« Halloween » propose donc la suite des déboires de ceux qui ont eu le malheur de s’approcher de Carson City. Si le lecteur s’attendait à voir intervenir les indestructibles Ryback et Braddock (incarnés par Steven Seagal et Chuck Norris) au sein de ce road-movie apocalyptique parsemé de shérifs à la gâchette sensible, de truands et de morts-vivants, il devra néanmoins prendre son mal en patience car l’ami Guillaume Griffon les garde probablement sous la main pour un final que l’on imagine explosif. Pas de nouveaux venus donc dans ce tome, mais la suite de la quête vengeresse du shérif local et des péripéties des frères Blackwood dans une maison hantée.
Tous se retrouvent dans une situation plus que précaire. Le shérif Justice arrive au cimetière de Lone Mountain où il tombe évidemment sur des morts-vivants, mais également sur une créature écervelée répondant au nom d’Ashley et son « petit » ami Dick. Vous comprendrez les guillemets en lisant l’album, mais sachez que l’auteur en profite pour dire « non au dopage », mais si cela permet de gonfler un peu les protagonistes et de les rendre encore plus effrayants. Quant aux frères Blackwood, ils ne sont pas beaucoup mieux lotis car ils sont retranchés dans leur manoir en compagnie de Jenny et du padre, mais surtout entourés de zombies qui commencent à percer leurs barricades de fortune. Heureusement que leur plan pour échapper à ce carnage est infaillible.
Si Guillaume Griffon multiplie le nombre de zombies, il se concentre sur seulement quelques protagonistes mal embarqués et joue pleinement la carte de l’action. Si l’humour noir est toujours au rendez-vous ce parti-pris a également pour conséquence que l’auteur n’a plus le temps, ni l’occasion d’insérer ces fameuses fiches de personnages totalement désopilantes qui annonçaient l’espérance de vie des nouveaux protagonistes. Si j’ai trouvé cela dommage, j’ai tout de même à nouveau accroché à la suite de cet hommage désopilant aux séries B des années 80. Multipliant les références cinématographiques et parsemant son récit d’humour, l’ex-pistolero de Billy Wild propose non seulement un scénario totalement déjanté et digne d’un Quentin Tarantino en grande forme, mais également des dialogues chiadés et des personnages truculents.
Visuellement, le découpage dynamique et la mise en images donnent à nouveau une impression très cinématographique à l’ensemble. Le graphisme de Guillaume Griffon est toujours aussi alléchant, sa maîtrise du noir et du blanc toujours aussi impressionnante et les personnages aux tronches insolites sont à nouveau expressifs à souhait.
Bon, il ne reste donc plus qu’à attendre le tome suivant, intitulé « l’apocalypse selon Matthews ». Héhé, rien que le titre me fait déjà saliver !