La fête de la Toussaint est une étape importante de l’année liturgique pour un catholique. Avec Noël, Pâques ou encore l’Assomption, elle draine encore aujourd’hui des foules nombreuses : pratiquants réguliers, occasionnels, voir des gens assez éloignés de la foi et de l’Eglise ! Quelles sont les origines de cette fête ? Que signifie-t-elle réellement pour un catholique ? Pourquoi tant de personnes, et même parfois des fidèles, font la confusion entre la fête de la Toussaint (1er novembre), et la Commémoration de tous les fidèles défunts (2 novembre) ?
Des origines lointaines et difficiles à cerner…
L’origine de la fête de la Toussaint n’est pas facile à déterminer du fait de deux grandes raisons : il n’est fait mention d’une telle fête ni dans la Sainte Ecriture, ni dans la liturgie chrétienne primitive de la communauté de Jérusalem ; il semblerait de plus que cette célébration soit apparue à des dates variées selon les lieux. Cependant, il est attesté que dès le IVème siècle, en Orient, une date déterminée est réservée afin que les chrétiens puissent fêter tous les martyrs de la terre. Un hymne composée par Ephrem de Nisibe (306-373), « la lyre de l’Esprit-Saint », semble indiquer qu’en Syrie, à Edesse, un hommage était rendu aux martyrs tous les 13 mai. De son côté, saint Jean-Chrysostome (344/349-407), dans une de ses homélies, indique que la fête se célébrait le dimanche suivant la Pentecôte[2], usage qui s’est d’ailleurs poursuivi dans l’Eglise byzantine. En Occident, l’Histoire de la fête diffère. Contrairement à l’Eglise d’Orient, l’Eglise d’Occident a davantage procédé par étapes successives. Très tôt, les premiers chrétiens prirent l’habitude de fêter de façon individuelle le « Natale », c’est-à-dire l’entrée des martyrs dans la Jérusalem céleste, demeure éternelle des justes (Ga 4,26 ; Ph 3,20), ainsi que de célébrer leur anniversaire. Cependant, à la suite des persécutions des IIIème et IVème siècles, des célébrations collectives sont organisées, sans doute du fait de leur caractère « pratique ». Il semblerait qu’à Rome, au Vème siècle, soit attestée une fête en l’honneur des saints et des martyrs, le dimanche après la Pentecôte[3]. Deux siècles plus tard, le Pape Boniface IV transforme le Panthéon de Rome, voué depuis Auguste au culte des divinités romaines, en église dédiée à la Vierge Marie et aux martyres. L’édifice consacré prend dès lors le nom de Sancta Maria ad Martyres. Cette consécration a lieu le 13 mai 610, date à laquelle l’Eglise d’Orient célèbre déjà les saints de Dieu… Par cette consécration, Boniface IV souhaite faire mémoire de tous les martyres chrétiens dont les corps sont honorés dans ce sanctuaire. La date du 13 mai est donc retenue en Occident pour fêter les saints et les martyrs, en mémoire de l’acte de Boniface IV. Mais, comment en est-on arrivé à fêter tous les saints le 1er novembre de chaque année ? Pour le savoir, l’historien doit réaliser un véritable travail de fourmille dont le détail n’a aucune utilité ici. Ce qui est certain, c’est que plusieurs sources nous amènent à penser qu’avant le IXème siècle, l’Eglise d’Occident fait mémoire des saints le 1er novembre. Un homme semble avoir joué un rôle important : Alcuin d’York (v. 730-804), savant et religieux anglais. Il était l’un des principaux amis et conseillers de Charlemagne (768-814), ainsi qu’un artisan majeur de la Renaissance carolingienne[4] aux VIIIème et IXème siècles. Ancien précepteur de l’empereur, Charlemagne le nomme à la tête de la célèbre abbaye de Tours en 769. Il est en lien avec de nombreux prélats dont Arno, archevêque de Salzbourg, qui, à l’occasion du concile de Riesbach en 798, décide d’inscrire au calendrier liturgique la fête de « Tous les saints » aux calendes[5]de novembre. Aujourd’hui, il reste encore les sacramentaires[6]de Saint-Martin de Tours qui datent du IXème siècle (soit un siècle plus tard), et qui contiennent les offices pour la fête de la Toussaint… fixée au 1ernovembre. Enfin, il semblerait qu’à Rome, au VIIIème siècle, sous le pontificat de Grégoire III (731-741), la fête de tous les saints et martyrs passe du 13 mai au 1er novembre : en effet, le Pape aurait fait construire un oratoire dédié au Christ, à la Vierge, aux saints, aux martyrs et aux justes, au sein même de la basilique Saint-Pierre, oratoire qui aurait été consacré un 1er novembre. Sans doute la décision d’Arno lors du concile de Riesbach, bien des années plus tard, avait pour finalité d’aligner le calendrier liturgique carolingien sur le calendrier liturgique romain… Ainsi, il semble avéré qu’au cours du VIIIème siècle, au sein de l’Eglise d’Occident, la fête de « Tous les saints » soit fixée au 1er novembre de chaque année. Cependant, il faut attendre l’année 1480 pour que le Pape Sixte IV fasse de cette fête une grande solennité chrétienne en lui attribuant une octave[7]. Saint Pie X, en 1914, en fera une fête d’obligation. Dans le calendrier liturgique actuel issu de la réforme conciliaire, la Toussaint est toujours une solennité, mais elle n’a plus d’octave.La Toussaint… une solennité[8] avec une double dimension
Toussaint : le mot même est révélateur pour exprimer le double sens de cette solennité. Chaque 1ernovembre, l’Eglise catholique fait mémoire de tous les saints, connus et inconnus, et invitent par là même ses fidèles à les vénérer. Il convient d’apporter une précision de vocabulaire, afin d’éviter toute confusion : les catholiques ADORENT Dieu et VENERENT la Vierge Marie et les saints. Pour un catholique, un saint est avant tout un modèle de foi qu’il faut imiter. L’Eglise les propose comme modèles de vie du fait d’un trait de personnalité ou encore d’un comportement réputé exemplaire. Etymologiquement, le « saint » est le « séparé », celui qui est « mis à part ». Dans la Bible, le Saint par excellence est Dieu, Il est séparé du monde, au-delà de toutes choses, absolument transcendant. Tout homme est appelé à la sainteté comme le livre du Lévitique nous le rappelle « Soyez saints, car Je suis saint » (Lv 19,2). Si dans l’Ancien Testament, la sainteté est réservée au seul Peuple d’Israël, le Peuple Elu, par le baptême, les chrétiens, qui deviennent enfants de Dieu par adoption, sont associés à cette vocation universelle. Dans ses écrits, Paul, l’ « apôtre des nations », utilise même le terme de « saints » pour désigner les chrétiens (1 Co 1,1-2). La sainteté exprime véritablement l’état de communion avec Dieu, dans l’Eglise, par le baptême. Au sens strict du terme, les saints sont ceux qui, parvenus à cet état de communion avec Dieu pendant leur vie terrestre, vivent désormais au Ciel, contemplant la face de Dieu et louant Sa Divine Majesté, unissant ainsi leur « voix » à celle des anges. Tous les saints forment l’ « Eglise triomphante », et leur rôle premier, en plus de louer Dieu, est d’intercéder pour les hommes d’ici-bas (l’ « Eglise militante »). Unis à la prière des hommes, l’intercession des saints constitue ce que l’Eglise nomme « communion des saints ». Comment devient-on saint ? Cela résulte d’un procès en canonisation : il s’agit d’un processus relativement long durant lequel l’Eglise ouvre une « enquête » afin de vérifier si telle ou telle personne peut être déclarée sainte. Chaque procès de canonisation est instruit par la Congrégation pour la cause des saints, qui est un dicastère[9]de la Curie romaine. Aujourd’hui, pour être reconnu saint, il faut réunir plusieurs conditions : la personne doit être décédée ; elle doit avoir menée une vie chrétienne exemplaire ; elle doit avoir accompli au moins deux miracles. Souvent, avant d’être saint, l’Eglise élève la personne au rang des « bienheureux » (un seul miracle suffit). Tout baptisé ou groupe de baptisés peut demander l’ouverture d’un procès en canonisation. Un postulateur est choisi (clerc ou laïc) afin de défendre la cause. C’est le Pape qui décide ou non de béatifier et/ou de canoniser un chrétien ou un groupe de chrétiens lors d’un consistoire[10], et la décision doit ensuite être rendue publique, afin que le Peuple de Dieu en soit informé. On peut dire qu’il existe plusieurs « types » de saints : il y a les apôtres (les Douze qui ont accompagnés Jésus dans sa vie terrestre et qui ont transmis les premiers la Bonne Nouvelle du Salut) ; il y a les martyrs (ceux qui ont suivi le Christ jusqu’au don de leur vie, et qui sont morts pour leur foi) ; il y a les confesseurs (ceux qui ont beaucoup souffert pour leur foi mais qui ne sont pas morts à cause d’elle) ; il y a les pasteurs (ceux qui ont su saintement guider le Peuple de Dieu qui leur était confié dans ce monde) ; il y a les docteurs (ceux qui ont su faire progresser les hommes dans la connaissance de Dieu et de Son Royaume) ; il y a la vierges (ces saintes femmes qui ont conservé leur virginité en vue du Royaume de Dieu et qui ont tant œuvré en faveur de l’Eglise et de la foi) ; enfin, certains saints ne reçoivent pas de « titre » précis du fait de leur action « générale » au cours de leur vie chrétienne. Tous ces saints sont donc rappelés à la mémoire des fidèles le 1ernovembre. Cependant, la fête de la Toussaint revêt une seconde dimension : l’appel à la sainteté. La constitution conciliaire Lumen Gentium[11], au numéro 40, précise en ces termes : « Les fidèles doivent appliquer les forces qu’ils ont reçues selon la mesure du don du Christ, à obtenir cette perfection, afin qu’ (…) accomplissant en tout la volonté du Père, ils soient (…) voués à la Gloire de Dieu et au service du prochain. Ainsi la sainteté du Peuple de Dieu s’épanouit en fruits abondants, comme en témoigne avec éclat l’histoire de l’Eglise par la vie de tant de saints. ». Chaque chrétien est invité à tendre vers la sainteté afin de s’unir toujours plus intimement au Christ, seul chemin menant vers le Père. Dieu appelle chacun d’entre nous à cette union intime avec Lui[12]. Or, le chemin de la sainteté n’est guère facile… Chaque croyant fait l’expérience de ses péchés, de son infidélité à Dieu, de son impuissance en matière de foi. Même les saints ont fait cette expérience. Celle-ci, affirme Dom Marie-Gérard Dubois dans son livre, La joie en Dieu, Les trois âges de la vie spirituelle, résulte d’une caractéristique essentielle de toute vie spirituelle : nous n’en sommes jamais qu’au commencement de notre marche, car ce qui nous est demandé est tout simplement inatteignable. Dans l’Evangile, Jésus nous demande d’être parfaits « comme notre Père céleste est parfait » (Mt 5,48). Or, Dieu étant Infini, il n’y a donc aucune chance d’être aussi parfait que Lui. Mais puisque Dieu ne commande rien d’impossible, il faut comprendre les paroles du Christ en ce sens : la perfection de la sainteté n’est pas d’arriver, mais de se mettre en route à la suite du Christ, en Le reconnaissant comme Seigneur et Sauveur, Fils de Dieu, deuxième personne de la Sainte Trinité. Ainsi, par cette seule démarche, Dieu aperçoit le cœur de l’homme s’élancer vers Lui, puisque ce cœur place toute sa confiance en Jésus-Christ, chemin véritable pour parvenir au Père. La perfection de la sainteté se résume donc à un mouvement perpétuel, une orientation, un vif désir, une mise en route, un commencement… Ainsi, pour Dom Marie-Gérard Dubois, l’homme, à la suite de Dieu, « va de commencements en commencements »[13], et même s’il chute à plusieurs reprises, l’essentiel consiste à se relever à chaque fois et à replacer sa confiance en Dieu. Il n’existe aucun chemin de sainteté où la croix soit absente. Au n°2015, le CEC précise bien qu’il n’y a pas « de sainteté sans renoncement et sans combat spirituel. ». Tout baptisé doit ainsi demander à Dieu la grâce de la persévérance dans la foi… en vue de la récompense finale. Ainsi, les croyants partagent la « bienheureuse espérance » de celles et ceux que Dieu rassemble déjà en Son Royaume.La Toussaint et le culte des morts…
Dans le calendrier liturgique catholique, le 1er et le 2 novembre constituent deux dates importantes : si le 1er novembre, l’Eglise honorent tous les saints connus et inconnus, le lendemain, elle commémore tous les fidèles défunts qui nous précèdent sur l’autre rive. Malheureusement, ces deux dates font trop souvent l’objet d’une énorme confusion, si bien que quantité de personnes se rendent à la messe de la Toussaint en pensant que l’Eglise va y honorer leurs défunts. Nous reviendrons plus tard sur cette confusion, mais avant, il convient d’aborder une question « délicate » : comment expliquer que les catholiques commémorent leurs défunts, alors même que Jésus dit dans l’Evangile de Luc « Laissez les morts enterrer leurs morts (…) » (Lc 9, 60) ? Ce point précis est d’ailleurs un point de désaccord avec les protestants. En fait, le 2 novembre, les catholiques, contrairement à ce qu’on entend ici ou là, ne prient pas leurs morts : ils prient Dieu POUR les morts. La Commémoration des fidèles défunts a justement été instaurée pour obtenir de Dieu qu’Il délivre ou soulage les âmes du purgatoire[14]. Dans la Bible, il est déjà question de la prière pour les défunts, notamment dans le deuxième livre des Maccabées : « Voilà pourquoi il (Judas Maccabée) fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché » (2 M 12,46). La prière pour les défunts a une longue tradition dans l’Eglise : dès les premiers siècles du Christianisme, les fidèles honorent la mémoire des défunts et offrent des « suffrages » en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique (la messe), afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu[15]. Surtout, si l’Eglise invite ses fidèles à prier pour les défunts, Elle souhaite également rappeler, par cette commémoration solennelle du 2 novembre, que la mort terrestre n’est pas le terme de la vie. La foi catholique professe bel et bien l’immortalité de l’âme, qui au jour du Jugement Dernier sera réunie au corps, soit pour ressusciter en vue de la vie éternelle, soit pour ressusciter en vue de la damnation éternelle. Ainsi, la prière pour celles et ceux qui nous ont déjà quittés est marquée du sceau de l’espérance. Les premiers textes qui évoquent un office liturgique spécifique pour les morts datent du IXème siècle. Amalaire, évêque de Metz, en fait mention dans De ecclesiasticis officiis écrit vers 850. C’est lui qui déclare avoir placé un office des morts après celui des saints, en affirmant qu’il fallait prier pour ceux qui étaient sortis de ce monde, sans être encore comptés parmi les saints du Ciel. Environ un siècle plus tard, en 998, Odilon, cinquième abbé de Cluny, institue la fête des Trépassés le 2 novembre. Le Pape Léon IX (1049-1054) confirme cette décision une cinquantaine d’années plus tard, ce qui favorise la diffusion de la Commémoration de tous les fidèles défunts dans tout l’Occident chrétien. Au XIIIème siècle, celle-ci intègre officiellement la liturgie romaine et devient une « fête » universelle dans l’Eglise catholique. Pour le théologien orthodoxe Olivier Clément, « le coup de génie de l’Occident chrétien, c’est d’avoir placé la Toussaint avant « le jour des morts ». D’avoir mis, en avant des morts et les entraînant dans leur sillage, les saints, ceux qui savent qu’il n’y a plus de mort dans le Ressuscité »[16] : beau résumé de cette succession significative ! Cependant, force est de constater qu’aujourd’hui, pour quantité de catholiques, et même parfois de catholiques pratiquants réguliers, la fête du 1er novembre est davantage associée au souvenir des défunts qu’à la célébration festive et joyeuse des saints. Certaines pratiques liturgiques, ici ou là, tendent même à favoriser cette confusion ! Pourquoi par exemple célébrer des vêpres[17]de la Toussaint suivies d’une bénédiction des tombes au cimetière ? Certes, dans nos pays occidentaux où le 1er novembre est un jour férié, il y a une dimension « pratique » qui justifie légitimement cette tradition… Il n’empêche que les fidèles passent à côté de toute une symbolique magnifique, notamment celle qu’Olivier Clément a explicitée ci-avant. Il serait heureux de bien dissocier à nouveau la Toussaint de la Commémoration des fidèles défunts, afin de faciliter la réception, chez les croyants, du message originel qu’Amalaire souhaitait faire passer…La sainteté est un chemin… qui nous amène à contempler Dieu et favorise en nous une véritable conversion du cœur. Un chemin de vie par lequel tous les saints sont passés, et que l’Eglise honore chaque 1ernovembre à l’occasion de la solennité liturgique de la Toussaint. Un chemin de vie que chaque baptisé est invité à emprunter, à la suite du Christ Jésus, modèle par excellence que nous devons imiter. Mais pourquoi vouloir être saint ? Dans une homélie datant du XIème siècle, saint Bernard nous en donne la réponse : afin que nous soyons « mêlés à l’assemblée des patriarches, à la troupe des prophètes, au groupe des apôtres, à la foule immense des martyrs, à la communauté des confesseurs, au chœur des vierges, bref associés à la joie et à la communion de tous les saints » dans le but de vivre l’éternelle félicité auprès du Divin Maître. La sainteté est un chemin exigeant, et à la suite du Christ, nous sommes appelés à aller de « commencements en commencements » sans jamais abandonner. En ce sens, Dom Marie Gérard Dubois a pu affirmer que la sainteté est davantage un « mouvement » ou un « désir de Dieu »… plutôt qu’un état « figé », comme on se le représente un peu trop souvent. Le saint n’est pas un glaçon ou une « grenouille de bénitier », non, le saint est un homme comme les autres, qui a su s’abandonner totalement à la grâce divine dans la confiance du cœur. Ce chemin de sainteté que l’Eglise propose à l’homme moderne, comme Elle l’a toujours proposé jusqu’à présent, en fait parfois sourire plus d’un… Et pourtant, marcher à la suite du Christ, en prenant pour modèle de foi celles et ceux qui nous précèdent dans le Royaume, est gage de Salut et de bonheur éternel ! L’adjonction de la Commémoration de tous les fidèles défunts au lendemain de la Toussaint, loin de lui faire ombrage, vient nous rappeler que du temps des hommes à l’éternité de Dieu, il n’y a pas de rupture, et que cette vie terrestre n’est qu’un avant-goût bien fade de la vie éternelle. Enfin, comme le rappelle fort bien le chanoine Robert Fery dans son livre Jours de fêtes, Histoire des célébrations chrétiennes, il apparaît clairement que la Toussaint est pour nous une « occasion de méditer sur le mystère de l’Eglise, la visible et l’invisible ». Au cœur de ce monde, Elle trace une route : « à chacun de mettre ses pas dans ceux de ces illustres prédécesseurs qui invitent les chrétiens à chanter « Gaudeamus »[18](« Réjouissons-nous »). ».
Emmanuel ECKER.
Sources : Robert Fery, Jours de fêtes, Histoire des célébrations chrétiennes, Seuil, 2008.Guy Lescanne, Petit vocabulaire de Dieu, Salvatore, Paris, 2010.Dom Marie-Gérard Dubois, La joie en Dieu, Les trois âges de la vie spirituelle, Presses de la Renaissance, Paris, 2010.Constitution dogmatique sur l’Eglise, Lumen Gentium, in Le Concile Vatican II, Edition intégrale définitive, Cerf, Paris, 2010.Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC)BibleWikipédia
[1] Guy Lescanne, Petit vocabulaire de Dieu, Salvator, Paris, 2010, « Saint », p. 169.[2] Pentecôte : [3] Théo, encyclopédie catholique pour tous, Mame, p. 1032.[4] Il s’agit de la première période de renouveau culturel au cours de l’époque médiévale en Occident, qui s’est notamment traduite par des progrès notables sur le plan intellectuel et scolaire, du fait de la redécouverte de la langue latine, de la sauvegarde de nombreux auteurs classiques, ainsi que de la promotion des arts libéraux. [5] Dans le calendrier romain antique, les « calendes » constituent le premier jour de chaque mois.[6] Livre liturgique catholique, contenant les prières du célébrant.[7] Octave : du Latin octavus (huitième). Dans la liturgie catholique, les grandes fêtes religieuses sont célébrées huit jours durant, et le jour « octave » est le huitième jour concluant la célébration de la solennité. Cette pratique liturgique est héritée de la tradition des fêtes juives qui étaient célébrées une semaine entière, et dont le jour « octave » concluait également les festivités. Actuellement, dans le calendrier liturgique issu de la réforme conciliaire, seules les solennités de Noël et de Pâques ont une octave.[8] Dans le calendrier liturgique catholique, chaque jour n’a pas le même degré d’importance. De manière générale, il y a les jours de la férie, les mémoires de saints (facultatives ou obligatoires), les fêtes et les solennités. Une solennité est le degré supérieur de célébration des fêtes.[9] Un dicastère de la Curie romaine peut être comparé à un ministère de gouvernement en France.[10] Consistoire : il s’agit d’une réunion des cardinaux, chargés d’aider le Pape dans sa tâche de gouvernement de l’Eglise universelle.[11] Constitution dogmatique sur l’Eglise, Lumen Gentium : document officiel issu du Concile Vatican II.[12] CEC n° 2014[13] L’auteur reprend cette citation de saint Grégoire de Nysse, Homélie 8 sur le Cantique des cantiques.[14] L’Eglise appelle « Purgatoire » l’état de purification finale des élus de Dieu qui sont morts sans être lavés de tous leurs péchés. [15] CEC n° 1032[16] Olivier Clément, « Pour une Toussaint sans limites », La Croix, 30 octobre 1998.[17] Vêpres : prière du soir de l’Eglise.[18]Premier mot de l’Introït (pièce grégorienne chantée à la messe lors de la procession d’entrée) de la Solennité de la Toussaint.