Grace aux echos.fr on connaît le projet du gouvernement en terme de "réforme" de l'indemnisation des chômeurs. On croyait que c'était aux partenaires sociaux de négocier, mais il semble qu'ils ne doivent pas sortir du cadre fixé par Fillon et ses amis. Je rappelle que Sarkozy avait promis de porter l'indemnité à 90% du dernier salaire pendant la campagne : Un mensonge de plus !
Voici donc un extrait du PDF :
Imaginons un chômeur qui enchaîne des CDD. Il fait partie du lot de précaires destinés à permettre à l'économie de fonctionner. C'est sur lui que se porte la charge de la flexibilité dont on nous vante les mérites depuis des années. Mais cela peut aussi être le cas d'un CDI qui peut être interrompu sans trop de problèmes comme l'a rappelé Maxime Pisano: Non le licenciement n'est pas impossible en France.
Première année: il est rémunéré 1500 euros net, c'est le salaire médian dans ce pays. Fin de son CDD. Il se retrouve au chômage plus de 6 mois, l'ANPE lui propose deux offres en CDD ( 75% des offres d'emplois sont en CDD ou intérim) à 80% du dernier salaire soit 1200 euros net.
En fait ils pourront proposer 1€ de plus pour être dans la règle, soit 1201€ nets. Notre salarié doit aussi accepter de faire 30 Km de transports par jour, prenons par exemple un abonnement de transport de 150 euros mensuel , dont seuls 50% sont remboursés par l'employeur. Cela fait un NET qui basse de 75 €... Ce CDD prend fin au bout de quelques mois. Chaque mois il avait donc un net de 1126 euros. Cela fait une perte de pouvoir d'achat de 25%.
Il se retrouve donc de nouveau au chômage. L'indemnité chômage sera d'environ 60% du dernier net, soit environ 800 euros (en fait c'est 57% du dernier brut en net) . Nous sommes déjà dans la 2e année de notre exemple, ou la 3e année, tout dépend de la durée du CDD. Il a de la chance, on ne lui a pas sorti de fin de contrat à l'amiable par ce qu'un candidat se proposait de se faire payer moins cher , ou on ne lui à pas collé un contrat de mission pour cadres. Il a donc pu prévoir et anticiper la fin du contrat: un luxe dans un monde de précarité! Ca permet de savoir quand les vrais problèmes vont commencer.
Notre pauvre chômeur reste au chômage 12 mois et un jour. Et oui, il n'a pas de chance : il a plus de 45 dans. C'est déjà un vieux pour les RH à la con, et en plus comme il avait sympathisé avec les syndicalistes la RH de l'entreprise précédente répondait de travers aux demandes d'informations des recruteurs. Ils ont le droit de mentir, ça reste des conversations privées. Moi on m'a accusé d'avoir provoqué une grève illégale, ce qui est totalement faux.
Notre candide va donc devoir accepter une offre qui correspond à sa qualification et qui soit rémunérée au moins 800+1 = 801 euros Net. Soit un peu plus de 50% de sa rémunération nette initiale au début de notre "expérience" dans ce nouveau modèle social. Et cela est possible quelque soit le niveau de salaire initial. Maintenant posez vous la question suivante : pourquoi certains tapent ils en même temps sur le smic ?
Vous voyez en quelques calculs, on montre comment paupériser encore plus les salariés de plus en plus précaires. Est cela la valeur travail dont les néo-cons nous parlent ? Est-ce que libérer la France du carcan des 35 heures comme couine Fillon changera quelque chose ? Bien sûr que non. Avec ces règles, les entreprises pourront puiser dans le stock de précaires et de chômeurs pour réduire de manière importante leurs coûts de production. Au final, n'est ce pas cela le but de tout ça ?