, je reconnais que j'ai un peu décrocher. Je ne comprenais pas vraiment où on voulait m'amener (surtout que parfois ça part dans de sacré trip) et à force de parler, j'ai souvent été perdu ne savant plus trop où j'en étais dans l'histoire. Ce côté bavard à un petit côté barbant. Les amateurs aimeront sans doute surtout qu'il y à là matière à disséquer mais j'aurais quand même aimé que cette série possède un peu plus d'action quitte à enlever un peu de ses longs dialogues ou monologues. Après, avec le recul, je comprends quand même leurs utilisations c'est juste que parfois, je trouve que ça rend la série pas toujours agréable à suivre même si ça à le mérite de continuer à nous travailler, même une fois l'épisode fini.
Après, fort heureusement, ce côté bavard qui peut me perdre en cours de route est largement compensé par le talent indéniable de sa distribution de grande classe à commencer par un Mads Mikkelsen au sommet de sa forme en Docteur Hannibal Lecter. L'acteur est tellement parfait dans le rôle titre, que ce choix s'avère être une évidence. Je n'oublie pas la prestation d'Anthony Hopkins que j'adore toujours autant, ni même celle de Gaspard Ulliel qui se défendait bien (je ne parle pas de la version Michael Mann car je n'ai pas encore vu "Le sixième sens" même si ça ne saurait tarder) mais Mads Mikkelsen porte le rôle sur lui. Il à le charisme nécessaire pour l'interprété et son jeu posé avec son regard difficile à déchiffré en font un Lecter aussi terrifiant que plaisant. Il porte aussi sur lui cette classe, ce raffinement et cette intelligence qui caractérise son personnage de très bonne manière.
Face à lui, Hugh Dancy en Will Graham est pas mal non plus. D'abord effacé, presque transparent, il gagne en charisme et en profondeur au fur et à mesure de ses conversations avec Hannibal Lecter. Je connais mal ce comédien mais je trouve qu'il est bien choisi ici. Quant il sombre dans la folie, il est très convaincant et joue très bien sur les deux tableaux avec un côté sympathique qui fait qu'on à envie de l'aider et un autre plus sombre où il peut vite devenir terrifiant. Si parfois le traitement de son personnage m'ait apparu un peu maladroit (on à vraiment du mal parfois à croire qu'on le laisse enquêter avec ses difficultés), il n'en reste pas moins que l'acteur m'a convaincu et paru crédible.
J'ai beaucoup aimé aussi Laurence Fishburne en Jack Crawford. Son charisme n'est plus à démontré non plus et il est même indispensable ici pour peser dans la balance entre le personnage d'Hannibal et celui de Will. Parfois peut être un peu trop en retrait ou n'agissant pas vraiment comme on s'attend à le voir réagir, ce fut en tout cas un plaisir que de le voir à l'écran. C'est un acteur que j'apprécie beaucoup et il trouve tout à fait sa place ici en tant que meneur d'hommes sans pour autant trop tirer la couverture vers lui ce qui est une très bonne chose.
Après, derrière ce trio, c'est un peu aléatoire pour moi. Par exemple, je ne suis pas très fan du jeu de Kacey Rohl en Abigail Hobbs ou encore de celui de Caroline Dhavernas en Docteur Alana Bloom qui ne m'ont pas toujours convaincu, bien au contraire, je trouvais même parfois que ça sonnait un peu faux. En revanche, j'ai adoré le jeu de Eddie Izzard en Docteur Abel Gideon et de Vladimir Jon Cubrt en Garrett Jacob Hobbs qui m'ont déjà nettement plus plu et que je regrette de ne pas avoir vu un peu plus souvent dans cette série. A noter aussi l'excellente prestation de Gillian Anderson (quelle joie de la retrouver à l'écran également) dans la peau du Docteur Bedelia Du Maurier dont j'ai beaucoup aimé les faces à faces avec Hannibal Lecter au point que j'espère qu'ils seront un peu plus exploités dans les saisons suivantes.
Côté mise en scène, on à là aussi un travail exceptionnel qui contribue largement également au succès de cette série. Chaque épisode ressemble à un grand thriller cinématographique. La série s'est donné les moyens d'aller jusqu'au bout de ses ambitions et du coup, on à le droit à des réalisations très soignés. Aucun épisode ne fait tâche et tous possède une beauté visuelle à tombé par terre. Cette beauté n'est pas uniquement dans sa violence mais aussi dans son placement de caméra, dans l'exploitation de sa sublime photographie où encore avec le jeu fait sur les lumières qui est d'une rare qualité pour ce genre de production.
C'est d'ailleurs une bonne chose que la censure américaine, si puritaine, n'est pas touché à cette série pourtant diffusé sur une chaîne hertzienne aux États-Unis (selon les créateurs et toujours d'après le documentaire "Hannibal : tueur en série", c'est surtout dû à l'absence de sexe, ce qui explique que la censure ait été plus "coulante") car on à ainsi le droit à de très beaux tableaux, de vrais chefs d’œuvres visuellement. Après, certains effets visuels ne sont pas totalement réussis mais on passe vite outre quand on voit la qualité du résultat final où beaucoup de films auraient pu s'inspirer du travail fourni ici.
Tout semble calculé à la perfection. Les décors sont extrêmement bien soigné et très variés, les costumes vont bien aux différents personnages, le choix des couleurs est très bien orchestré... Bref, concernant la mise en scène, je ne vois vraiment rien à redire tant j'ai trouvé l'ensemble sublime. C'est d'ailleurs très plaisant de se dire qu'une série télévisée peut atteindre ses ambitions et s'en donné les moyens pour nous fournir un travail d'une aussi bonne qualité. Même la bande originale, accompagne parfaitement bien ce récit et accentue l’atmosphère que l'on peut ressentir, donnant une âme et une identité propre à cette œuvre télévisuelle.
Pour résumer, la série télévisée "Hannibal" mérite amplement son statut d’événement et à tout pour vite devenir culte. Si j'affectionne énormément les films qu'elle m'as donné envie de revoir (ou de découvrir concernant le Michael Mann), ici j'ai eu le droit à une autre alternative que je trouve très plaisante au point qu'elle m'ait même donné envie de lire les livres de Thomas Harris. Parfaitement maitrisé, moi qui aime m'arrêter sur la psychologie des sérial killers, j'en ai eu pour mon argent. Un peu trop peut être d'ailleurs car à force d'être bavard la série peut devenir barbante et nous perdre un peu mais on se laisse quand même guider avec délectation quitte à revenir en arrière pour mieux saisir ce qui à pu nous déstabilisé (dans mon cas en tout cas). "Hannibal" est une série dont il ne faut pas abuser je pense mais qui est à voir absolument malgré tout et qui marquera l'histoire de la télévision où du moins, encore un peu plus le mythe d'Hannibal Lecter qui reste décidément un sujet passionnant.