Ne nous leurrons pas : le Président Hollande garde le cap
Publié Par Contrepoints, le 31 octobre 2013 dans Liberticides & Co, PolitiquePendant que les commentateurs se focalisent sur les reculs de l’exécutif, Hollande avance.
Par le Parisien libéral.
L’affaire Leonarda ou le recul du gouvernement sur l’écotaxe pourrait laisser penser que nous avons affaire à un exécutif girouette, sans boussole. Rien n’est plus inexact, méfions-nous !
Certes, Ayrault, Hollande et les 38 membres du gouvernement assurent le show quotidien qui occupe la Une. Mais pendant que les journalistes commentent les reculs, Hollande avance. Vers où ? Vers la progression de l’ultra-étatisme, qui envahit tout, et qui laisse l’individu seul face à la machine. Autrement dit, Hollande poursuit la mission commencée par son prédécesseur.
Des exemples ? Il y en a légion : les libertés individuelles, la fiscalité, les guerres extérieures, et même le mode d’exercice du pouvoir. Hollande a surfé sur l’antisarkozysme pour bénéficier des voix de ceux que le sarkozysme avait malmené ; mais où en sont tous ces gens maintenant, qu’il s’agisse des automobilistes victimes du harcèlement policiers, des ménages modestes bénéficiaires des heures sups, des jeunes maghrébins ou des bretons ?
Par exemple, que pensez-vous du fait que les vitres teintées pourraient être interdites, « pour des raisons de sécurité routière » ? Vous n’avez rien à cacher direz-vous, vous n’avez donc rien contre le fait qu’une boite noire soit installée dans votre véhicule ou que la police soit légalement autorisée à stocker votre mot de passe Gmail ? Désormais, sous Hollande, le « social démocrate bon teint », on sera encore plus surveillé que sous Sarkozy, et ce, avec notre argent.
Toutes ces taxes, pour quoi faire ? Notamment la guerre. Il y a l’Afghanistan, où la France est toujours active (source : Ministère de la Défense), mais aussi le Mali où la récente offensive de l’armée française renchérira encore le coût des opérations et maintenant la Centrafrique. On se pose une question, surtout à propos de la guerre du Mali. Comment se fait-il que la presse française accepte de relayer l’expression : la France « en guerre contre le terrorisme au Mali » alors que cette même presse critiquait W. Bush sur ce même motif, en Irak et en Afghanistan ?
Une partie de la réponse tient précisément dans le type de mode de pouvoir qu’exerce Hollande. Alors qu’on avait critiqué l’hyperprésidence de Sarkozy, et alors que Hollande avait dit qu’il ne serait pas un président qui s’occupe de tout, en fait, on apprend que Hollande squeeze parfois ses propres équipes et gouverne « en direct » et « par SMS », et recoit en direct la presse pour lui faire des confidences.
Que faut-il en conclure ? Sans doute que Hollande sait où il va. Comme tout bon énarque, il a un objectif clair et net, le pouvoir et ses attributs, même virtuels, même reliés à un pays en faillite, et qu’il agit en conséquence, même si pour cela il doit sacrifier les élections municipales, européennes et régionales. Au vu de l’objectif d’être seul face à l’extrême droite en 2017, Hollande réussit à 100% sa mission. Et au vu des objectifs des forces qui entourent Hollande, les choses ne vont pas trop mal non plus. Hollande n’a-t-il pas réussi à faire admettre que l’arc des crises (la zone disputée dans 1984), était bien en crise, du Mali à la Syrie ? N’a-t-il pas mis sous le tapis le fait qu’il ait dénié au président bolivien le droit de survoler le territoire national ?
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